Première exposition solo d’Herbie YAMAGUCHI en France !

A l’occasion de la première exposition d’Herbie YAMAGUCHI à Paris à la galerie &co119, Japan FM est allé à la rencontre du photographe.

« You can click away of whatever you want. That’s punk ! » tel est le nom de l’exposition d’Herbie YAMAGUCHI. De sa première exposition française, comme celle de sa première série photographique, qui lui a donné le sentiment d’être photographe. Cette phrase dite par Joe STRUMMER du groupe britannique The Clash lorsqu’au hasard d’une rencontre à Londres, le jeune photographe « ose » demander une photo au leader du groupe emblématique punk britannique ! Et cette simple phrase est celle qui changea la vie d’Herbie YAMAGUCHI.

Herbie YAMAGUCHI est né à Tôkyô en 1950 mais il souffre d’un problème de dos lié à la moelle épinière à cause duquel il doit porter un corset durant son enfance. Handicapant surtout dans un pays comme le Japon où toute la société est organisée de façon à ce que ceux qui en font partie suivent une voie toute tracée. Une société où les enfants sont cruels entre eux, notamment dès lors que l’un à un défaut, les autres viennent en masse le harceler, le discriminer : c’est le ijime. Herbie YAMAGUCHI en a souffert durant son enfance, au point qu’il ne s’est pas autoriser à rêver de son futur ni même à espérer, plongé dans le désespoir et l’isolation. Pourtant, le futur photographe a des passions, et notamment celle de la musique avec un goût particulier pour le rock progressif venu de Grande-Bretagne. C’est ce qui l’incite premièrement à intégrer une fanfare dans laquelle il jouait de la flûte, mais le jeune homme estime qu’il n’est pas talentueux et finalement il décide d’intégrer le club de photographie. Il en devient alors passionné. Son premier appareil photo est d’ailleurs un cadeau de son père : un appareil simple et abordable, environ 20 euros d’après le photographe, un Fujipet de Fujifilm !

 

Après des études à l’université, ne parlant pourtant que quelques mots d’anglais, il fait ses valises pour les poser à Londres en 1973, une destination motivée par la passion de groupes britanniques de rock comme King Crimson, Pink Floyd ou encore Electric Light Orchestra. C’est alors le début des rencontres fortuites, de celles qui bouleversent votre vie et changent votre destin. Il y rencontre George Alan O’DOWD, le futur Boy George et devient son colocataire. Mais petit souci, Herbie YAMAGUCHI n’a pas de moyens et n’a donc pas de studio photo. Alors Londres devient son terrain d’exploration et par hasard, il rencontre Michael SHRIEVE, ex-batteur de Santana venu s’installer lui aussi en Angleterre et qui fait comprendre à Herbie YAMAGUCHI qu’il pouvait suivre sa propre voie. Dans le même temps, c’est l’émergence du mouvement punk ! Un jour, il rencontre donc Joe STRUMMER par hasard qui dira cette phrase déterminante qui titre cette exposition parisienne. C’est cette phrase qui a donné la confiance et l’espoir à celui qui n’en avait pas. Et c’est ainsi qu’il rencontrera tous ces artistes punk durant ses dix années de résidence à Londres, le laissant les photographier tels qu’ils sont, sans pause ni fard ni artifice, sur le vif. Herbie YAMAGUCHI dit alors que c’est grâce à leur gentillesse, leur bienveillance à l’égard du jeune photographe japonais que cette série existe.

 

Une bienveillance que perpétue Herbie YAMAGUCHI à son retour au Japon, et ce bien que la mentalité de la société japonaise soit totalement opposée à la pensée punk ! Il y décide de photographier de personnes lambda dans le but de « donner des sentiments positifs aux gens », de l’espoir. Y compris lorsque la situation semble désespérée, on peut trouver du bonheur. Le photographe nous raconte alors la série photo qu’il a faite en Palestine il y a trois ans, où les habitants sont cernés et enfermés par des murs, plus hauts que le Mur de Berlin, et que malgré leur condition, l’absence de liberté et leur détresse ils trouvent la force de sourire. La vie continue. De même peu après le drame du 11 mars 2011, il s’est rendu dans la région de Fukushima à la rencontre des survivants. Malgré la tristesse dans les yeux de ces derniers, Herbie YAMAGUCHI voit l’espoir, car il veut qu’ils se reconstruisent car, nous dit-il,  « life is beautiful » (« la vie est belle » en français). D’une certaine manière, sa pensée positive se rapproche, comme il le compare lui-même, de celle des films d’Hayao MIYAZAKI, car pour Herbie YAMAGUCHI, dans toutes situations tragiques il y a de l’espoir.

 

Punk, Herbie YAMAGUCHI ? Certainement. Bienveillant ? Assurément. Quoiqu’il en soit, on ressort de l’entretien avec le sentiment d’avoir reçu une belle leçon de vie de la part du photographe (par ailleurs également intervenant régulier pour une radio et auteur pour des magazines). Une première exposition d’un artiste à voir, pour découvrir le talent d’un photographe méconnu en France comme pour tous les amoureux de punk britannique ! Par ailleurs, lors de cette exposition à la galerie &co119,  son livre photo consacré à sa série sur Fukushima n’est pas en vente mais il est consultable sur place et c’est alors l’occasion de connaître un peu plus son oeuvre. Et pourquoi pas une nouvelle exposition prochainement d’Herbie YAMAGUCHI avec la série sur Fukushima ? Après tout, c’est grâce à une nouvelle rencontre fortuite que le photographe expose pour la première fois en France, puisqu’il rencontre Noelle COLIN-ASANO  au Japon en 2016, la fondatrice de la galerie ayant eu un coup de coeur pour ses oeuvres!

 

Détails de l’exposition et de la dédicace à The Japan Store Isetan Mitsukoshi dans votre agenda.

 

Photo : Herbie Yamaguchi pose à côté d’une de ses photographies « Boy George in his new flat, Alma Square, London » ©2017 Japan FM. / Nos remerciements à Herbie Yamaguchi.

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