Une nouvelle application, développée avec la police de Fukuoka-ken, est sortie sur IOS et Android le 24 janvier dernier, au Japon. Celle-ci est destinée aux femmes et aux enfants, leur indiquant les zones dangereuses où des crimes sexuels ont eu lieu, mais aussi pour signaler des agressions.
Disponible gratuitement depuis le 24 janvier, Mimamotchi ( « みまもっち » en japonais) est la première application de ce genre au Japon mais semble, pour l’instant, destinée à localiser les zones où se sont déroulés des agressions sexistes, des crimes sexuels mais aussi à indiquer la présence de prédateurs sexuels à ses utilisateurs, seulement dans le département (ou préfecture) de Fukuoka. C’est donc pour cette raison que vous pourrez reconnaître la mascotte de la police du département, Fukkeikun, sur le logo de l’application ! Mimamotchi serait très simple d’utilisation, nécessitant seulement à son utilisateur de paramétrer l’application pour que celle-ci vous alerte en agrandissant ou réduisant le périmètre d’entrée, de 100 mètres à 5 kilomètres, dans une zone où s’est déroulé au moins une agression sexuelle mais aussi la période, ce que l’application enregistre pour une durée d’un an. Ainsi les zones, où sont enregistrés des crimes sexuels sont des zones qui apparaissent en rouge, et plus il y a de crimes plus le rouge devient foncé, sur votre application, et ce sont donc des zones à éviter !
Aussi, grâce à l’implication de la police de Fukuoka-ken, et en activant le système de géolocalisation sur votre smartphone vous pouvez recevoir des notifications selon vos paramètres à chaque fois que vous entrez dans une zone dangereuse mais vous pouvez également, grâce au système d’alarme intégré, signaler un crime sur cette application, qui appellera alors automatiquement le 110 (le numéro de la police japonaise), et celle-ci viendra jusqu’à vous. De même, dans le train qui mène au travail par exemple, nombreux attouchements sexuels ont lieu sans que les victimes ne parviennent à le signaler, par peur ou par honte, un bouton vous permet de signaler sur Mimamotchi que vous subissez des attouchements. L’initiative est née de la police du département de Fukuoka à l’aide de lycéennes et d’étudiantes pour obtenir leurs avis et leurs recommandations sur cette application et ce sont d’ailleurs elles qui ont donné l’idée d’une carte ! Selon l’inspecteur Masako TSURU, de la police de Fukuoka-ken, cette application est née car : « Beaucoup de personnes ont tendance à voir les crimes sexuels comme le problème des autres, mais nous voulons qu’ils s’informent sur les dossiers criminels afin qu’ils soient plus sensibles à la prévention des crimes. ».
Mission réussie ? AU bout d’un mois, les Japonais semblent vouloir que cette application fonctionne sur tout le territoire et si Mimamotchi fait ses preuves à Fukuoka-ken, se pourrait-il qu’elle fonctionne dans tout le pays dans un futur proche ? Sur Android, l’application a déjà été téléchargée entre 5 000 et 10 000 fois selon les chiffres publiés sur Google Play. D’autres parts, selon les commentaires des utilisateurs de l’application, certains semblent vouloir qu’une application similaire pour signaler des accidents ou encore des incendies soit développée, ce qui ne serait pas impossible étant donné qu’une application foncitonnant sur un principe similaire, Yurekuru Call, existe déjà pour signaler les séismes et les tsunamis. En dehors du Japon, les internautes semblent saluer l’existence de cette application, espérant la création d’une même application dans leur pays. En France, il existe une application semblable, HandsAway, à moindre échelle et n’étant pas créée avec le concours des autorités publiques puisqu’elle ne permet pas de les appeler, avec également un système de géolocalisation pour signaler les agressions sexistes avec aussi un système d’entraide entre victimes.
Sources : Asahi Shimbun, The Independant, Mimamotchi.
Photos : images de Mimamotchi publiées sur Android ©police de Fukuoka-ken, source Google Play.