Après l’élection , au titre de Miss Univers Japon l’an passé, d’Ariana MIYAMOTO, cette année encore le Japon a nommé une hâfu pour porter la couronne de Miss Japon. Et cela provoque de nouveau quelques vagues sur les réseaux sociaux.
Priyanka YOSHIKAWA, tel est le nom de la nouvelle Miss Monde Japon ! Originaire d’Inde de par son père, Priyanka YOSHIKAWA est japonaise de par sa mère et est née à Tokyo. Cela n’a pas empêché des détracteurs d’être mécontents, et de le faire savoir notamment sur les réseaux sociaux, de son élection. Ce n’est pas la première fois, puisque l’an passé Ariana MIYAMOTO qui gagne un autre concours de beauté, celui de Miss Univers Japon (NDLA: au Japon il existe un concours national pour se présenter à celui de Miss Univers et un autre pour Miss Monde) avait subi les mêmes déconvenues dû à son métissage. Au Japon, en effet, la place des hâfu, terme employé dérivé du terme anglais « half » pour désigner un métisse, est délicate, ces derniers ne représentent que 2% des naissances chaque année et la mentalité japonaise fait que ces hâfu peuvent n’être considéré que pour moitié japonais ! La jeune femme nouvellement couronnée a ainsi raconté son enfance, remplie de préjugés de la part de ses camarades, surtout lorsqu’elle retourne au Japon à l’âge de 10 ans après avoir vécu quelques années aux Etats-Unis et en Inde, ces derniers s’interrogeant alors sur sa « pureté » (dû à son métissage). Une remarque qu’elle explique n’avoir jamais subi ailleurs. Elle raconte également que « lorsque je suis revenue au Japon, tout le monde me considérait comme un microbe (…) comme si en me touchant, ils allaient toucher quelque chose de mal ». Au point que Priyanka YOSHIKAWA a confié avoir douté de sa propre identité plus jeune, mais plus de doute désormais avec ce temps passé au Japon, elle se sent bel et bien japonaise. La jeune femme de 22 ans ajoute aussi que l’élection d’Ariana MIYAMOTO a ouvert la voie à ce que des hâfu comme elle « osent » se présenter à ces concours de beauté. Soulignons d’ailleurs, que si Priyanka YOSHIKAWA a reçu des critiques dû à son métissage après son élection, les réactions virulentes ont été moins nombreuses que pour la pionnière Ariana MIYAMOTO. De quoi donner du courage à Miss Japon afin de faire fi des critiques et de faire partie de celles qui feront, elle l’espère, évoluer les mentalités. C’est d’ailleurs son cheval de bataille, la jeune femme racontant que les souffrances vécues plus jeune à cause de son métissage n’ont fait que la rendre plus forte. Prochaine étape, la compétition de Miss Monde en décembre prochain ! Serait-ce à partir d’un concours de beauté qu’un vrai débat sur le métissage aura lieu ? Et est-ce à partir de cela qu’une reconnaissance des hâfu va s’opérer ? Il n’empêche que le comité de Miss Monde Japon et de Miss Univers Japon ont également un rôle pour avoir tout d’abord placé des femmes métisses au concours, puis ensuite permis l’élection de l’une d’entre elles pour représenter le pays. Ou est-ce une manœuvre subtile en amont des Jeux Olympiques ? Si Priyanka YOSHIKAWA remporte le titre de Miss Monde, le message pourrait être fort mais en attendant elle promet de lutter contre les préjugés raciaux au Japon. Ariana MIYAMOTO, elle, s’était présentée au titre de Miss Univers sans le remporter mais s’était classée parmi les 10 finalistes.
Regardez quelques images du concours de Miss Japon par l’AFP :
Sources : The Japan Times, BBC
Source photo : site officiel Miss World Japan