Airbags TAKATA : accord pour une amende d’1 milliard de dollars

Si ici en Europe, nous avons beaucoup entendu parler du scandale Volkswagen qui avait secoué le secteur automobile, ailleurs dans le monde, un autre gros scandale a secoué ce même secteur depuis plusieurs années. Il s’agit des airbags défectueux de Takata, une société japonaise équipant de très nombreuses voitures de différents constructeurs à travers le monde. En pleine affaire avec la justice américaine, Takata vient de s’engager à payer 1 milliard de dollars d’amende.

Takata est une grande société japonaise qui équipe des voitures de différentes marques à travers le monde  telles que Ford, Honda ou encore BMW, en airbags, en ceintures de sécurité ou encore en volant. Mais depuis 2013, l’entreprise est empêtrée dans un gros scandale concernant la sécurité de ses airbags puisqu’il s’avère qu’un défaut de la capsule de gaz peut provoquer l’ouverture du airbag même lors d’une toute petite collision, avec d’éventuelles projections de métaux !

Rappelons d’abord les faits : entre 2013 et 2014, Takata est obligée de rappeler 16 à 20 millions de véhicules à travers le monde. Mais l’affaire ne s’arrête pas là, bien au contraire, puisqu’en 2015, de plus en plus de véhicules sont rappelés et par exemple, c’est le bilan depuis le début de l’affaire jusqu’à 2015 inclus, Toyota rappelle 11 millions de véhicules  sur 24 modèles fabriqués entre 2003 et 2008  et Nissan en rappelle 4,2 millions.  Plus grave encore  ces airbags défectueux ont provoqué la mort de 8 personnes en 2015, incitant en conséquence certains des clients de l’entreprise à rompre leur contrat avec le fabricant d’airbags. Mais le bilan des victimes augmente puisqu’en 2016 on totalise désormais à 15, dont 11 rien qu’aux Etats-Unis, le nombre de décès dus aux airbags défectueux, sans oublier des centaines de blessés.

Un défaut qui touche l’Europe, l’Asie mais plus particulièrement les Etats-Unis où on recense non seulement le plus de décès mais aussi entre 35 à 40 millions d’airbags à réparer, en plus des 28,8 millions de véhicules déjà rappelés. Au total, dans le monde entier, plus de 100 millions de véhicules en circulation  équipés de ces airbags seraient défectueux. Mais ces rappels à répétition ont soulevé autre chose,  car ce problème aurait pu être un problème technique d’une certaine gravité, sauf que Takata avait conscience de ce défaut et l’avait malgré tout délibérément ignoré en déguisant leurs résultats depuis de nombreuses années via des rapports erronés et frauduleux, et c’est là où on peut rapprocher ce scandale à celui de Volkswagen, bien qu’il ne s’agisse pas du même problème (Volkswagen avait maquillé les chiffres des émissions polluantes de ses moteurs diesel et essence lors des tests). Il s’agit du plus grand rappel de l’histoire des Etats-Unis et un des plus gros scandales automobiles dans le monde, une des raisons pour laquelle 3 anciens responsables de Takata ont été inculpés vendredi dernier. Ces derniers, tous en poste aux Etats-Unis lors des faits et responsables d’avoir dissimulé la vérité sur les airbags, avaient remis leur démission fin 2015 et nous apprenons qu’ils  se retrouvent devant la justice américaine pour conspiration ! En ce début de semaine, nous apprenons également qu’en marge de ce procès, Takata a passé un accord vendredi dernier avec la justice américaine, dévoilé ce jour, et reconnaissant alors la fraude, l’entreprise japonaise paiera 1 milliard de dollars d’amende. Takata évite ainsi un procès pénal tout en indemnisant les victimes de ses airbags, conducteurs comme constructeurs automobiles, et en mettant fin à l’affaire. Une amende qui s’ajoute aux 200 millions de dollars  que Takata a été condamné à verser après un procès civil fin 2015.

N’est-ce pas inquiétant lorsqu’on sait que Takata équipe 20% des véhicules dans le monde de ses airbags et de ses ceintures de sécurité ? Encore plus effrayant lorsqu’on découvre que le problème n’est toujours pas résolu malgré des mois et des mois d’enquête, entendez par là que la cause de ce dysfonctionnement n’a pas encore été trouvée si ce n’est que l’ancienneté et l’exposition longue à l’humidité participent au mauvais fonctionnement des airbags ? Etonnant aussi au regard de Volkswagen, dont l’amende statuée quelques jours plus tôt a été bien plus sévère, s’élevant à 4,3 milliards de dollars,  bien qu’il s’agisse d’une falsification de données qui si elle met à mal les maigres efforts réalisés jusqu’ici pour protéger l’environnement, n’a pour l’heure pas fait de victimes directes et ne concerne « que » 11 millions de véhicules à travers le monde. Au Japon, les constructeurs nippons semblent continuer à faire confiance à Takata en proposant avant cet accord un fonds de soutien financier pour l’équipementier automobile, exception faite de Toyota et d’Honda qui ont mis fin à leurs contrats. Takata, fondée en 1933, emploie environ 45 000 personnes à travers le monde et se trouvait dans une situation financière délicate en raison de ce scandale. Néanmoins, l’engagement pris par Takata à payer une amende d’1 milliard de dollars est une solution qui leur est bien favorable alors que l’entreprise avait annoncé une estimation en 2015 selon laquelle Takata devrait sortir 21 milliards de dollars pour indemniser tant les victimes que les constructeurs concernés et pour réparer tous les airbags défectueux.

 

Sources : les Echos, Le Monde, Nouvel Obs, Auto Plus.

Photo : logo de l’entreprise Takata. Source : International Business Times ©Getty Images/Toru Yamanaka.

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