Depuis ce mercredi 6 décembre jusqu’au 12 mars 2018, le musée national des arts asiatiques-Guimet vous propose de marcher dans les pas du fondateur du musée dans ses voyages à travers le monde et plus particulièrement en Asie.
Avant même que ne s’ouvre le musée Guimet, appelé depuis musée national des arts-asiatiques-Guimet, tel que nous le connaissons de nos jours place Iéna à Paris, l’institution s’ouvrait initialement, en 1879, à Lyon. Et avant de penser son musée, Emile GUIMET, industriel et collectionneur d’art, fasciné par les religions et notamment le bouddhisme, partait pour un voyage de dix mois à travers l’Extrême-Orient, accompagné de son ami le peintre Félix RÉGAMEY. C’est de ce voyage, débuté en 1876, soit bien après l’arrivée des premiers exposants japonais à l’Exposition Universelle de Paris (1867), dont il s’agit.
Émile Guimet et Félix Régamey accompagnés de leurs interprètes et de leur cuisinier, Anonyme, Tirage à l’albumine sur carton, Kyoto, 1876, 10,4 x 6,3 cm, Photo © Collection Famille Guimet et musée Guimet, Paris / Image MNAAG
Partant d’un premier voyage en Egypte pour mieux transmettre aux visiteurs le goût du voyage d’Emile GUIMET et sa profonde envie de découvrir et connaître les autres, « enquêtes vagabondes » vous emmène ensuite vers les Etats-Unis. Car c’est de là que le voyage en Asie débute, et que c’est là qu’Emile GUIMET retrouve Félix RÉGAMEY qui se joint à son expédition à visée intellectuelle, le but du voyage étant de réaliser un tableau comparé des religions. En Asie, le collectionneur et son compagnon de voyage entament leur quête de compréhension des religions en commençant par le Japon, avant d’aller en Chine, à Singapour, à Ceylan puis en Inde. Et de toutes ces destinations, le pays ayant le plus impacté l’industriel collectionneur est le Japon. Il rapporte du pays du soleil levant un grand nombre d’objets : statues, livres ou encore des documents. Bien plus qu’il n’a rapporté d’objets de Chine par exemple, ce que les visiteurs pourront constater au cours de cette exposition. Si la salle accueillant la partie consacrée au voyage au Japon est bien grande, celle consacrée à la Chine semble bien minuscule ! Point d’orgue de ces « enquêtes vagabondes », un ensemble de statues bouddhiques en forme de mandala, une réplique du mandala de Toji de Kyôto commandée sur place par Emile GUIMET, que vous verrez en fin de parcours.
Vue sur Gosanze-myoo, faisant partie de la réplique du mandala de Toji, ramenée par Emile Guimet. ©2017 Japan FM.
Emile GUIMET aura également permis de montrer aux Français le mode de vie des Japonais, et plus particulièrement de la vie religieuse, à travers les peintures que réalisera Félix RÉGAMEY à son retour en France. De nombreuses toiles que vous pourrez aussi admirer tout au long des « enquêtes vagabondes ».
Vue générale de l’exposition, sur deux tableaux de Félix Régamey décrivant la rencontre d’Emile Guimet avec des prêtres japonais ©2017 Japan FM
« Promenades japonaises » est un livre qu’Emile Guimet a publié peu après son retour en France, illustré de dessins de Félix Régamey, et exposé actuellement dans « enquêtes vagabondes ». ©2017 Japan FM.
De ce voyage, Emile GUIMET rapporta de nombreux et précieux objets qui seront d’abord exposés à l’Exposition Universelle de 1876. C’est par la suite qu’émerge l’idée de créer un musée dédié aux religions. Quant au musée, il déménagera en 1889 à Paris, à l’adresse connue de nos jours. L’exposition revient également sur l’évolution du musée en partant du musée d’origine à Lyon, à travers des dessins ou encore des maquettes, l’occasion de se rendre compte que l’architecture comme la scénographie du musée ont profondément changé depuis ses débuts !
En complément de cette exposition, est publié un catalogue « Enquêtes vagabondes. Le voyage illustré d’Émile Guimet en Asie » sous la direction de Pierre BAPTISTE et Cristina CRAMEROTTI avec la collaboration de Pierre BAPTISTE, Jérôme DUCOR, Deirdre EMMONS et Sophie MAKARIOU, en coédition Gallimard / Musée national des arts asiatiques – Guimet.
Informations pratiques dans votre agenda.
Photo : vue générale de l’exposition avec en premier plan un coffre de voyage rapporté par Emile Guimet et en fond, un tableau de Félix Régamey « Pont sacré et pont banal à Nikko » ©2017 Japan FM