Inaugurée en présence de l’artiste, à qui nous avons pu poser quelques questions, le 28 juin dernier, Ether (égalité) s’avère être non seulement une œuvre matérielle mais aussi digitale à travers la réalité augmentée grâce à une application qui sera proposée prochainement par Danae.io.

Avec ses 25m de hauteur, impossible de manquer la nouvelle œuvre de Kôhei NAWA si vous passez à proximité de l’île Seguin, que ce soit depuis le quai Georges Gorse par exempleou depuis le Pont de Sèvres ! C’est à la suite d’un concours international du Département des Hauts-de-Seine que cette œuvre monumentale a été choisie pour être installée de manière permanente sur la pointe aval de l’île Seguin, du côté de la Seine Musicale rejoignant d’autres œuvres d’artistes non moins renommés tels que le Pouce de Césari et la Défense de Rodin.

L’artiste japonais exprime alors sa fierté d’avoir son œuvre installée à côté de la Seine Musicale dont l’architecture a été imaginée par Jean de GASTINES et Shigeru BAN, lui aussi présent lors de l’inauguration d’Ether (égalité). Bientôt, le public pourra interagir avec Ether (égalité) puisque l’objectif du projet présenté en concours était de proposer une œuvre matérielle comme digitale avec l’aide la réalité augmentée (ndla : si le projet de réalité augmentée était prévu pour septembre, Danae.io nous indique que l’application n’étant pas encore prête, elle sera dévoilée ultérieurement. On vous mettra bien évidemment à jour ici.). Kôhei NAWA nous a accordé quelques minutes afin de nous expliquer son œuvre, qui rappelle ses deux Ether présentées à la FIAC en 2018 dans les jardins du Tuileries (hors les murs). Quel rapport entre ces différentes œuvres ?

Kôhei NAWA : Il n’y a pas vraiment de rapport entre les deux donc je ne cherche pas vraiment à expliquer cela. Aux Tuileries, c’était sur l’eau dans l’axe du centre de Paris, entre l’Arc de Triomphe jusqu’au musée du Louvre. J’y avais mis deux petits Ether qui ne sont pas complètement dans l’axe de la ville, et comme le plan d’eau était très calme on voyait le reflet telle une continuation de la forme dans l’éternité entre l’eau et le ciel. Cette fois, Ether est au bout d’une île et il fallait quelque chose de symbolique comme existence, un peu comme la proue d’un bateau et qui mène l’île vers quelque chose. Par rapport à tout ça l’image, la symbolique des deux œuvres sont complètement différentes. Certes une même série d’œuvres, mais différents.

T@P : Une collaboration avec Danae.io, certes à la suite d’un concours, mais ici vous mêlez à la fois techniques traditionnelles et technologie. Pourquoi alors Dane.io pour la réalité augmentée ? 

K.N. : C’est Danae.io qui a proposé le projet à la suite d’un concours ! (ndla : c’est en effet Danae.io le maître d’œuvres )

T@P: Qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter le projet ?

K.N. : C’était pendant la fin de l’exposition [de la FIAC] au Louvre, c’était un concours international et je n’avais pas encore beaucoup d’expérience. Cette expérience avec le R.A. ce n’est pas quelque chose d’établi, c’est en train de se développer. Au début de la compétition, on avait mis dans la proposition qu’il y’aurait la réalité augmentée. On savait déjà que ça allait beaucoup évoluer techniquement et s’améliorer. On veut montrer autour d’Ether grâce à la RA, l’ambiance qu’il y’avait dans Inujima, dans la mer de Setouchi (ndla : une île proche de Naoshima et faisant partie de ces îles d’art contemporain), où j’ai exposé une œuvre appelée Biota (Fauna/Flora) en 2013.

T@P: Vous exposez beaucoup d’œuvres en France, on parlait des Ether aux Tuileries, mais il y’a eu surtout Japonismes 2018 (Throne au Louvre et Foam dans Fukami à l’hôtel de Rothschild)* sans compter des nombreuses collaborations avec des Français, et bien que vous exposez partout dans le monde, auriez-vous une relation particulière avec la France ?

K.N. :  J’ai l’impression que la France m’appelle ! C’est vrai qu’il y a beaucoup de projets ici et j’espère qu’il en aura d’autres à l’avenir !

• Actualité sur l’application de réalité augmentée à suivre sur Danae.io

*ndla : je remets prochainement à jour les photos de cet article ! A suivre sur Instagram.

Remerciements à Kôhei NAWA et sa traductrice. / Photos : ©Japan Exclusive, sauf photo principale d’illustration ©Emmanuelle Blanc