Le Prix du Patrimoine du FIBD décerné à Kazuo KAMIMURA

Le tome 2 « Le Club des Divorcés », édité en France chez Kana, et plus généralement l’œuvre entière de Kazuo KAMIMURA, a été récompensée du Prix du Patrimoine lors du Festival International de la BD à Angoulême.

Parmi sept livres en compétition, le Fauve d’Angoulême – Prix du Patrimoine a été décerné en cette fin janvier au tome 2 du « Club des Divorcés » de Kazuo KAMIMURA. C’est un sacre posthume, le mangaka étant décédé en 1986, mais qui reconnaît la place de ce dernier puisque ce prix « récompense une œuvre appartenant à l’histoire mondiale de la bande dessinée ». Ce n’est pas le seul hommage puisque durant le festival était prévue la première exposition consacrée à Kazuo KAMIMURA, réunissant 150 planches, -celle-ci reste visible jusqu’en mars ! L’occasion pour le festival et l’éditeur de faire découvrir l’œuvre de cet auteur à un plus large public et pour nous de vous parler d’un auteur, pas assez connu en France, et qui pourtant a impacté son époque en plaçant notamment la femme au cœur de ses œuvres.

 

Kazuo KAMIMURA est né en 1940 et a fait des études de design dans les Beaux-Arts avant de travailler comme illustrateur pour une agence de publicité. Très rapidement il quitte cet univers pour travailler dans le manga. Il assiste alors le maître du manga Osamu TEZUKA, avant de se mettre à son propre compte, produisant beaucoup de planches, jusqu’à 400 planches par mois, et dont les traits épurés sont identifiables, -décrit par le FIBD ainsi : « Il laisse également une œuvre à l’esthétique unique qui dessine en creux le portrait subtil de la condition féminine et d’une société japonaise en pleine mutation… », et de travailler avec Kazuo KOIKE ou encore Ikki KAJIWARA. Dans la lignée des gekiga de l’époque, genre dramatique, esthétique et psychologique du manga très populaire dans les années 1970, il est l’auteur du « Club des Divorcés », « Une femme de Shôwa » ou encore « L’apprentie Geisha » parmi nombreux titres. Ainsi, les femmes sont bel est bien au cœur des œuvres de Kazuo KAMIMURA, dans lesquels il décrit leur condition féminine, s’attaquant à des sujets tabous à l’époque comme le divorce, leurs relations amoureuses mais aussi leurs aspirations dans la société d’alors. « Lady Snowblood », publié pour la première fois en France en 1997, aborde également cette condition féminine mais durant l’ère Meiji et traite surtout de vengeance, servira par ailleurs d’inspiration au « Kill Bill » de Quentin TARENTINO ! Kazuo KAMIMURA dénonce alors dans ses manga une société patriarcale dans laquelle les femmes sont reléguées à une place secondaire en y dévoilant certes des femmes fortes et insoumises mais tiraillées intérieurement par cette condition féminine. Et si le gekiga se démarquait par une violence visuelle, les œuvres de Kazuo KAMIMURA s’inscrivent aussi dans une violence mais intérieure. Pour la petite anecdote, un de ses élèves a été Jirô TANIGUCHI, lui aussi récompensé à plusieurs reprises lors du Festival International de la BD à Angoulême !

 

Titre: Le club des divorcés

Auteur et dessinateur : Kazuo Kamimura

Editeur : Kana

Œuvre en 2 tomes parus : en novembre 2015 et janvier 2016

Public : averti

Où : points de vente habituel

Synopsis officiel : Le « Club des Divorcés » est un petit bar à Ginza géré par Yukô, jeune femme de 25 ans, divorcée. Elle devient la « mama » du bar après son divorce afin de subvenir aux besoins de sa petite fille de trois ans. Dans cette série en deux tomes, on découvre le quotidien difficile d’une hôtesse, patronne et femme divorcée dans le Japon des années 70.

 

 

Titre : Une femme de Shôwa

Auteur : Ikki Kajiwara

Dessinateur: Kazuo Kamimura

Editeur : Kana

One shot paru le : 20 janvier 2017

Public : averti

Où : points de vente habituels

Synopsis officiel : Dans l’immédiat après-guerre, la petite Shôko est livrée à elle-même après le décès tragique de sa mère. Réduite à commettre des vols, elle va tout mettre en œuvre pour survivre dans ce Japon qui se reconstruit. Animée par la vengeance, la jeune fille veut punir ceux qui ont fait du mal aux personnes qui l’ont recueillie et aidée…

 

Exposition Kazuo Kamimura au Musée d’Angoulême

Du 26 janvier au 12 mars 217.

 

Sources : communiqué de presse, site officiel du FIBD.

Photo : « Le Club des Divorcés » tome 1 de Kazuo Kamimura, utilisé pour annoncer l’exposition.

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