Ca y’est, Japonismes 2018 a officiellement débuté le 12 juillet ! Trois expositions majeures sont à découvrir cet été depuis la Maison de la Culture du Japon à Paris à la Pyramide du Louvre, en passant par l’hôtel Salomon de Rothschild.
Depuis le 12 juillet, le Japon est à l’honneur en France à l’occasion des 160 ans de relations diplomatique entre ces deux pays. Outre le défilé du 14 juillet et la présence de soldats des Forces d’Autodéfense japonaises qui ont défilé devant le Président Emmanuel MACRON et devant le ministre japonais des Affaires étrangères Tarô KÔNO, en place du Premier ministre Shinzô ABE, ce sont surtout de nombreuses expositions et évènements culturels, comme la comédie musicale Touken Ranbu : The Musical « Atsukashiyama Ibun 2018 Paris » le 15 juillet, qui prennent place en France jusqu’en février 2019. Pour inaugurer Japonismes 2018, trois expositions inédites et essentielles pour mieux saisir ce qu’est l’esprit japonais sont ouvertes au public.
– « Throne » de Kohei NAWA sous la Pyramide du Louvre :
« Throne » de Kohei Nawa sous deux angles, la première depuis l’entrée de la Pyramide du Louvre, la seconde depuis l’intérieur de l’autre côté de l’œuvre. ©2018 Japan FM.
Jeune sculpteur originaire d’Ôsaka, Kohei NAWA a mis un an pour réaliser cette monumentale sculpture dorée. Venu à Paris pour présenter son œuvre, l’artiste explique ce qui motive son art, son « Trône » étant la traduction de son travail de recherche sur les notions de pouvoir et d’autorité.
Kohei Nawa était à Paris présenter son œuvre. ©2018 Japan FM.
L’artiste questionne ainsi le public sur la manière dont ce pouvoir va se transmettre pour les générations futures, s’interrogeant ainsi sur la capacité de la technologie à nous asservir. L’œuvre comporte également des éléments de la culture traditionnelle japonaise, les chars des matsuri, qui sont aussi symbole de pouvoir mais aussi d’héritage. L’œuvre est supposée rester plusieurs mois sous la Pyramide du Louvre, lieu qui est lui-même symbole de pouvoir. Kohei NAWA, qui a conçu cette sculpture pour le Louvre, souhaiterait qu’elle y reste de façon permanente. Il est vrai que recouverte de feuilles d’or, dont il existe un laboratoire de recherche dédié au Louvre, « Throne » souligne d’autant plus cette amitié franco-japonaise. Or, le musée à une longue relation avec les Japonais, intensifiés par des expositions organisés au Japon, en atteste par exemple « L’art du portrait dans les collections du Louvre » exposée jusqu’au 3 septembre 2018 au National Art Center de Tôkyô, et le Louvre attire de plus en plus de Japonais en France avec plus de 160 000 visiteurs venus du Japon en 2017 !
Informations pratiques dans votre agenda.
– « Yu-ichi Inoue 1916-1985- La calligraphie libérée » à la Maison de la Culture du Japon à Paris
Portrait de Yu-ichi Inoue accueillant les visiteurs de l’exposition à la MCJP ©2018 Japan FM
Quand on évoque la calligraphie, c’est souvent le nom de cet artiste qui est cité en premier. La MCJP propose une rétrospective inédite couvrant la carrière de l’artiste avant-gardiste de ses débuts jusqu’à sa mort en 1985. En 76 œuvres, ce sera l’occasion de voir que l’artiste a évolué dans son art, partant de la calligraphie d’un seul caractère avec de gros pinceaux impressionnants (également exposés), représentant des kanji aimés de Yu-ichi INOUE pour leur symbole et leur esthétisme comme « Ai » (« Amour »), « Hin » (« Dénuement ») ou « Tsuki » (« Lune ») aux textes testamentaires réalisés aux crayons Conté lorsqu’atteint par la maladie l’artiste ne pouvait plus utiliser ses pinceaux et a senti la mort se rapprocher.
« Tsuki » et « Tai » (« Sérénité »), Yu-ichi Inoue à la MCJP ©2018 Japan FM.
Si ses premières œuvres étaient très personnelles et représentaient un seul idéogramme, Yu-ichi INOUE expérimente d’autres modes de calligraphie et s’est davantage adressé à la population en calligraphiant dans les années 70 des textes engagés, critiques de la société japonaise.
« Ah !L’école primaire de Yokokawa » Yu-ichi Inoue à la MCJP ©2018 Japan FM.
Dans les dernières années de sa vie, il calligraphie frénétiquement au crayon des textes, comme si l’artiste devait évacuer sa rage de vivre, raturant certains passages, que nous pourrions rapprocher de l’écriture automatique des Surréalistes. Mais quelle que soit l’époque, dans toutes ses œuvres, les traits sont expressifs, remplis des sentiments de Yu-ichi INOUE. Certes, pour certains visiteurs non-initiés aux caractères japonais, il pourrait être plus difficile d’en apprécier les tracés, mais chaque signe et chaque texte est traduit sur les cartels pour qu’ils puissent comprendre et apprécier toute l’essence de cet art. Bonne nouvelle pour les non-franciliens puisque l’exposition sera présentée ensuite dès cet automne à Albi, au musée Toulouse-Lautrec.
Informations pratiques dans votre agenda.
– « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise » à l’hôtel Salomon de Rothschild
Vue du 1er étage, « Echoes Infinity » de Shinji Ohmaki vous accueille à l’exposition « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise » ©2018 Japan FM.
Lorsqu’on parle du Japon, il est souvent dit de ce pays qu’il est un mélange de traditions et de modernité. « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise » en est la synthèse et prouve que la tradition et la modernité coexistent harmonieusement en faisant dialoguer des œuvres anciennes et des contemporaines, tout en montrant au public les différentes formes de l’esthétique japonaise, comme par exemple des poteries de l’époque Jômon exposées face à des robes ANREALAGE inspirées des motifs de cette époque.
Vue sur une robe ANREALAGE en collaboration avec Kohei Nawa, inspirée de l’art Jômon ©2018 Japan FM.
Elle est donc aussi un avant-goût de toutes les manifestations à venir, puisqu’une exposition dédiée à l’art Jômon sera proposée au public à la MCJP dès cet automne. De même, trône une œuvre de Jakuchû ITÔ dans une des salles, un petit aperçu pour l’exposition à venir en septembre au Petit Palais. Mais cette exposition met également l’accent sur cette amitié franco-japonaise en attestent certaines œuvres contemporaines réalisées par des artistes français, à l’instar de Justine EMARD, artiste vidéaste française collaborant régulièrement avec le Japon, ou même des fleurs en bois minutieusement sculptées de Yoshihiro SUDA qui se fondent dans l’architecture de l’hôtel Salomon de Rothschild.
« Volubilis » de Yoshihiro Suda se trouvant dans l’escalier d’honneur vous menant au 1er étage. Soyez attentifs car il y’en a plusieurs! ©2018 Japan FM.
Et au sous-sol, une autre sculpture, monumentale et évolutive, de Kohei NAWA vous attend ! On vous recommande d’ailleurs de visiter le sous-sol en premier avant d’y retourner en fin de parcours puisque « Foam » (« mousse » en anglais ) aura changé de forme le temps de votre visite.
Informations pratiques dans votre agenda.
Photo : Vue sur « Foam » de Kohei Nawa à découvrir à l’Hôtel Salomon de Rothschild ©2018 Japan FM.