ANOFUKU, la mode contemporaine s’expose à la MCJP

Dès aujourd’hui s’ouvre l’exposition « ANOFUKU – le vêtement réinventé » à la MCJP. ANOFUKU n’est pas qu’un projet commun entre deux créateurs de mode décrits comme « parmi les plus innovants du Japon » par le Président de la MCJP, mais vise bien plus à travers des collaborations comme avec le Studio Ghibli. En entrée libre !

« Anofuku » signifie au Japon « ce vêtement » mais peut aussi faire référence à « ce vêtement que tout le monde connaît », celui auquel on pense naturellement lorsqu’on mentionne « anofuku ». C’est autour de ce terme, écrit ainsi en japonais « あの服 » que ce nouveau projet est né. En quoi ANOFUKU va-t-il au-delà d’un simple projet mode ?

 

Deux créateurs « parmi les plus innovants du Japon » réunis sur un projet commun :

 

Réunissant deux talents de la mode contemporaine japonaise, Keisuke KANDA et Kunihiko MORINAGA, ANOFUKU va bien au-delà du simple cadre de la mode, en intellectualisant le concept même du vêtement et en le dépouillant de l’idée même de mode. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’exposition « ANOFUKU – le vêtement réinventé » s’inscrit dans le cadre du cycle « Transphère » dédié à la création contemporaine et proposé depuis 2016 à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Mais cette démarche réflexive n’est pas nouvelle, pas de la part de ses deux créateurs. Ces derniers se sont en effet rencontrés en 1999 avant que K. KANDA ne fonde Candyrock en 2005 et que K. MORINAGA ne fonde en 2003 ANREALAGE. Pourtant l’approche et les techniques utilisées pour leurs créations respectives diffèrent chez ces deux créateurs, bien que depuis leurs débuts, ils aient collaboré ensemble à plusieurs reprises. K. KANDA s’expose rarement en public et évite les média, proposant chacune de ces collections, « lors de conférences de presse organisées dans tout l’archipel à la manière de tournées de concerts rock », et est méconnu en France malgré une grande popularité au Japon. Lors de la première partie de cette exposition, revenant sur le travail des deux créateurs, on découvre que K. KANDA ne cherche pas à créer des vêtements pour l’élite ni à suivre les codes de la mode mais plutôt à créer des histoires à travers ses tenues, privilégiant ainsi un lien unique entre sa marque et ceux qui la portent. Bien au contraire, tout comme les photos typiques des magazines de mode ne le font pas rêver, il casse les archétypes en atteste par exemple « Liens ».

 

 

« Liens » de Keisuke KANDA. Des nœuds présentés en maquette, usuellement utilisé pour les garçons. Exposition « ANOFUKU – le vêtement réinventé ». ©2017 Japan FM.

 

K. MORINAGA est quant à lui un créateur devenu très connu dans le monde ces dernières années, notamment en France, grâce aux collections qu’il présente depuis 2014 à la Fashion Week de Paris*. En effet, les tenues qu’il réalise sont d’apparence ordinaires tout en s’inscrivant dans l’extraordinaire et dans la sophistication à l’aide de la technologie. Ses défilés sont des happenings, provoquant l’intérêt des médias, comme lors du défilé Printemps-Été 2016, intitulé « REFLECT », où les invités avaient tous un casque audio sur la tête, neutralisant la possibilité de converser avec leurs voisins, et devaient tous sortir leur smartphone pour activer leur appareil photo avec flash afin de voir dans sa totalité les tenues présentées, différentes en photo avec flash que dans la réalité !

 

 

Trench coat de la collection ANREALAGE Printemps/Été 2016 « REFLECT » où le tissu du trench révèle des motifs grâce au flash, exposition « ANOFUKU – le vêtement réinventé » ©2017 Japan FM.

 

« ANOFUKU », vers une nouvelle définition du vêtement ?

 

K. KANDA comme K. MORINAGA ne souhaitent pas opposer les différences, c’est bien tout l’inverse. Cherchant également à se surpasser, et aller au-delà de ce que chacun d’entre eux sait faire, c’est grâce à ANOFUKU que le duo peut explorer de nouvelles manières de penser le vêtement, chose qu’ils n’auraient pu faire avec leurs marques respectives. Grâce à ce projet commun, des premières collaborations se sont concrétisées, avec Asics et le Studio Ghibli, que vous aurez l’occasion de découvrir  à la MCJP. En effet, dans la partie consacrée à la collaboration avec le célèbre studio, les visiteurs pourront constater que les 200 pulls exposés semblent identiques, alors qu’en fait il n’en est rien. La différence entre un pull et le suivant paraît subtile, mais lors de la conférence qui a suivi la visite presse de l’exposition, et où K. MORINAGA avait évoqué son travail sur ANREALAGE comme sur le projet ANOFUKU, le créateur avait dévoilé une vidéo sur laquelle apparaissaient un à un les  pulls créés. Ces derniers ont uniquement un motif emblématique du studio au choix : Totoro ou le Chat-bus. Sauf que non seulement ces pulls ont tous été tricotés à la main, mais chaque pull est unique puisque l’emplacement du motif, comme la pause du personnage, diffère sur chaque pull ! Résultat : la vidéo montrée par le créateur est faite comme un film d’animation où nous pouvions voir Totoro et le Chat-bus se mouvoir. Un clin d’œil évident au studio mais telle est aussi l’ambition pour ANOFUKU : que le vêtement raconte une histoire. On en est sûrs, parmi nos lecteurs, beaucoup doivent se demander si ces pulls seront mis en vente ? Durant l’exposition, on nous invite à regarder sur le site dédié, mais ce dernier n’est pas encore officiellement ouvert. A l’inverse de la collaboration avec Asics, puisque les costumes en jersey et autres créations étaient en vente dans un pop up store dédié dans la  boutique ANREALAGE à Aoyama, Tôkyô, en 2016. Dans cette dernière collaboration, l’idée était de faire d’un survêtement en jersey, banal uniforme pour le sport durant la scolarité,  un costume pour salaryman, quant à lui l’uniforme du travail ! ANOFUKU ou comment donner un nouveau sens, de nouvelles émotions à un vêtement stéréotypé.

 

Le mieux est de vous partager la publicité faite pour la collaboration ANOFUKU et Asics :

 

 

 

ANOFUKU a été fondé récemment mais pourrait bouleverser le milieu de la mode. Et pourquoi pas intégrer un jour le patrimoine du Palais Galliera (musée de la mode de la ville de Paris) où ANREALAGE a déjà fait son entrée.  ANOFUKU, digne héritier de l’école japonaise (NDLR : de la mode dont Issey MIYAKE ou Rei KAWAKUBO étaient les représentants dans les années 1980) et qui en permettra son renouveau, ou est-ce l’émergence d’un nouveau mouvement venu du Japon ?

 

*ANREALAGE participera de nouveau à la Fashion Week de Paris qui débutera le mardi 26 septembre !

 

Informations pratiques de l’évènement dans votre agenda.

 

Photo : Installation pour la collaboration avec Asics, exposition « ANOFUKU – le vêtement réinventé » ©2017 Japan FM.

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