YASUMICHI MORITA nous présente « Porcelain Nude »

Yasumichi MORITA est non seulement un designer d’intérieur renommé, au Japon comme à travers le monde, mais il est également photographe. Il expose à Paris sa série « Porcelain Nude » à la galerie Corrazza 1787 et à la galerie Yoshii jusqu’au 12 novembre.

Le nom de Yasumichi MORITA évoquera peut-être quelque chose aux lecteurs. Fondateur en 2000 de Glamorous, avec lequel Yasumichi MORITA s’est véritablement fait connaître pour ses talents de designer d’intérieur, et aussi à travers lequel il a reçu de nombreux prix à travers le monde. Récemment, il a ainsi réalisé avec son agence les intérieurs de fameux temples japonais du luxe comme The Japan Store Kuala Lumpur, Isetan de Shinjuku ou encore parmi les fans de MIYAVI, certains reconnaîtront ce T-shirt que le designer a dessiné pour les 15 ans de carrière du Samuraï Guitarist ?

T-shirt réalisé par Yasumichi MORITA pour les 15 ans de carrière de MIYAVI, via Glamorous ©Glamorous Co., Ltd

 

« Porcelain Nude » version 2017

 

Pourtant si nous le rencontrons lors de sa venue à Paris, ce n’est pas pour sa carrière de designer, mais pour son travail de photographe ! Pour la 3ème année consécutive, l’artiste présente à Paris sa série « Porcelain Nude », avec de nouvelles photographies puisqu’il y dévoile un nouveau point de vue. Il s’est alors amusé à brouiller encore davantage les pistes. Si Yasumichi MORITA décrit sa série « Porcelain Nude » comme « la production de sculptures en trois dimensions sur le support bidimensionnel de la photographie », jusqu’alors, il n’y avait qu’une seule femme comme sujet photographié. Dans ces nouvelles photographies, l’artiste met en scène deux femmes dont les corps s’entrelacent « de façon complexe, créant ainsi des courbes impossibles à réaliser avec une personne seule. » et ainsi aller encore plus loin dans le rendu « rappelant les sculptures en porcelaine ». Et c’est un des objectifs de Yasumichi MORITA que de jouer avec les angles, les lumières et les zooms pour modifier la perception de nos yeux de spectateurs. « Porcelain Nude » n’est pas sa première série photo en ce sens, en atteste l’intrigante série « Billion » (2015) dans laquelle les billets s’accumulent de manière ordonnée, laissant croire à qui regarde l’œuvre qu’il s’agit de  bâtiments photographiés, ou encore son dernier projet dont les sujets sont des fleurs, le photographe trouvant qu’elles ont des « courbes plus subtiles que le corps humain ». Et si un livre photo dédié à « Porcelain Nude » donne lieu également à la parution d’un livre, ce dernier est en vente durant cette exposition, ce n’est cependant pas la fin de cette série photographique qu’il souhaite poursuivre !

 

©2017 Japan FM. 

 

 

Deux activités complémentaires

Lorsque nous demandons à Yasumichi MORITA ce qui l’a incité à se tourner vers la photographie, en plus de son travail de designer, ce dernier nous répond que l’un lui permet d’exprimer toute sa créativité, sans contrainte, à la différence de son travail de designer qui est limité par une date limite de réalisation, les demandes du commanditaire et les besoins des clients qui viendront dans le lieu. C’est par ailleurs un point très important pour Yasumichi MORITA en tant que designer que de penser au bonheur des clients qui viendront visiter l’espace qu’il aura aménagé. Ainsi, l’artiste nous explique que ses réalisations d’intérieurs diffèrent de ses photographies puisque les premières permettent d’accompagner et de valoriser une entité, comme une marque ou un créateur dans le cas d’un complexe commercial comme Ginza Six (Ginza 6), Tôkyô. Lorsqu’il prend des photographies, Yasumichi MORITA ne pense pas à ceux qui les verront ni au temps dont il a besoin. A l’origine,  c’est même une activité totalement personnelle. C’est peut-être pour cela que bien qu’il s’est mis à la photographie « depuis longtemps », c’est seulement « depuis 3 ou 4 ans » qu’il les expose. Néanmoins, entre le designer et le photographe, on retrouve des points communs : un sens esthétique et à la fois glamour, rappelant alors le nom de sa société ! D’ailleurs ces deux activités ne sont pas opposées, bien au contraire car outre le fait que grâce à ses talents de designer il peut proposer ses photographies comme objet de décor, comme un élément architectural pouvant « se fondre dans le décor », c’est dans sa manière de travailler que l’on peut retrouver des similitudes. En effet, dans le cadre de son entreprise, le designer apprécie particulièrement jouer avec la lumière et la mise en scène, créant ainsi des effets d’ombres. C’est ce que l’on retrouve dans ses photographies,  notamment dans « Porcelain Nude », ce jeu d’ombres avec la lumière agissant « un peu comme du maquillage » nous dit Yasumichi MORITA.

 

« Porcelain Nude » ©2017 Japan FM.

 

Designer japonais mais photographe français ?

 

Et si l’artiste vient chaque année exposer à Paris c’est tout simplement parce qu’il estime que l’art est bien plus accessible en France, et ce dès le plus jeune âge, à la différence du Japon où « l’art est réservé à une élite ». Plus particulièrement dans le domaine de la photographie, peu prisée des Japonais, qui achètent rarement des œuvres photographiques pour les accrocher chez eux, privilégiant l’achat de poster. Pour Yasumichi MORITA, cela s’explique notamment par des causes culturelles : les foyers des Japonais étant moins spacieux qu’en France mais aussi parce que « la culture pour tous y est moins développée ». Toutefois, il estime aussi que c’est une mentalité en évolution, mais actuellement la réceptivité aux œuvres d’art étant plus grande et les a priori moins importants en France, c’est donc la raison pour laquelle le photographe vient y exposer chaque année ses œuvres. Et l’artiste a de bonnes raisons de persévérer dans la photographie puisqu’en 2015 il obtient un Silver A’Design Award au cours du A’Design Award & Competition  dans la catégorie Photography and Photo Manipulation Design pour « Porcelain Nude ». Et un projet d’intérieur en France ? Après tout, Yasumichi MORITA est sollicité par des grands noms français au Japon, comme la réalisation des intérieurs du Restaurant (appelé aussi Château Restaurant) et du Café de Joël ROBUCHON à Tôkyô, sa participation sur certains stands du Ginza Six, dont le groupe LVMH est à l’origine du projet, ou encore la création  en 2014 d’un chandelier spectaculaire de plus de 8 m de hauteur pour Baccarat à l’occasion de ses 250 ans ! Et pourtant, bien qu’il soit sollicité au Japon par des Français, en Europe, c’est surtout la Grande-Bretagne qui l’appelle pour des commandes, et à ce jour, Yasumichi MORITA n’a pas de projet en tant que designer d’intérieur en France.

 

Si vous manquez l’exposition « Porcelain Nude », Yasumichi MORITA compte revenir en 2018 pour présenter ses photographies. Entre temps, les lecteurs qui seront à Tôkyô ou à Kyôto en début d’année 2018, pourront y voir dès janvier la nouvelle série du photographe sur les fleurs à la Leica Gallery.

 

Informations pratiques de l’exposition « Porcelain Nude » dans votre agenda.

 

Photos : Yasumichi Morita à la galerie Corrazza 1787 lors de l’inauguration de son exposition ©2017 Japan FM. Remerciements à Yasumichi Morita.

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