TOKYO à travers la pop culture

Nouvelle exposition dans le cadre de Japonismes 2018, et dont Japan FM est partenaire, « Manga ↔ Tokyo » a ouvert ses portes à la Grande Halle de la Villette jusqu’au 30 décembre !

« Akira », « Sailor Moon », « Your Name. », « Yakuza »… Tant de titres de fiction marquants de la pop culture dont Tôkyô est le théâtre. Aujourd’hui, saurait-on reconnaître la grande métropole japonaise sans le gigantesque Gundam à Odaiba ou sans l’imposant Godzilla accolé à l’hôtel Gracery à Shinjuku ? Quartier qui, de nos jours, est associé dans notre inconscient à la mafia nippone notamment à cause de la série des jeux vidéo « Yakuza » !  Tous ces personnages de fiction font désormais partie du paysage tant ils sont disséminés à travers la ville, des statues aux écrans de publicité. Si la pop culture est aujourd’hui incontournable au Japon, s’invitant réellement dans la ville – un espace est d’ailleurs consacré à cette omniprésence à travers l’installation de pachinko ou même la reproduction d’un konbini, c’est la ville en elle-même qui inspire la création. « Manga ↔ Tokyo » explore ainsi cette présence de Tôkyô dans les mangas et dans les animes, allant même bien avant que la capitale ne soit nommée ainsi. Car la ville a inspiré de nombreux artistes, et ils sont nombreux à avoir suivi et représenté les changements opérés dans Edo. Cette exposition revient alors sur l’évolution de la ville entre Edo et Tôkyô, depuis l’ère Edo (1600) jusqu’à aujourd’hui.

 

Reconstitution d’un konbini aux couleurs d’Hatsune Miku ©2018 Japan FM.

 

L’intérieur du konbini ©2018 Japan FM.

 

La pop culture a envahi le quotidien ©2018 Japan FM.

 

Comparant ainsi le rôle de Manhattan dans le succès du comics à celui de Tôkyô dans la popularité du manga, cette représentation de la capitale a évolué dans le temps, selon l’histoire et la situation économique du pays. Tôkyô, traumatisée par des désastres majeurs tels le grand séisme de 1923 ou les bombardements de la Seconde guerre mondiale, a ainsi longtemps été le théâtre de scènes apocalyptiques fictives, les artistes imaginant de nombreuses manières de détruire la ville -pour mieux la reconstruire ? Car s’il y a destruction, il y a reconstruction et Tôkyô en est emblématique, en attestent les nombreuses fois où la ville est la scène d’une bataille décisive dans « Sailor Moon » de Naoko TAKEUCHI, des lieux symboliques et identifiables détruits comme le siège du gouvernement métropolitain de Tôkyô dans « X » de CLAMP, ou encore combien de fois Godzilla a-t-il rasé Tôkyô ? Encore aujourd’hui, la ville renaît toujours de ses cendres dans la pop culture japonaise, qui plus est, elle n’est jamais reconstruite à l’identique. Les artistes proposent toujours une nouvelle vision de la capitale ! Le rez-de-chaussée de l’exposition vous accueille d’ailleurs avec une maquette de Tôkyô à l’échelle 1/1000ème avec un écran au-dessus montrant des scènes de destruction de la capitale issues d’animes ou de films, indiquant également la localisation où se déroule la scène.

 

La maquette, vue du niveau supérieur de l’exposition ©2018 Japan FM.

 

Une des nombreuses figurines de Godzilla ©2018 Japan FM.

 

Tôkyô ravagée dans « Akira » ©2018 Japan FM.

 

Une reproduction de Tokyo Tower, un des emblèmes de Tôkyô ©2018 Japan FM.

 

Si Tôkyô a été détruite en de nombreuses occasions dans la fiction, en cas de coup dur et plus particulièrement en cas de contexte économique défavorable, la part d’ombre de la capitale prédomine à travers un « réalisme sale ». Comme si la réalité était bien trop noire pour espérer un avenir meilleur, les artistes proposent alors de peindre une réalité sociale à l’instar de « Tokyo Godfathers » de Satoshi KON ou « River’s edge » de Kyôko OKAZAKI. Mais dans ce même contexte, un autre aspect, moins pessimiste, est également privilégié par les créatifs. Plutôt que d’imaginer la destruction et le renouveau de Tôkyô ou de décrire sa face sombre, les artistes se penchent plutôt sur les aspects de la vie quotidienne, parfois avec nostalgie en allant dans le passé à l’instar de « Sakuran » de Moyoko ANNO ou « Au temps de Botchan » de feu Jirô TANIGUCHI. Depuis le début du XXIème siècle, conséquence de la crise économique mondiale, on assiste ainsi à la création d’œuvres dans lesquelles les personnages apprennent à trouver le bonheur dans les petits plaisirs de la vie quotidienne.  Un thème existant bien avant l’arrivée des mangas et qui découle des grands maîtres de l’estampe mettant en image la vie quotidienne durant l’ère Edo comme le démontrent plusieurs estampes exposées avec de nombreuses planches et affiches de mangas ou d’anime. En ce domaine, la pop culture s’inspire de la tradition tout en favorisant la pérennité de celle-ci :   n’est-ce pas ainsi que nous redécouvrons aujourd’hui des traditions artisanales de la capitale comme les kumihimo grâce àau succès de « Your Name. » ? Un respect des traditions qui se retrouve en fin de parcours avec l’installation d’un mur ressemblant à ceux des sanctuaires shinto pour y accrocher votre message, prière ou dessin !

 

©2018 Japan FM.

 

©2018 Japan FM.

 

Un autre aspect original est que lorsqu’on entre dans la Grande Halle, le public entre (et sort) par les deux boutiques de l’exposition ! A gauche, Akihabara shop, représentant le quartier devenu lieu de rassemblement des otaku grâce à la pop culture et proposant à la vente de nombreuses figurines. A droite, Otome Road shop, en hommage à cette partie nord du quartier d’Ikebukuro, est, elle aussi adressée aux fans de pop culture japonaise en proposant des produits dérivés tels que des carnets, sacs, des pochettes pour document, des washi tapes autour de licences populaires. Il s’agit de vraies boutiques proposant des produits inédits en France, venus du Japon, qui pour l’exposition proposent à elles deux environ 500 références !

 

Aperçu d’un rayon de l’Otome road shop ©2018 Japan FM.

 

Aperçu d’un des rayons de l’Akihabara shop ©2018 Japan FM.

 

En complément : une conférence hors les murs à la MCJP « 30 ans de manga en France, et maintenant ? » avec Dominique VÉRET, Stéphane BEAUJEAN, Stéphane FERRAND et Sébastien RUCHET, en entrée libre sur réservation le 11 décembre à 18h30. Une autre conférence sur l’animation japonaise, et une sur la carrière d’Erica SAKURAZAWA en présence de la mangaka, auront lieu à la Villette, salle Boris Vian à 15h, le 9 décembre pour la première et le 23 décembre pour la seconde, sur inscription.

 

Informations pratiques dans votre agenda.

 

 

Photo : ©2018 Japan FM.

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