En septembre 2015, le Japon était partagé suite à l’adoption de la réforme des Forces d’Auto-Défense. Celle-ci menace la paix, pourtant inscrite dans la Constitution japonaise. Le Premier Ministre évoque de nouveau l’idée de modifier l’article 9 de la Constitution.
Revenant sur les débats houleux à la Diète tout au long de l’année passée, le Premier Ministre du Japon a appelé à un travail à long terme pour réécrire l’article 9 de la Constitution, indiquant par-là qu’il n’a pas abandonné l’idée d’une réécriture malgré le passage en force contesté de sa loi sécuritaire. Selon Shinzo ABE cet article 9 rend l’existence de ces Forces d’Auto-Défense illégale aux yeux des citoyens et du monde, raison pour laquelle il a demandé cette semaine un effort de longue durée afin de réécrire l’article 9, qui, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, impose au Japon de renoncer à jamais à la guerre. Cet article signifie aussi que le Japon ne peut attaquer à l’étranger, or c’est une des choses remises en cause par le Premier Ministre. Dorénavant, après le passage en force de la réforme, les Forces d’Auto-Défense japonaises peuvent se déployer dans un autre pays afin d’aider un allié dans un conflit ou lorsque la sécurité du Japon est menacée. Or Shinzo ABE ne s’est jamais vraiment caché de son désir d’en finir avec cet article 9, alors que la majorité de la population tient à celui-ci et refuse l’idée du droit de se défendre et par conséquent n’approuve pas vraiment les Forces d’Auto-Défense. Ainsi le Premier Ministre joue avec les mots, insistant sur le fait que le Japon devrait pouvoir exercer son droit à se défendre en cas d’attaque, insistant régulièrement sur le danger de la Chine par exemple, et explique que selon lui la Constitution n’empêcherait pas un pays de se défendre si besoin est, tandis que la majeure partie de la population pense qu’au contraire l’existence de Forces d’Auto-Défense va à l’encontre de l’article 9. Toutefois, le Premier Ministre a également indiqué que la révision de l’article 9 n’était plus dans ses priorités actuelles, mais qu’il prendrait le temps nécessaire pour débattre sur le sujet afin de parvenir à ses fins.
Source : Asahi Shimbun
Photo : site officiel du cabinet ministériel