[FUKUSHIMA] Une femme parle du cancer de la thyroïde

Nombreux sont ceux qui s’opposent sur la cause du développement du cancer de la thyroïde chez les enfants de la région de Fukushima depuis le drame du 11 mars 2011. Une femme atteinte de ce mal et souhaitant garder son anonymat a pris la parole.

Une des inquiétudes soulevée par la population concernée depuis l’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi c’est la peur de développer un cancer de la thyroïde. Une campagne de test de la thyroïde avait été lancée sur 380 000 enfants de la région l’année de l’accident, puis menée de nouveau chaque année, les enfants étant plus sensibles à la radioactivité, et avec 176 cas détectés de cancer de la thyroïde (chiffre de l’Associated Press), les autorités refusaient et refusent toujours de reconnaître un quelconque lien entre ces enfants malades et l’accident de la centrale, avec l’appui d’experts. C’est un sujet à débat, qui divise les habitants concernés et aussi dans le monde, mais là n’est pas la question ici. En revanche, il est intéressant de tenter comprendre ce que peuvent traverser les personnes qui en sont atteintes.

La tout première personne à prendre la parole sur le sujet du cancer de la thyroïde à Fukushima est une jeune femme de 21 ans, elle-même atteinte de ce mal et qui s’est confiée au documentariste Ian Thomas ASH. Elle fait partie des 176 enfants qui ont développé un cancer de la thyroïde, elle avait alors 15 ans quand la catastrophe a frappé. Un récit qui n’est pas à charge contre la centrale ou les autorités compétentes, jamais elle n’affirme que c’est à cause de l’accident nucléaire qu’elle est malade, mais c’est un récit qui est dédié à tous ceux qui comme elle,  sont ou peuvent être victime de ce cancer. Mais si la jeune femme dévoile son visage, elle ne dévoile pas pour autant son identité par peur des représailles. Et c’est une première qu’une personne atteinte de ce mal en parle publiquement, tout comme les hibakusha sont restés silencieux durant de longues années après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Alors certes, elle n’accuse personne cependant elle estime que le Japon pourrait se passer du nucléaire, ajoutant que sans cela, elle aurait pu ne pas tomber malade ! Et si elle ne semble pas avoir de rancœur, elle compte faire de nombreux autres tests juste pour être sûre qu’elle n’a pas d’autres cancers en voie de développement puisque si le premier risque de maladie à moyen et long terme notamment chez les enfants suite à une irradiation est le cancer de la thyroïde, d’autres cancers peuvent se développer comme la leucémie ou encore les risques de transmettre des problèmes génétiques en cas de grossesse. Mais si elle a décidé de parler devant une caméra, malgré la peur des conséquences, c’est pour que tous les enfants de la région puissent se faire dépister comme il se doit. En effet, il semble que de nombreux parents font l’impasse du dépistage pour leurs enfants. Par peur, par paresse ou quelle qu’en soit la raison, mais quoiqu’il en soit cette jeune femme veut faire comprendre par son témoignage que les conséquences du cancer de la thyroïde sont lourdes au quotidien, même si le taux de mortalité n’est pas élevé, et c’est la raison pour laquelle elle s’exprime dans cette interview. Et si elle « ose » parler, c’est surtout pour ne pas voir d’autres enfants subir le même sort et n’aient pas à traverser la même chose voire à être stigmatisés, et la jeune femme a d’autant plus de raison de le faire puisqu’elle compte travailler avec des enfants et aimerait en avoir.

Voici la 1ère partie de l’interview, en japonais sous-titré en anglais, les 3 autres parties se trouvant sur la chaîne du documentariste :

 

 

Source : Big story AP, documentaire « Young woman from Fukushima speaks out » de Ian Thomas ASH.

Photo : « Des enfants jouent à côté de déchets radioactifs à Fukushima. », ©Evacuate Fukushima, source Fukushima Blog

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