« 113 Ors d’Asie », « Paysages Japonais, de Hokusai à Hasui »… Le Musée National des Arts Asiatiques – Guimet vous propose deux expositions idéales avant Japonismes 2018 mais aussi « Porcelaine, chefs-d’œuvre de la collection Ise » au sein de l’hôtel Heidelbach à l’occasion de sa réouverture. A voir dès aujourd’hui !
Ce n’est pas une exposition temporaire que nous vous recommandons de voir mais bien trois dans deux lieux situés à proximité. Toutes sont liées au Japon et il s’agit d’une belle introduction aux célébrations à venir des 160 ans du Traité de paix, d’amitié et de commerce entre la France et le Japon et des 150 ans de la Restauration de Meiji (et donc de l’ouverture du pays), dont les festivités débuteront en France comme au Japon à partir de juillet 2018. En effet, vues ensemble, ces trois expositions temporaires vous offrent une perspective sur ce qui a enchanté la France et l’Europe depuis le Japon et qui a contribué à la naissance du japonisme, tout en découvrant l’Art de ses pays voisins, et tout en donnant à voir ce qui rapproche entre eux les pays d’Asie grâce à « 113 Ors d’Asie ». De plus, c’est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir l’hôtel Heidelbach, à quelques pas du MNAAG, qui rouvre ses portes au public avec une nouvelle collection permanente de mobiliers chinois ainsi que l’exposition temporaire « Porcelaine, chefs-d’œuvre de la collection Ise ». Cependant, son jardin japonais où trône un pavillon du thé ne sera pas accessible au public avant le printemps 2018. Le jardin japonais subit d’importantes rénovations, et ne sera pas le même, pour ceux qui l’avaient connu avant fermeture de l’hôtel Heidelbach. Mais bonne nouvelle, sachez que vous pourrez voir toutes ces expositions sans payer de surplus grâce au billet jumelé exposition permanente + expositions temporaires, et aussi revoir les expositions dans les 14 jours suivant l’achat du billet.
Au Musée National des Arts Asiatiques – Guimet :
* « Paysages Japonais, de Hokusai à Hasui » : Le paysage est un sujet central, majeur, de l’Art japonais et plus particulièrement au XIXème siècle. Le medium le plus connu alors de la représentation artistique est l’estampe dont l’artiste le plus célèbre est Hokusai. Pour cette exposition, le MNAAG propose aux visiteurs de constater l’évolution de ces paysages à une période où les villes se développent. C’est alors une invitation à voyager dans le Japon du XIXème siècle par la contemplation à travers les célèbres estampes de Hokusai, de sa fameuse série « Trente-six vues du mont Fuji », ou celles de Hiroshige avec sa série, non moins connue, « Cinquante-trois relais du Tôkaido » ! Mais ce n’est pas tout puisqu’il s’agit de voir l’évolution de la représentation artistique du paysage, ainsi, vous verrez également que ces estampes ont évolué avec les nouvelles estampes, soit le shin-hanga à travers des œuvres de Hasui, avant l’arrivée de la photographie… Mais ce medium qui en est à ses débuts, peut-il reproduire aussi fidèlement que les grands maîtres de l’estampe japonaise les paysages japonais ? Le gros plus : Lorsque vous accédez à l’exposition « Paysages Japonais, de Hokusai à Hasui » située au 2ème étage du musée, ne vous privez surtout pas de la magnifique vue depuis la rotonde. Vous y verrez la sublime bibliothèque historique ornée de statues bouddhiques de tailles et de styles différents, rappelant alors le lien avec l’exposition que nous allons évoquer ci-après.
Vue de l’exposition « Paysages Japonais, de Hokusai à Hasui » ©2017 Japan FM
Informations pratiques dans votre agenda.
* « 113 Ors d’Asie » : Cette exposition n’est pas consacrée au Japon exclusivement, mais le pays y a toute sa place puisqu’il s’agit de se demander quelle est la place de l’or en Asie à travers la collection du musée. Et l’or est-il présent de la même façon au Japon qu’en Chine ou au Vietnam ? Des interrogations légitimes que s’est posé le musée constatant au sein de sa collection que l’or est à la fois absent et présent. Au Japon où l’usage de l’or était limité pendant longtemps, parmi les œuvres que le public peut voir, ce sont tant des objets, parés d’or donc, liés au bouddhisme ( Bouddha étant celui qui atteint l’illumination et qui éclaire le monde ) comme la statue de Shô-Kannon et des manuscrits à l’encore d’or comme le Kan Fugen gyohokyo. Mais l’usage de l’or a évolué avec le temps, au Japon notamment et dès l’époque Edo (1603-1868) émerge une bourgeoisie favorisant l’usage de l’or dans l’artisanat tel les objets de laque et d’or. Ainsi toute une pièce est consacrée à la fin de cette exposition à l’or dans les objets de la vie quotidienne de la bourgeoisie japonaise que ce soit des mobiliers ou des vêtements.
Triade d’Amida, statue en bois laquée ©2017 Japan FM
Vue de l’exposition « 113 Ors d’Asie » dernière partie. ©2017 Japan FM
Informations pratiques dans votre agenda.
A l’hôtel Heidelbach :
*« Porcelaine, chefs-d’œuvre de la collection Ise » : Hikonobu ISE est un industriel agro-alimentaire fortuné, président du groupe ISE. Il est également philanthrope et a créé sa propre fondation qui porte son nom. Il est considéré comme un des plus grands collectionneurs d’Art d’Asie selon la maison de vente aux enchères Christie’s et il détient notamment une importante collection de céramique de Chine, que vous verrez dans cette exposition, dont il est un « amoureux inconditionnel ». Un amour lié également au fait que Hikonobu ISE est non seulement un collectionneur mais aussi maître du thé. Rappelons alors qu’à une époque lointaine, les céramiques utilisées pour la cérémonie du thé provenaient de Chine, bien que depuis lors l’artisanat de la céramique au Japon se soit développé –la porcelaine d’Arita fêtait ses 400 ans en 2016 – et n’ait rien à envier à son voisin. Ce sont alors environ 75 pièces de sa collection personnelle, et certains objets sont même considérés comme des biens culturels d’intérêt majeur du Japon, que le public aura le plaisir de découvrir. Une collection choyée et préservée tel un trésor par son propriétaire, en symbiose avec la spiritualité de la cérémonie du thé. Une anecdote donnée par le MNAAG reflète l’état d’esprit de Hikonobu ISE. Ce dernier « lorsqu’il contemple un de ces objets, il (…) dit rentrer dans une sorte d’extase qui dépasse le simple plaisir visuel ou l’intérêt historique. Il raconte ainsi comment, face à une céramique Ming représentant un combat de coqs, il fut « totalement ébloui et presque en état d’ivresse pendant les six mois qui ont suivi ». ». Il est seulement dommage que le jardin japonais et son pavillon du thé ne puissent être ouverts au public en même temps que cette exposition.
Le jardin japonais situé à l’hôtel Heidelbach, avec le pavillon de thé en fond, mais que le public redécouvrira au printemps 2018 sous un nouveau look ©2017 Japan FM
* A voir également la nouvelle collection permanente de l’hôtel Heidelbach, qui expose des mobiliers chinois.
Informations pratiques dans votre agenda.
Photo : montage des trois affiches d’expositions temporaire au MNAAG ©2017 Japan FM