Le Ministère de la Justice au Japon a annoncé un changement des modalités pour obtenir le statut de résident permanent au Japon et devrait être applicable d’ici la fin mars. Mais ces mesures concerneraient pour le moment que certains métiers très qualifiés comme dans le domaine de la recherche.
Combien sont ceux qui souhaitent vivre au Japon pour une durée illimitée, sans avoir à renouveler son visa tous les 3 ou 5 ans, en obtenant le statut de Résident Permanent (abrégé en PR en anglais)? Ce sera peut-être désormais une réalité pour certains Français, et bien sûr pour d’autres ressortissants de pays étrangers au Japon, expatriés au Japon ! Une mesure pensée déjà dès le mois de novembre 2016 et qui a désormais été confirmée. Jusqu’ici il était assez difficile d’obtenir ce statut, le Japon l’accordant à certains professionnels, les HSFP ou « Highly Skilled Foreign Professional » avec une notion importante de la contribution que le demandeur a pu apporter au Japon d’après les documents datant de 2006 comme être un diplomate, un prix Nobel ou encore enseignant à l’université. Mais ces derniers se devaient d’avoir vécu sur le territoire japonais durant au moins 10 ans et d’être en possession d’un visa de travail pour un emploi sur le territoire nippon pour 5 ans au minimum, exception faite pour les ressortissants étrangers ayant épousé un citoyen japonais depuis au moins 3 ans au moment de la demande. Bien sûr tout demandeur se doit d’avoir un casier judiciaire vierge et de justifier d’un niveau de revenus suffisant ! Ce précieux sésame avait déjà fait les frais d’une modification en 2012, concernant toujours ces professionnels qualifiés comme les chercheurs et les ingénieurs. Mais il s’agissait alors d’obtenir un certain nombre de points en fonction des capacités intellectuelles, professionnelles et financières du demandeur du statut de résident permanent et ainsi 70 points pouvaient être obtenus pour ceux considérés comme hautement qualifiés. Là, le Ministère semble rester dans la continuité de cette modification et entendrait accorder ce statut à des professionnels hautement qualifiés de nationalité étrangère ayant eu ces 70 points et vivant sur le territoire depuis seulement 3 ans. Ceux qui obtiendraient 80 points et donc sont encore plus qualifiés pourraient voir s’accorder ce statut au bout d’un an !
Voici à ce jour les documents nécessaires au minimum pour une demande de statut de résident permanent, voir ici pour toutes les informations en anglais :
– formulaire de demande remplie
– 1 photo d’identité récente de moins de 3 mois au format 4cm×3cm.
– votre passeport
– votre carte de séjour (ou resident card en anglais)
– 1 lettre d’un garant
– 8 000 yens en timbre fiscal
Le statut de résident permanent vous permet de postuler à presque n’importe quel métier sans restriction tandis que lorsque vous avez un visa, vous êtes limités puisque vous n’obtenez un visa de travail pour le Japon que lorsque vous avez déjà un employeur sur place ! Au-delà de ce seul avantage, ce statut vous offre le droit de souscrire à un prêt ou des cartes de crédits par exemple et de manière générale il vous permet d’avoir quasiment les mêmes avantages que tout citoyen japonais. Cette annonce du ministère de la Justice est donc une bonne nouvelle pour tous les étrangers déjà installés au Japon pour des raisons professionnelles. Mais elle n’est une bonne nouvelle que pour certains d’entre eux, puisque cette mesure ne concernerait pour le moment que certains types de métiers hautement qualifiés. Par exemple, il a été recensé 6 298 professionnels de nationalité étrangère hautement qualifiés vivant et travaillant au Japon fin octobre 2016 et parmi ces professionnels, environ 1/3 seront pourraient devenir résidents permanents dans l’année !
Un assouplissement des modalités d’obtention peu surprenant, mais dont le détail ne sera dévoilé que dans quelques mois, le Japon ayant une population vieillissante et étant en déclin démographique, il est nécessaire pour ce pays d’attirer tant des professionnels qualifiés que de la main d’œuvre non qualifiée. Or, selon The Japan Times qui recensait en juin 2 688 étrangers pouvant prétendre à cette nouvelle mesure, le quotidien indiquait que cela représentait à peine 0,12% des 2,3 millions d’étrangers vivant au Japon. Raison pour laquelle, une autre mesure est passée cette fois devant la Diète. Le mois dernier, la Chambre Basse a en effet voté pour l’ajout d’un amendement de la loi sur l’immigration proposant un nouveau type de visa à des travailleurs de nationalité étrangère, dans le secteur de la main d’œuvre non qualifiée, afin de rentrer plus facilement au Japon.
Attention néanmoins, l’obtention du statut de résident permanent ne vous dispense pas de renouveler votre carte de séjour tous les 7 ans. Pour tous ceux qui ne pourraient obtenir ce statut, vous pouvez toujours prétendre au visa vacances-travail (spécifique aux Français grâce à un accord bilatéral signé en 1999), mais aussi, et pour les visas suivants pensez à vous faire délivrer un Certificate of Eligibily depuis le Japon car ce document peut faciliter la procédure de votre demande de visa : visa de travail, visa de stage obligatoire ou encore visa d’études. Pour toute information, consultez le site de l’Ambassade du Japon en France.
Sources : The Japan Times, Bureau de l’Immigration du Japon, Ambassade du Japon en France.
Photo : exemple d’une carte de résident permanent au Japon, source Bureau de l’Immigration du Japon.