Un évènement exceptionnel grâce à Japonismes 2018, cinq maîtres d’ikebana étaient réunis à la Maison de la Culture du Japon à Paris présenter leur art, dont ils souhaitent l’inscription dans la liste du patrimoine immatériel de l’humanité à l’UNESCO.
Décidément, Japonismes 2018 est l’évènement des premières ! Cette fois, c’est à travers l’art de l’ikebana que le public français a pu en savoir plus sur cet art éphémère de l’arrangement floral. Entre le 30 janvier et le 2 février, les visiteurs de la Maison de la Culture du Japon à Paris ont pu découvrir de nombreux arrangements floraux réalisés par les élèves d’Ikebana International Paris ainsi que ceux réalisés par cinq iemoto (ou maîtres) représentant cinq grandes écoles d’ikebana du Japon.
Le président de la MCJP introduit les cinq iemoto et Hitoshi UDAGAWA pour la conférence sur l’ikebana le 2 février 2019 ©2019 Japan FM.
Durant cet évènement, une conférence réunissant Senko IKENOBO, future iemoto de l’école Ikenobo, à l’origine de l’art de l’ikebana il y a plus de 555 ans, Naohiro KASUYA, tout juste nommé iemoto de l’école Ichiyo en janvier, Hiroki OHARA, iemoto de l’école Ohara, Akane TESHIGAHARA, iemoto de l’école Sogetsu et Keiho HIHARA, iemoto de l’école Misho. Une rareté même au Japon d’autant qu’ils étaient réunis autour d’Hitoshi UDAGAWA de l’association japonaise de l’art de l’ikebana. Non seulement, les iemoto ont présenté leurs spécificités mais ils ont également débattu sur l’avenir de l’ikebana. Un art qui a su conserver ses particularités et ses codes telles que le respect des saisons ou la forme de la composition tout en évoluant en atteste des créations libres. Les iemoto rappellent ainsi que l’ikebana est un art flexible qui s’adapte qu’elles soient réalisées pour un espace en particulier, pour chez soi, ou pour une personne. Car les compositions peuvent être monumentales ou suspendues comme le démontre l’une des compositions (voir les photos ci-dessous) réalisées par Senko IKENOBO ! Tout peut être orné de fleurs, seule l’imagination pouvant faire barrière. D’ailleurs, lorsqu’on demande aux iemoto quels espaces ils rêveraient orner de fleurs, Akane TESHIGAHARA répond qu’elle se verrait bien orner d’ikebana la Tour Eiffel -pourquoi pas pour les prochaines célébrations de l’amitié franco-japonaise ? Quant à Hiroki OHARA, le plus jeune des iemoto (il est né en 1988 et a été nommé iemoto à l’âge de 6 ans !), il se demande comment l’ikebana s’exprimerait sur la Lune où il n’est pas supposé y avoir de vie. Car l’ikebana c’est avant tout un art célébrant la vie, « les œuvres exprimant le cœur humain », avec un réel bienfait pour la société permettant à ceux qui pratiquent cet art de parvenir à exprimer des émotions voire leur seul moment de relaxation. Si initialement, l’ikebana était un art généralement pratiqué par les jeunes filles à marier, dans la société ultra-connectée et virtuelle dans laquelle nous vivons aujourd’hui, l’ikebana peut avoir un rôle salvateur en permettant de tisser des liens durables et profonds entre élèves et maîtres. Qui plus est, l’ikebana est un art praticable par tous sans restriction, à moins peut-être d’être allergique au pollen !
Malheureusement, les iemoto présents dressent le constat qu’il y a de moins en moins d’artisans d’ikebana. Et si l’ikebana est un art né au Japon, il a su toucher le cœur de nombreuses personnes à travers le monde, en attestent les nombreuses personnes venues pour l’exposition et surtout la conférence, qui affichait complet plusieurs semaines avant l’évènement. Raison pour laquelle Hitoshi UDAGAWA a profité de sa présence à Paris pour défendre l’inscription prochaine de l’ikebana sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
Florilège des ikebana d’iemoto exposés à la MCJP :
©2019 Japan FM.
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Photo : ©2019 Japan FM.