8 partis politiques se disputent les élections à venir. Mais si la campagne débutera officiellement ce mardi, un premier débat a dévoilé les projets des partis, à travers le sujet de la Constitution du pays.
Pour l’heure, 1089 candidats se présenteront pour les élections de la Chambre basse le 22 octobre prochain, pour un total de 465 sièges, mais il se pourrait que ce chiffre augmente d’ici ce mardi, jour officiel du lancement de la campagne électorale. 1089 candidats issus de 8 partis politiques, exception faite de 84 candidats issus de partis politiques mineurs et 75 candidats indépendants : le Parti Libéral Démocrate (PLD) sous le leadership de Shinzô ABE, actuellement majoritaire, et allié au Komeito représenté par Natsuo YAMAGUCHI, le Kibô no Tô, jeune parti créé par Yuriko KOIKE, le Nippon Ishin no Kai sous la présidence de Ichirô MATSUI, actuel gouverneur d’Ôsaka, le Parti Démocrate Constitutionnel (PDC) de Yukio EDANO, le Parti Communiste japonais (PCJ) avec à sa tête Kazuo SHII, le Parti Social-Démocrate (PSD) représenté par Tadatomo YOSHIDA et Nihon no Kokoro o Taisetsu ni suru To (Kokoro) représenté par Masashi NAKANO.
Le premier débat réunissant ces 8 représentants et qui s’est déroulé ce dimanche au Japan National Press Club de Tôkyô a ainsi permis de constater les alliances et les divergences entre les différents partis. Le PLD maintient ainsi son alliance avec le Komeito. De même, dans le cadre des élections anticipées, Kibô no Tô et Nippon Ishin no Kai ont signé un accord à la fin du mois de septembre selon lequel le parti de Yuriko KOIKE ne présentera aucun candidat dans aucune des circonscriptions électorales à siège unique d’Ôsaka, et inversement pour le Nippon Ishin no Kai à Tôkyô. Peu étonnant, puisque les deux partis de tendance droite conservatrice, partagent de nombreuses idées communes. Et c’est alors sans surprise que les idées du PLD allié au Komeito concernant la révision de la Constitution soient partagées aussi par Kibô no Tô et Nippon Ishin no Kai. La Constitution a en effet été un sujet principal de ce débat, mais si ces 4 partis de droite sont d’accord sur l’idée de réviser la Constitution, il semble que des désaccords subsistent sur les modalités de l’amendement. En effet, Shinzô ABE n’a pas hésité à mettre sur la table le sujet de la Corée du Nord et donc de la sécurité de la population. Pour lui, il est nécessaire de réviser la Constitution tout en justifiant l’existence des Forces d’Autodéfense japonaises en les inscrivant dans la Constitution, ce que n’approuvent ni le Komeito, ni Kibô no Tô ni Nippon Ishin no Kai. Un principe que refusent totalement le PSD, le PDC et PCJ, qui se sont officiellement alliés le 7 octobre afin d’empêcher toute révision de la Constitution. Une coopération des 3 partis qui est également signée afin d’œuvrer à abolir la loi sur la paix et la sécurité votée en 2015 et notamment la partie sur le droit à l’autodéfense collective.
Si les Représentants sont élus pour 4 ans, il existe deux modes de scrutin. Sur les 465 sièges disponibles, 289 seront élus selon un scrutin majoritaire simple (soit le candidat ayant obtenu le plus de votes dans une circonscription est élu), et 176 selon le système de la proportionnelle (soit les électeurs votent pour un parti, et en fonction des résultats chaque parti obtiendra un certain nombre de sièges). Shinzô ABE a aussi annoncé qu’il restera au pouvoir si le PLD et le Komeito parviennent à obtenir la majorité, soit a minima 233 sièges (et pourtant avant la dissolution de la Chambre basse, le PLD et le Komeito avaient une large majorité de 288 sièges). Quant à Kibô no Tô, en cas de victoire, il s’avère que ce ne sera pas Yuriko KOIKE qui serait Première ministre. Cette dernière ne se (re)présente pas comme candidate à la Chambre basse, et sans être élue à la Diète il ne lui est pas possible d’être nommée Première ministre même si son parti obtient la majorité. Tenant à son poste de gouverneure de Tôkyô, la fondatrice de Kibô no Tô n’envisage donc pas d’être la prochaine chef du gouvernement, mais laisse à son parti le soin de choisir celui ou celle qui le deviendra en cas de victoire.
Pour ceux qui comprennent le japonais, voici l’intégralité du débat en vidéo :
Sources : Asahi Shimbun, The Japan Times, Mainichi Shimbun, Asian Nikkei Review.
Photo : Les 8 représentants des partis ayant des candidats pour les prochaines élections des Représentants via ©Japan National Press Club.