Kenichi YOSHIDA et la passion du TSUGARU SHAMISEN

Les Yoshida Brothers, deux frères qui jouent du shamisen depuis l’âge de 5 ans, ont contribué à propulser cet instrument sur la scène internationale grâce à des featuring étonnants mais surtout en transmettant leur passion de façon contagieuse ! Kenichi YOSHIDA, le plus jeune des deux frères, en a fait la démonstration lors de son passage à Paris à l’occasion d’une conférence à la Maison de la Culture du Japon le 11 octobre dernier. L’occasion de démontrer que le shamisen n’est pas un instrument « de vieux » !

Le shamisen  est un instrument apparu il y a 500 ans environ d’abord à Okinawa, à partir du sanxian un instrument chinois. De là, a émergé le shamisen qui s’est répandu à travers le pays et a été intégré aux genres musicaux typiques de ces différentes régions dans lesquels il a été introduit. Originaire de Hokkaido, Kenichi YOSHIDA s’est quant à lui consacré au tsugaru shamisen, un genre musical provenant de la préfecture d’Aomori découlant du min’yô shamisen, qui mêle chants traditionnels (min’yô) et shamisen, mais a d’abord étudié avec son frère Ryoichiro, le min’yô shamisen, par respect pour son père !  On  découvre en effet que c’est leur père qui leur a « obligé » à apprendre à jouer du shamisen car lui-même adorait cet instrument.

 

Le shamisen de Kenichi YOSHIDA

 

Le shamisen est démontable en 3 parties, ici Kenichi YOSHIDA insère le manche dans l’instrument.

 

Voici  l’étui servant à transporter le shamisen, où on peut apercevoir les pochettes contenant l’instrument en plusieurs parties.

 

C’est ainsi que Ryoichiro, le frère aîné, a débuté le shamisen, suivi 2 ans plus tard par Kenichi. Mais la passion est venue plus tard, Kenichi YOSHIDA avouant qu’entre l’école primaire et le collège, il avait même eu un peu honte d’en jouer étant donné qu’aucun de ses camarades de classes n’en pratiquait. L’amour du shamisen est arrivée ensuite grâce à l’arrivée d’un nouveau professeur, qui leur a enseigné le tsugaru shamisen, un style particulier  qui repose beaucoup sur l’improvisation et ainsi parfois comparé au jazz (au Japon on l’appelle parfois le jazz japonais). C’est ainsi que Kenichi YOSHIDA a décidé de participer aux compétitions nationales de shamisen, où il constate qu’aujourd’hui beaucoup de jeunes pratiquent cet instrument, et où il remporte  un prix à 18 ans, ce qui lui permet de devenir joueur professionnel l’année suivante.

 

Démonstration de shamisen lors de la conférence donnée à la MCJP ce 11 octobre.

 

Le musicien raconte alors que ce qui le motive dans son art c’est de pouvoir diffuser un art traditionnel japonais, que ce soit dans son pays ou même à travers le monde entier, une idée partagée au Japon. Ce qui explique que d’un côté, le gouvernement japonais ait instauré en 2002 en option à l’école l’apprentissage d’instruments traditionnels, et du côté des Yoshida Brothers, d’enseigner le shamisen. Autre conséquence de ce désir de partager son art et de prouver que le shamisen est loin d’être un instrument des temps anciens, des collaborations étonnantes, et qui se marient très bien autant avec la pop, le rock ou même l’électro, avec Momoiro Clover Z pour un anime, Daishi Dance  ou encore le groupe nippo-canadien MONKEY MAJIK, dont vous trouverez le clip de « Natsu no Jouji » ci-dessous.

 

 

 

Kenichi YOSHIDA rapporte une anecdote intéressante : les MONKEY MAJIK ne comprennent pas pourquoi il n’existe pas davantage de mélange entre des instruments traditionnels japonais et la musique actuelle. Mais preuve que cette idée fait son chemin, les Yoshida Brothers avaient été également appelés pour prêter leur musique à la bande originale du film « Kubo et l’Armure Magique» de Travis KNIGHT (actuellement au cinéma), bien que la collaboration ne se soit pas faite, Kenichi YOSHIDA a apprécié le film et regrette que cet intérêt pour la culture traditionnelle japonaise ait été apporté de l’étranger et non pas du Japon ! Ils ont aussi été appelés pour réaliser un titre particulier pour l’exposition célébrant la fin de  « Naruto » à Tokyo en 2015. Et le musicien s’interroge à ce sujet, la culture japonaise est riche et appréciée dans le monde tant pour sa culture traditionnelle que sa culture pop actuelle alors pourquoi ne pas fusionner davantage ces différents pans de la culture japonaise ?

 

A la fin de sa conférence-démonstration, Kenichi YOSHIDA a répondu aux questions du public

 

D’ailleurs, si Kenichi YOSHIDA veut propager le shamisen à travers le monde, qu’en est-il d’un concert en France ? Devant un public venu en masse à la MCJP, la conférence était sold out plusieurs jours avant l’évènement, il déclare espérer revenir en France prochainement pour un concert, avec son frère, alors nous n’avons plus qu’à attendre une date !

 

 

Photos : ©Japan FM 2016

Remerciements à la MCJP

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