Un regard sur Médecines d’Asie au Musée Guimet !

C’est une exposition qui a attiré un grand nombre de journalistes lors du vernissage presse, et on comprend aisément pourquoi. Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre revient sur les grandes médecines asiatiques à travers les arts, tout en proposant un parcours sensoriel. Une première pour le Musée national des arts asiatiques – Guimet ! Si on pense plutôt à l’Inde, au Tibet ou la Chine quand on aborde le sujet des médecines asiatiques, il n’en demeure pas moins que le Japon a toute sa place dans cette exposition.

Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre est une exposition inédite pour le Musée Guimet promettant « une expérience de visite », où il ne s’agit pas simplement pour le visiteur de voir des œuvres mais aussi « écouter, ressentir, sentir » !  C’est ce qu’a annoncé la nouvelle présidente du musée, Yannick LINTZ, avec l’objectif d’attirer de nouveaux visiteurs et pas que ceux amateurs d’arts asiatiques – quoique ces derniers verront des œuvres jamais sorties des réserves. Pour autant, malgré le titre de l’exposition, il ne s’agit pas d’une exposition scientifique mais bien d’une exposition artistique se demandant « comment les artistes se sont inspirés de ces pratiques ? » comme nous indique l’une des commissaires d’exposition. Cette exposition se démarque avec l’introduction de lumières digitales dès le début du parcours, par exemple, matérialisant le Qi ! Un parcours en 5 parties commençant par les mythes et l’histoire des Médecines d’Asie, les manières de diagnostiquer et de soigner, avant d’aborder la médecine de l’âme et, la dernière partie de l’exposition met en avant le dialogue entre médecines d’Orient et d’Occident depuis le XVIème siècle. A notre époque où les médecines occidentales s’intéressent enfin un peu plus aux médecines orientales, les intégrant de plus en plus dans le parcours de soin de certains patients, cette exposition revient sur les origines et les différentes Médecines d’Asie. Elle montre alors une manière différente voire opposée de traiter des patients par rapport à l’Occident, à une époque, par exemple les médecins orientaux s’attachent davantage à prévenir des maladies plutôt qu’à traiter celles-ci, ou lorsque les thérapies consistent à des massages, l’acupuncture ou encore la moxibustion.

Si Médecines d’Asie traite principalement des médecines d’Inde, du Tibet, elle évoque aussi celle du Japon à travers la médecine d’Extrême-Orient, qui regroupe la Chine, la Corée et le Japon.  La place des œuvres japonaises dans cette exposition est finalement très importante, en attestent la présence de plusieurs Jizô – un bodhisattva sauvant les âmes envoyées en enfer, protecteur des enfants et des grossesses. Au Japon, on en trouve beaucoup, et par exemple, un lieu est fameux à Nikkô pour ses nombreux Jizô vêtus d’un bavoir et d’un bonnet rouges, symbolisant la perte d’un enfant, ou encore un dieu des remèdes ou Yakushi-nyorai datant du XVIII-XIXème siècle. Médecines d’Asie montre également à quoi ressemblait un médecin japonais à travers des photographies et la manière dont étaient traités les patients. L’exposition ne traite pas particulièrement de l’importance des sources chaudes ou onsen, mais l’évoque en exposant un ouvrage où sont illustrées les Sept sources thermales de Hakone. Au Japon, comme nous l’avions vu à Beppu par exemple, les onsen sont un moyen naturel de traiter de nombreux problèmes de santé qu’ils soient ponctuels ou chroniques.

Dans la salle dédiée aux différents traitements en Asie – une des plus impressionnantes par la scénographie proposée, le public peut voir concernant le Japon des objets dédiés à traiter les malades pour les médecins et autres objets et traitements pour se soigner comme de somptueuses boîtes à médicaments ou inro et leurs contrepoids ou netsuke. C’est aussi l’occasion de (re)voir des recueils d’illustrations de plantes.

Dans un coin du musée, les organisateurs de l’exposition a mis en scène une salle de méditation où trône un magnifique Amida-nyorai auprès duquel on peut retrouver Réduction de Takahiro KONDO (auparavant située dans la rotonde de la bibliothèque du musée au côté d’autres statues bouddhiques), une œuvre certes contemporaine mais qui a toute sa place ici.

Omamori, in Médecines d’Asie ©Japan Exclusive

Dans la section de l’exposition dédiée à la spiritualité et croyances comme l’astrologie, les visiteurs peuvent admirer des porte-bonheurs japonais ou omamori. Les omamori sont des amulettes très populaires au Japon, que l’on peut se procurer dans tous les temples et sanctuaires. Il y’en a de toutes sortes, ayant pour fonction de protéger que ce soit la protection de la santé, le bonheur, la réussite ou encore contre les catastrophes naturelles. A proximité, sont aussi exposés des ema soit des plaquettes en bois dans lesquelles sont contenues des prières ou des vœux. Surtout, tout le long de cette section des statuettes japonaises représentant les astres, restaurées avec le soutien de la Fondation Sasakawa. Dans Médecines d’Asie, il y’a 9 statuettes datant du XIXème siècle dont des photographies vont suivre sur l’Instagram du blog : Suiyo ou MercureMokuyo ou Jupiter, Kinyo ou Vénus, Kayo ou Mars, Gatsuyo ou Lune, Nichiyo ou Soleil, Doyo ou Saturne, Rago-sho ou démon des éclipses et Keito-sho ou démon des comètes.

Extrait d’Anatomie d’un supplicié (Midori) de Hayashi Yushi, 1842, in Médecines d’Asie ©Japan Exclusive

En fin de parcours, là où médecine occidentale et orientale se rencontrent et finissent par s’inspirer mutuellement, vous avez un aperçu de ces échanges et notamment un immense rouleau japonais décrivant l’autopsie d’un cadavre, ancien condamné à mort, et inspiré de la médecine occidentale.

  • Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre du 17 mai au 18 septembre 2023, au Musée national des arts asiatiques – Guimet, 1 place d’Iéna 75116 Paris. Tarif plein : 11€50.
    • De nombreuses activités sont prévues, voir en ligne, autour de l’exposition.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.