Le Japon a formellement déposé, fin avril, la candidature d’Ôsaka au Bureau des Expositions Internationales (B.I.E), basé à Paris, et sera en compétition avec la France, qui a déposé la candidature de Paris.
Si le Japon remporte la compétition, le pays prévoit d’organiser l’Exposition universelle de 2025 entre le 3 mai et le 3 novembre sur le thème de « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain ». C’est l’Ambassadeur du Japon en France, Monsieur KITERA qui a apporté la lettre du Premier ministre Shinzô ABE au Secrétaire général du B.I.E. Cette lettre rendue publique sur le site de l’Ambassade, dévoile les arguments du Premier ministre pour convaincre du choix d’Ôsaka comme ville organisatrice d’une Exposition universelle. Le Premier ministre y mentionne alors le déroulement de la première Exposition universelle au Japon, c’était déjà à Ôsaka, en 1970 ! Le Japon était alors le premier pays d’Asie à accueillir un tel évènement, et double exploit, cette exposition devint la deuxième exposition universelle la plus populaire de l’Histoire en attirant 64 millions de visiteurs sur les six mois de l’évènement, Le chef du gouvernement japonais rappelle alors le thème d’alors, « Le Progrès et l’harmonie pour l’humanité », pour évoquer le thème choisi pour 2025, démontrant que 50 ans se sont écoulés depuis, mais que pour autant le thème reste toujours d’actualité et c’est la raison pour laquelle le thème choisit demeure dans cette continuité, avec de nouvelles technologies et de nouveaux défis. Avec un dernier argument de poids, un « taux de criminalité très bas » au Japon et le rappel de l’organisation du G7 à Ise-Shima en 2016 qui s’était déroulé sans encombres pour démontrer que le pays est tout à fait capable d’assurer la sécurité lors d’évènements internationaux. Et si Ôsaka est candidate pour devenir la ville d’accueil de l’Exposition universelle de 2025, l’emplacement pour accueillir les exposants et les visiteurs est également trouvé : l’île de Yumeshima ! Pour l’heure le Japon est en concurrence avec seulement un autre pays : la France, qui propose le Grand Paris, avec pour thème « La connaissance à partager, la planète à protéger » (pour consulter la candidature de la France, c’est par ici). Mais d’autres candidatures pourraient émerger d’ici la fin des dépôts de candidatures, prévu le 22 mai soit dans 10 jours ! Si depuis la première Exposition Universelle, en 1851 à Londres, le but de l’évènement a changé de la démonstration des progrès industriels de chaque nation à la coopération entre plusieurs nations afin de répondre à un défi de façon collective. Rappelons alors ici que la première participation officielle du Japon dans une Exposition Universelle date de 1867. C’était à Paris, sur le Champ de Mars, où le Japon installe un pavillon japonais ainsi qu’une ferme japonaise, en face, dans les jardins du Trocadéro. C’est l’évènement majeur qui a contribué à faire connaître l’art japonais à un large public en France comme en Europe et à installer un japonisme qui durera plusieurs décennies.
Illustration datant du 28 septembre 1867 paru dans « Le Monde Illustré », et dont la légende a été rectifiée la semaine suivante puisqu’il s’agissait en réalité de la représentation d’une maison bourgeoise commanditée par le Shôgun, source : ©BnF Gallica.
Le Japon a déjà accueilli l’Exposition universelle à plusieurs reprises. En prenant en compte les Expositions internationales spécialisées, qui sont davantage tournées sur une problématique en particulier à la différence des Expositions universelles, la première fois était donc à Ôsaka en 1970, puis suivent les Expositions internationales spécialisées en 1975 à Okinawa consacrée à « La mer telle que nous aimerions la voir », puis en 1985 à Tsukuba sur le thème « La maison et son environnement: science et technologie au service de l’homme chez lui ». En 1990, Ôsaka accueille de nouveau une exposition internationale, il s’agissait de l’Exposition horticole, et enfin la dernière Exposition internationale spécialisée au Japon s’était déroulée à Aichi en 2005 sur le thème de « la Sagesse et la Nature ». Les Expositions universelles se déroulent tous les 5 ans, dans un pays qui a envoyé sa candidature pour être le pays hôte de l’évènement international. Alors Ôsaka pourrait-elle accueillir une deuxième fois l’Exposition universelle ? Réponse en novembre 2018, mois durant lequel les 168 pays membres choisiront par un vote la ville organisatrice.
[MàJ du 23.05.2017] Ce 22 mai, jour des clôtures des candidatures pour l’Exposition universelle de 2025, deux pays ont envoyé leurs candidatures de dernière minute ! Il s’agit de la Fédération de Russie qui propose la ville d’Ekaterinbourg sur le thème de « Changing the World: Inclusive Innovations – for Our Kids and Future Generations » (en français « Changer le monde : Innovations inclusives –pour nos Enfants et les Générations futures ») et l’Azerbaïdjan qui propose, elle, Bakou avec le thème « Human Capital » (en français « Capital Humain »). Désormais, il ne reste que la phase d’étude des candidatures et le pays hôte sera ainsi choisi en novembre 2018 !
Source : Site officiel de l’Ambassade du Japon en France, site officiel du Bureau International des Expositions, BnF Gallica.
Photo : l’Exposition Universelle à Ôsaka en 1970, source : site officiel du B.I.E.