Du dérapage verbal d’un législateur

En pleine session parlementaire, la semaine passée, un législateur a dérapé verbalement sur le Président des Etats-Unis et a failli causer un incident diplomatique avec les Etats-Unis.

Le mercredi 17 février aura été une journée mouvementée pour la Diète. Non pas pour des réformes contestées mais pour un écart de langage, reflet d’un racisme ordinaire. Kazuya MARUYAMA est un législateur à la Diète, affilié au Parti Libéral Démocrate. C’est lors d’une session parlementaire concernant la Constitution japonaise que le législateur s’interroge sur celle-ci, remarquant que si le Japon devient le 51ème état des Etats-Unis, il serait possible qu’un citoyen japonais devienne Président des Etats-Unis. C’est alors qu’il prend en exemple le cas du Président OBAMA. En voulant louer le dynamisme du pays, il souligne : « Aujourd’hui les Etats-Unis ont pour Président une personne noire. Une personne qui a hérité du sang de personnes noires. Pour dire les choses honnêtement, ils étaient des esclaves (traduction des propos depuis cet article).» et ajoute même qu’il y a quelques siècles, cela aurait été impensable. Gros tollé, puisque cette déclaration provoque la colère de l’opposition qui a réclamé aussitôt sa démission. Kazuya MARUYAMA n’a pas démissionné mais a cependant fait des excuses publiques le lendemain de cette déclaration, évoquant une mauvaise compréhension de son discours, alors qu’il tentait simplement de dire que le Japon devait prendre exemple sur les Etats-Unis et souhaitait louer l’évolution dynamique du pays. Il nie alors tout propos raciste dans ce qu’il avait déclaré la veille. Rappelons ici, que Barack OBAMA est le fils d’une américaine du Kansas et d’un kenyan, venu aux Etats-Unis pour ses études et que par conséquent n’est pas descendant d’esclaves, et ne l’a jamais revendiqué. L’Ambassade des Etats-Unis, quant à elle, a refusé de commenter les paroles du législateur mais un opposant a tout de même souligné que ces déclarations pouvaient coûter cher sur le plan diplomatique, pouvant être considérées comme une insulte à l’encontre du Président des Etats-Unis. Un texte de loi pour lutter contre la discrimination raciale avait été présenté l’été dernier, une première pour le pays, sans qu’une suite n’ait été donnée. De même, début février, un rapporteur de l’ONU avait pressé le Japon de mettre un cadre législatif pour lutter contre la haine raciale, notamment contre les coréens. L’été dernier, déjà, un comité de l’ONU avait fait le même constat.

Si les dérapages verbaux de cette nature par des politiques sont rares, plusieurs législateurs et membres du gouvernement ABE sont au cœur du scandale pour d’autres raisons depuis le début de l’année : la Ministre de la Communication Sanae TAKAICHI critiquée à cause de ses menaces récentes sur les médias, le parlementaire qui avait montré un bel exemple en annonçant être père et prendre des congés avant d’être rattrapé par une affaire d’adultère alors que son épouse attendant son enfant ou encore le Ministre de l’Economie Akira ARAMI qui a dû démissionner pour soupçon de corruption.

Sources : Asahi Shimbun, Japan Times, Le Figaro

Photo : Yahoo News ©Carolyn Kaster

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