Le jeu pour smartphone a fait l’objet de recherches scientifiques ! Deux études révèlent que « Pokémon Go » peut contribuer à l’amélioration de notre santé physique et mentale.
Un peu plus d’un an après son lancement, le jeu « Pokémon Go » a trouvé une nouvelle raison d’attirer encore davantage de joueurs ! Le principe du jeu étant simple : il vous suffit d’explorer le monde réel pour tenter d’attraper les Pokémon qui apparaitraient sur votre écran. Mêlant monde réel et monde virtuel, lors de sa sortie, qui n’a pas rencontré sur son chemin des Dresseurs, le nez dans son smartphone, essayant d’attraper un Pokémon ?
Avec plus de 500 millions de téléchargement du jeu en 8 semaines, il est donc peu étonnant que le phénomène « Pokémon Go » ait fait l’objet d’études des scientifiques. Une première étude publiée fin 2016 s’intéressait d’abord aux effets du jeu sur l’activité physique de ceux qui pratiquent « Pokémon Go ». Pour ce faire, l’équipe de Tim ALTHOFF, sous la direction de l’Université de Stanford aux Etats-Unis, a recueilli les données de 31 793 utilisateurs américains de Microsoft, et parmi ces utilisateurs, des joueurs réguliers de « Pokémon Go », sur une période allant du 6 juillet 2016, date de la sortie du jeu aux Etats-Unis, au 23 août 2016. Cette étude a permis de mettre en évidence que « Pokémon Go » contribue à augmenter les activités physiques de leurs utilisateurs sur une période de plus de 30 jours, avec une augmentation constatée en moyenne de 26%. Si les auteurs insistent sur la nécessité de conduire de nouvelles études pour un constat sur le long-terme, ces derniers concluent en notant que des jeux comme « Pokémon Go » pourraient contribuer à une amélioration de la santé publique, dans le cas de ce jeu, en incitant les joueurs à sortir et à se déplacer pour trouver un Pokémon.
Quant à la deuxième étude, elle est menée par l’équipe de Norito KAWAKAMI sous la direction de l’Université de Tôkyô et se concentre sur les effets du jeu sur la santé mentale! Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont fait appel à 3 915 individus actifs dans tout le Japon en les invitant à répondre à des questionnaires, une première fois avant la sortie du jeu entre fin 2015 et début 2016, puis une seconde fois bien après la sortie de « Pokémon Go » en décembre 2016. Entre ces deux questionnaires, 2 530 candidats, âgés de 20 à 79 ans, ont été retenus. Et les données collectées ont permis de conclure que le jeu « Pokémon Go » a des effets positifs sur la réduction du stress et sur la dépression. En effet, lors du dernier questionnaire, il s’avère que sur les 2 530 individus interrogés, 246 utilisateurs de « Pokémon Go » qui y ont joué sur une période d’un mois ou plus ont montré des améliorations de leur santé mentale. Pour les autres participants, l’étude démontre que le niveau de stress est resté le même. L’un des chercheurs et professeur, Norito KAWAKAMI a déclaré à l’Asahi Shimbun « croire que la santé mentale des joueurs a amélioré principalement car ils sortent dehors, interagissant avec d’autres personnes et deviennent physiquement plus actifs ».
Alors, « Pokémon Go » peut-il être une réponse au karoshi (mort par excès de travail), fléau sociétal au Japon ? Nous en sommes encore loin mais l’équipe de chercheurs semble croire au potentiel du jeu pour réduire le stress, et si « Pokémon Go » pourrait effectivement participer à la réduction du stress, ou de la dépression, comme le démontrent les résultats de cette étude, les chercheurs avertissent qu’il faudrait d’autres recherches pour prouver un lien de cause à effet entre l’amélioration de la santé mentale et le jeu. S’il n’est donc pas possible de l’affirmer à ce jour, il s’avère qu’une certaine tranche d’âge au Japon ait saisi les effets positifs potentiels du jeu. En juillet dernier, The Japan Times racontait ainsi que des cinquantenaires se servaient de l’application pour faire des exercices physiques plutôt que de rester chez eux inactifs.
Rappelons qu’en France, il y aura un évènement « Pokémon Go Safari Zone » ce 16 septembre au centre commercial Les 4 Temps de La Défense, près de Paris, mais annoncé comme complet.
Etudes mentionnées : « Influence of Pokémon Go on Physical Activity: Study and Implications », T. Althoff, R.W. White, E. Horvitz, via JMIR. « Pokémon GO and psychological distress, physical complaints, and work performance among adult workers: a retrospective cohort study », Kazuhiro Watanabe, Norito Kawakami, Kotaro Imamura et Yumi Asai via Nature.
Sources : Asahi Shimbun, The Japan Times.
Photo : ©Pokémon GO/Niantic, Inc.