Le Salon Européen du Saké et des boissons japonaises s’est déroulé le week-end dernier avec plusieurs nouveautés : la tenue d’une journée supplémentaire dédiée exclusivement aux professionnels, mais aussi la présence de nouveaux alcools made in Japan ! On rappelle ici que l’alcool doit être consommé avec modération, et que la vente et consommation d’alcool est interdite aux moins de 18 ans.
Le Salon du Saké et des boissons japonaises
Cette année encore, le Salon Européen du Saké et des boissons japonaises aura réussi à attirer du monde, tant des amateurs que des professionnels. Si nous n’avons pas encore le bilan exact de cette 3ème édition, l’an dernier l’évènement avait attiré 2 700 personnes sur 2 jours, or selon les réseaux sociaux du Salon du Saké il y aurait eu davantage de visiteurs par rapport à la dernière édition. Ce qui indique un intérêt croissant pour ce breuvage alcoolisé venu tout droit du Japon ! Et c’est une excellente nouvelle pour Sylvain HUET, 1er Saké Samouraï français et fondateur de cet évènement. Car c’est bien le but fixé que d’accroître la curiosité du public français et plus largement européen pour le saké ainsi que d’autres boissons venues du Japon. Or cette 3ème édition a fait la part belle à de surprenantes nouveautés surtout dans les boissons hors saké. Ainsi, l’an dernier les visiteurs pouvaient constater la présence d’un stand de la Maison du Whisky, avec des whiskies Nikka par exemple, cette année cette société était absente. En revanche, d’autres marques de whiskies made in Japan comme Yamazakura ou Akashi étaient bien là via les Whiskies du Monde, dévoilant par l’occasion un rhum japonais vieilli 7 ans, Ryoma. Un peu plus loin, une véritable surprise, c’est la présence d’un gin japonais, produit totalement nouveau au Japon (en terme de production locale), produit par le sakagura (que nous pourrions traduire par producteur et à différencier d’une distillerie ou d’une brasserie) Miyashita d’Okayama et étonnant par l’odeur et le goût du produit, très différent du gin classique que nous connaissons ici en Europe et qui constituerait une bonne alternative à ce dernier.
Notons également cette année davantage de shôshû, un alcool fort distillé à la différence du saké, à base de riz, ou de patate douce ou alors d’orge, qui change également d’autres alcools forts habituels.
Du saké de Kyoto et d’ailleurs
Après Hiroshima l’an passé, cette édition 2016 a mis la préfecture de Kyoto à l’honneur et ainsi certaines sakagura historiques de cette région, et surtout de Fushimi, un arrondissement réputé de Kyoto pour la pureté de son eau, étaient présentes comme Gekkeikan ou encore Masuda Tokubee Shoten. Comme souvent parmi les producteurs de saké, les sakagura produisent également d’autres types d’alcools et les visiteurs avaient pu goûter un umeshu (liqueur de prune) particulier sur le stand de la maison Inuigura, de Fushimi également, qui était arômatisé au macha(thé vert), le Uji Gyokuro Umeshu alors ceux qui trouvent l’umeshu trop sucré vont peut-être y trouver leur compte.
La préfecture de Kyoto était également représentée à travers un stand présentant les autres spécificités de la région comme son artisanat, sa cuisine, – à ce sujet une masterclass avait été donnée sur ce thème ainsi que sur le thème du bœuf Miyabi de Kyoto, cette dernière étant réservée aux professionnels. Mais si Kyoto était à l’honneur ce n’est pas pour autant que le saké des autres régions étaient négligés. Au contraire, les visiteurs avaient pu goûter différents sakés des différentes régions du Japon, et par exemple les fans de mangas pouvaient voir des canettes de sakés illustrées de personnages du manga « Kitaro le Repoussant » produits par Chiyo Musubi !
Pour ceux qui n’apprécient que peu le goût du saké ou de l’alcool en général, vous pouviez toujours tester le sparkling saké (saké pétillant), plutôt sucré et parfois aromatisé voire des canettes contenant une gelée alcoolisée et aromatisée comme chez Ozeki, ou alors vous tourner vers les liqueurs de fruit comme le yuzushu. Saviez-vous également que vous pouviez réaliser des cocktails à base de saké ? Déjà vu au Japon, mais seulement depuis peu en France, c’est via l’Atelier du Saké, créé par Foodex, qui a réalisé un projet incroyable : celui de réunir et de faire collaborer de grands chefs de restaurants comme celui du Pergolèse, ou des barmen comme celui du Meurice afin d’imaginer des cocktails à partir du saké ! En démontrant qu’on peut faire beaucoup de choses avec du saké, cette initiative pourrait changer la donne en Europe et permettre à cette boisson de se faire une meilleure place dans le marché européen de l’alcool.
Mettre fin aux clichés avec pédagogie
Enfin, cette 3ème édition est restée très éducative et pédagogique, à l’image de son fondateur ! Une pédagogie transmise à travers notamment les nombreux ateliers et conférences qui ont rythmé les 3 jours de salon. Professionnels et grand public pouvaient participer à des ateliers alliant plats, fromages ou encore pâtisseries françaises, avec différents sakés et pouvaient constater que cuisine française et saké se mariaient très bien, bien que différent d’une alliance avec du vin par exemple. Mais surtout la première journée professionnelle du Salon du Saké avait pour objectif de mettre fin aux clichés, qui ont la dent dure, auprès des distributeurs, revendeurs ou encore des restaurants. C’est ainsi que le JETRO, organisme japonais affilié au ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI) du Japon, a également participé à ce salon, en proposant une masterclass, donnée par Sylvain HUET, pour les professionnels. Démontrant alors par là une vraie volonté de la part du Japon de s’impliquer davantage dans l’exportation vers la France, et en Europe, du saké. A cette fin un fascicule explicatif était à la disposition des visiteurs, et ce dernier est également mis en ligne par le JETRO ! Si lors de l’édition 2015, les visiteurs avaient pu voir des stands de voyage au Japon, ce ne fut pas le cas cette année, enfin pas tout à fait puisqu’on a pu voir un stand appelé Sake Brewery Tours. A but pédagogique et touristique, ce dernier vous propose à compter de 2017 de partir au Japon sous l’angle du saké. Il s’agit de circuits en groupe entre Kyoto et Hiroshima, organisés par Etsuko NAKAMURA, elle aussi saké samouraï, pour partir à la découverte des sakagura, avec pour guide Sylvain HUET. Enfin, et c’est tant nouveau (pour la France) que pédagogique, c’est l’apparition d’une application smartphone, Sakenomy, qui vous permet de scanner l’étiquette d’une bouteille de saké pour en savoir davantage grâce à plus de 10 000 références et qui est disponible en français.
Le Salon Européen du Saké et des boissons japonaises demeure toujours une bonne découverte, que vous soyez novices en la matière ou des connaisseurs. Cette édition 2016 aura permis vraisemblablement aux visiteurs de comprendre que le saké n’est pas qu’un alcool consommable tel quel tout au long de la journée, frais ou tiède, et qu’au contraire il se marie très bien avec différents ingrédients, en cuisine ou au bar ! Mais il reste dommage qu’une bonne partie des boissons goûtées demeurent inaccessibles sur notre marché à l’heure actuelle, faute d’avoir un distributeur.
Vous aviez raté le Salon Européen du Saké et des boissons japonaises ? Bonne nouvelle, Sylvain HUET annonce la tenue d’une 4ème édition en 2017 dont les dates sont à confirmer.
Photos : ©Japan FM 2016.