Dans le cadre du festival Kinotayo, « Love at Least » de Kosai SEKINE est un des longs-métrages en compétition. Un film dramatique qui n’est cependant pas prévu pour une sortie nationale mais dont il reste quelques séances à Paris et hors les murs.
« Love at Least » (« Ikiteru Dake de, Ai ») est le premier long-métrage de Kosai SEKINE, sorti au Japon en novembre 2018. S’il s’agit de son premier film de cinéma, ce n’est pas sa première réalisation, loin de là. Kosai SEKINE a commencé dans le domaine de la publicité et est reconnu pour sa créativité grâce à un sens de la narration et de l’image sophistiqués en atteste le très esthétique clip « Animation » pour Young Juvenile Youth. Il réalise son premier court-métrage en 2005, le touchant « Right Place » avant d’obtenir un an plus tard le Grand Prix au Festival International de la Créativité Cannes Lions pour la publicité qu’il a réalisé pour le festival Raindance « Daughter ». Voici le trailer sous-titré en anglais de « Love at Least »
‘Love At Least’ Trailer (Eng Subtitled) from Kosai Sekine on Vimeo.
Synopsis officiel : Yasuko qui souffre d’instabilité mentale et d’hypersomnie, vit avec Tsunaki, compagnon distant et désabusé qui travaille pour un éditeur de magazine people. Incapable de préserver un emploi elle tombe en dépression. Chaque geste du quotidien devient une épreuve et l’isole un peu plus du monde extérieur. Un jour, Ando, l’ex de Tsunaki vient lui rendre visite pour tenter de le reconquérir. Adaptation d’un roman de l’écrivaine Yukiko Motoya, l’Amélie Nothomb japonaise, ce bouleversant mélodrame contemporain décrit avec style et sensibilité, les difficultés d’un couple contre nature dans l’urbanité tokyoïte.
Pour son premier long métrage, le réalisateur s’attaque au sujet difficile et sensible de la santé mentale en se basant sur le roman éponyme, et non édité en France, de Yukiko MOTOYA. Un enjeu pour le réalisateur qui, en présentant son film en Australie, dresse le constat que la santé mentale concerne de plus en plus de personnes surtout dans les grandes villes comme Tôkyô.
Il reste encore quelques jours pour assister à une des dernières projections de « Love at Least » durant le festival Kinotayo, à Paris et hors les murs, et pour voter pour votre film favori et lui permettre d’obtenir le Soleil d’Or du Public.
L’avis de Yuuki K. :
Shuri joue Yasuko ©2018 « Love at Least » Film Partners
« Love at Least » nous entraîne dans l’intimité de Yasuko, souffrant de troubles bipolaires lui causant anxiété, sautes d’humeur et hypersomnie. Si le film est à voir, c’est surtout pour la performance de Shuri qui joue le rôle de Yasuko. L’actrice parvient à transmettre la difficulté à vivre au quotidien lorsqu’on est maniaco-dépressif, naviguant entre mélancolie, joie, ou encore la frustration quand Yasuko est incapable de réaliser ce qu’elle veut pourtant faire. Mais si le duo principal est supposé être Yasuko et Tsunaki, ce qui donne une réelle dynamique au film c’est le jeu entre Yasuko et Ando, l’ex de Tsunaki, interprétée par Riisa NAKA.
Shuri et Riisa Naka ©2018 « Love at Least » Film Partners
A travers ces deux femmes totalement opposées, l’entourage de Yasuko et en montrant comment son mal l’affecte dans sa vie de tous les jours, Kosai SEKINE semble dénoncer la stigmatisation, l’incompréhension, les clichés persistants envers les personnes atteintes d’un trouble mental. Est-ce parce qu’on semble conforme à ce que la société attend de nous que nous n’en sommes pas moins déviants ?
Photo : ©2018 « Love at Least » Film Partners