Arnaud GRIVAUD, lauréat du 34ème prix SHIBUSAWA-CLAUDEL

Lors d’une réception à la Résidence de l’Ambassadeur du Japon en France, Arnaud GRIVAUD a obtenu le prix Shibusawa-Claudel pour sa thèse de doctorat portant sur l’évolution des « relations entre les fonctionnaires et les hommes politiques au Japon ».

C’est parmi 15 candidat(e)s que le jury a choisi le lauréat du 34ème Prix Shibusawa-Claudel. Des 15 candidatures incluant des thèses comme des ouvrages littéraires ou universitaires, il y a eu trois finalistes dont le membre du jury, et ancien Ministre de l’Economie des Finances et de l’Industrie en France (1999-2000) Christian SAUTTER a souligné la qualité, et dont les sujets de thèse ou de livre étaient consacrés, respectivement, au théâtre bunraku et à la ville de Tôkyô et l’évolution de son urbanisme. Arnaud GRIVAUD est donc le 3ème finaliste, et le lauréat de ce  Prix Shibusawa-Claudel grâce à sa thèse de doctorat intitulée « Réorganisation du pouvoir politique au Japon : la haute fonction publique dans le système politique japonais des années 1990 à nos jours ».  Si le jury a choisi la thèse d’Arnaud GRIVAUD c’est en raison d’une « recherche tout à fait passionnante  sur un  thème absolument captivant » déclare Christian SAUTTER, lors de la remise de prix,  ajoutant que le lauréat est  « représentatif d’une nouvelle génération de chercheurs (…) d’une grande qualité qui  considère le Japon non pas comme un archipel isolé au bout du monde mais comme une nation en évolution dans un monde qui change énormément. ».  L’Ambassadeur du Japon en France, Monsieur KITERA a également tenu à remercier le jury de ce choix pour « avoir mis au jour ce précieux travail » soulignant que cette thèse et le prix qui lui est attribué « témoigne de l’intensité du dialogue intellectuel entre nos deux pays ».

 

Arnaud Grivaud prononce un discours après avoir reçu le Prix Shibusawa-Claudel ©2017 Japan FM.

 

Il est vrai que se lancer dans la lecture d’une thèse de doctorat peut en effrayer plus d’un, d’autant que le lauréat lui-même plaisante sur le sujet en évoquant les 560 pages de la sienne. Pourtant, à la lecture de la synthèse et des premières pages de « Réorganisation du pouvoir politique au Japon : la haute fonction publique dans le système politique japonais des années 1990 à nos jours », on ne peut qu’approuver le discours élogieux de Christian SAUTTER, s’agissant bel et bien d’un travail de recherche fascinant visant à une meilleure compréhension du Japon actuel et de son administration publique comme politique. Comme il l’expose lors de la cérémonie de remise de prix, Arnaud GRIVAUD a choisi « d’étudier les relations entre les fonctionnaires et les hommes politiques au Japon ». Un thème qui pour lui est « essentiel du point de vue du fonctionnement de la démocratie représentative ». Il exprime son intérêt pour ce domaine de recherche par une évolution dans les années 1990 sur le regard porté sur les hauts fonctionnaires « souvent accusés de tous les maux » en opposition aux hommes politiques « qui en ont parfois profité (…) grâce à une rhétorique antibureaucratique ». Car depuis 1990, une importante mutation s’est opérée dans les sphères politiques et dans l’administration publique, accompagnée de réformes institutionnelles motivées par une volonté de changement, provoquant cette opposition entre hauts fonctionnaires et politiques. Or la thèse d’Arnaud GRIVAUD écarte une « vision binaire (…) à proscrire » estimant bien au contraire qu’ils pouvaient être complémentaires. A travers sa thèse, il  démontre que les réformes seules ne peuvent permettre un profond changement sans « la volonté politique ou encore l’évolution des mentalités des acteurs et l’opinion publique ». Il pousse ainsi le lecteur à s’interroger sur les réformes, vendues généralement « par leurs promoteurs comme des panacées » sans pour autant prôner un immobilisme mais à « accepter que le changement se fasse graduellement ». Il estime ainsi « qu’adopter en tant que citoyen cette posture critique permettrait de faire gagner le débat démocratique, en qualité ».  C’est d’ailleurs ce que le lauréat souhaite à l’avenir: consacrer sa carrière à favoriser le développement de cet esprit critique chez les étudiants. Car actuellement Arnaud GRIVAUD est attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université Paris Diderot où il a préparé sa thèse sous la direction d’Eric SEIZELET et obtenu son doctorat , et il anime également des séminaires de sciences sociales sur le Japon contemporain à l’Université Paris Diderot (Les grands Moulins, en salle 481 C de 17h à 19h tous les jeudis entre la mi-septembre et le mois de mai 2018). La bonne nouvelle étant que ces séminaires sont ouverts non seulement aux étudiants de l’Université Paris Diderot et de l’INALCO, mais également à tous ceux désirant en savoir plus sur les recherches menées en matière de sciences politiques, en droit, en sociologie ou encore en histoire du Japon contemporain.

 

Et pour tous ceux qui souhaitent consulter sa thèse, Arnaud GRIVAUD a mentionné, pendant son discours, son désir de faire publier un ouvrage à partir de celle-ci ! La reconnaissance de son travail obtenue avec le Prix Shibusawa-Claudel peut donc constituer un précieux tremplin pour Arnaud GRIVAUD dans la recherche d’un éditeur.

 

Le Prix Shibusawa-Claudel, c’est quoi ?

 

Portant le nom d’Eiichi SHIBUSAWA, grand industriel de l’ère Meiji, et celui de Paul CLAUDEL, poète et Ambassadeur de France au Japon (1921-1927), ce prix a été fondé en 1984. Organisé par la Maison Franco-Japonaise dès sa création, et dont le président Norihiko FUKUI est venu à Paris à l’occasion de cette remise de prix,  et par le Yomiuri Shimbun depuis 2008, le prix récompense « deux chercheurs français et japonais pour  l’excellence de leurs travaux portant sur la culture de l’autre pays sous la forme d’un ouvage académique, d’une traduction d’une œuvre littéraire ou d’une thèse de recherche ». Il s’agit d’un « rendez-vous de la japonologie » selon les mots de l’Ambassadeur du Japon en France, Monsieur KITERA mais aussi une « célébration des liens académiques liant les deux pays. ».

 

Remerciements à l’Ambassade du Japon en France et à Arnaud Grivaud.

Photo : Arnaud Grivaud reçoit son prix des mains de Norihiko Fukui, président du conseil d’administration de la Maison Franco-Japonaise, à la Résidence de l’Ambassadeur du Japon en France ©2017 Japan FM.

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