L’UNESCO a dévoilé ce 6 juillet 2019 l’ajout de sept nouveaux sites culturels sur la liste du patrimoine mondial. Parmi ces biens, l’ensemble de Kofun de Mozu-Furuichi situés dans le département d’Ôsaka.
Certains ont probablement déjà vu ces photos prises du ciel montrant d’étranges collines en forme de trou de serrure, de coquille Saint-Jacques ou tout simplement de forme rectangulaire ou rond ? Il s’agit de tertres funéraires ou Kofun construits au Japon entre le IIIè et le VIème siècle, et cette époque a par ailleurs pris le nom de période Kofun. S’il y’ a des Kofun dans le Kyûshû ou encore dans le département de Saitama -au total il en est recensé 160 000 dans tout le Japon, les plus célèbres sont certainement ceux de Mozu-Furuichi. Et ce sont ces derniers qui viennent d’être ajoutés sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’ensemble de Kofun de Mozu-Furuichi: tertres funéraires de l’ancien Japon se situe dans le département d’Ôsaka, répartis entre Sakai, Fujiidera et Habikino, et comprend aujourd’hui 49 Kofun dont certains sont très endommagés. Il semblerait qu’il y avait par le passé plus de 100 Kofun construits sur ce site, mais plus de la moitié ont été détruit dans le temps. Le terme de Kofun signifie d’ailleurs « anciens tertres » en japonais et ces derniers ont été créés par la main de l’Homme ! Si de nos jours, ces sites peuvent paraître naturels étant couverts d’arbres, initialement ces derniers n’avaient pas du tout cette apparence. Ils étaient couverts de terre et de pierres fukiishi recouvrant en réalité des sépultures de membres des castes dirigeantes et notamment des empereurs et membres de la famille impériale, le plus célèbre étant le Daisenryô Kofun (appelé également Nintoku Tennô ryô). Ce Kofun, reconnaissable grâce à sa forme en trou de serrure entouré d’eau, est le plus large de tous et de tout le Japon. C’est même la plus grande tombe du monde, mesurant 486 mètres de largeur. D’après l’Agence Impériale, il s’agit de la sépulture de l’Empereur Nintoku mais l’agence ayant toujours interdit à quiconque de pénétrer dans l’enceinte du Kofun, interdisant toutes fouilles archéologiques invoquant comme raison « le maintien de la paix et le caractère sacré de la famille impériale », il n’y a jamais eu de preuves scientifiques. Mais, en octobre 2018, l’Agence Impériale autorise pour la première fois des chercheurs à effectuer des fouilles archéologiques. Si l’intérieur de ce Kofun est longtemps resté un mystère, d’autres Kofun ont néanmoins été explorés. Il y avait été découvert des statuettes, des objets en terre cuite ou haniwa, ou encore des armures et des armes, que les curieux peuvent notamment admirer au musée national de Tôkyô. Les touristes en visite dans la région peuvent également tout à fait observer les Kofun, de l’extérieur seulement, ou bien en hauteur, depuis l’observatoire de la mairie de Sakai permettant d’admirer plusieurs Kofun dont le Daisenryô Kofun !
Le ministre japonais des Affaires étrangères Taro KONO a aussitôt réagi à cette annonce en déclarant « être très heureux qu’en ce 6 juillet, lors de la 43ème session du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui s’est tenue à Baku, Azerbaïdjan, la décision a été prise d’inscrire sur la liste du patrimoine mondial l’ensemble de Kofun de Mozu-Furuichi : tertres funéraires de l’ancien Japon ». Il ajoute que cet ensemble « est un exceptionnel témoignage de la culture de la période Kofun, durant laquelle la structure politico-sociale de l’époque se démontrait par la forme et la taille des Kofun construits comme une entité collective. ».
Les Kofun de Mozu-Furuichi ont intégré la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en ce 6 juillet avec la Cité fortifiée de Jaïpur (Inde), les Ruines archéologiques de la cité de Liangzhu (Chine), le Patrimoine de la mine de charbon d’Ombilin à Sawahlunto (Indonésie), les Tombes de la culture Dilmun (Bahreïn), le Paysage culturel Budj Bim (Australie) et les Sites de jarres mégalithiques de Xieng Khouang (Laos).
Sources : Mofa, sites officiels de l’Unesco, de Mozu-Furuichi Kofungun et de la ville de Sakai.
Photo : ©Sakai City Government via site officiel de l’UNESCO