LE GRAND ORCHESTRE DES ANIMAUX : une ode à la biodiversité

A partir du travail de Bernie KRAUSE, plusieurs artistes sont exposés à la Fondation Cartier, de Raymond DEPARDON à Hiroshi SUGIMOTO, pour nous faire prendre conscience de notre environnement.

Compositeur renommé, ayant travaillé avec les Doors, Van Morrison ou encore Francis Ford COPPOLA pour la musique du film « Apocalypse Now », Bernie KRAUSE s’est intéressé aux sons de la Nature, la biophonie, et a consacré près de 50 ans à collecter ces sons uniques. Inspirée par ce travail titanesque, la Fondation Cartier a réuni des artistes, de par le monde entier, pour en exposer des œuvres tant visuelles que sonores autour de ce thème qu’est « le Grand Orchestre des Animaux ». Ainsi vous êtes accueilli par un dessin réalisé à la poudre à canon gigantesque de 18 mètres de long crée pour cette exposition par Cai GUO-QIANG, façon peinture rupestre, qui dialogue avec des séries de photos prises de Manabu MIYAZAKI, présentées pour la première fois en France,  mais aussi avec, sur le plan auditif, des sons de la faune qui vous interpellent durant la contemplation des œuvres, rappelant le but de l’exposition.

Vue sur la série « Geai et Mésange variée », Manabu MIYAZAKI, 2014-2016.

Un but qui se définit davantage dans la suite de cette exposition, lorsqu’on entre davantage dans la Fondation Cartier, on pénètre dans une salle offrant la vision des animaux, interprétation dans laquelle l’Homme y a parfois une place, de différents artistes tels que les peintres JP MIKA, Cyprien TOKOUDAGBA ou encore le photographe Hiroshi SUGIMOTO.

Vue de l’exposition, « California Condor » et « Alaskan Wolves », Hiroshi SUGIMOTO, 1994.

Mais entendrons-nous encore  ce « Grand Orchestre des Animaux » ou est-il menacé ? La réponse arrive ensuite, lorsque vous pénétrez l’étage inférieur, en entrant dans la salle consacrée aux enregistrements de Bernie KRAUSE. Ceux-ci sont alors représentés visuellement sur un écran géant en sonogramme via une installation du collectif United Visual Artists. Une installation visuellement esthétique, que l’on se plaît à contempler,  et qui à la fois vous remet l’esprit en place car à travers des extraits sonores, nous spectateurs,  nous pouvons nous rendre compte, avec nos oreilles, de l’impact de l’activité humaine sur l’écosystème, qu’il s’agisse de déforestation de la péninsule d’Osa au Costa Rica ou de la destruction de la Brande barrière de corail, et si la plupart des visiteurs en avaient eu connaissance, cette installation nous le rappelle et participe à une prise de conscience. Cette dégradation de la faune et de la flore se constate à l’oreille par la diminution de la biophonie, voire l’installation d’un silence, inquiétant.

Vue de l’installation « Le Grand Orchestre des Animaux », United Visual Artists, Bernie KRAUSE, Raymond DEPARDON et Claudine NOUGARET, 2016.

Enfin une dernière salle vous permet de vous immerger tel un chercheur marin grâce à l’installation d’écrans au sol de Shiro TAKATANI diffusant des images de Christian SARDET et sur une musique de Ryuichi SAKAMOTO. Cette installation, précédée d’une exposition de photographies, toujours de Christian SARDET, révèlent la beauté visuelle des planctons, sources de toute vie terrestre et pourtant invisibles à l’œil nu !

Vue de l’installation « Plancton, aux origines du vivant », Christian SARDET, Shiro TAKANI et Ryuichi SAKAMOTO.

Une exposition, qui n’est pas que contemplative vous l’aurez compris et si l’Art a un propos, celui du « Grand Orchestre des Animaux » est bien de nous faire prendre conscience de la situation urgente de notre biodiversité, responsabilité commune à l’ensemble de ceux qui peuplent notre planète. Et réunir plusieurs artistes venus de continents et de cultures différentes autour de ce thème permet de renforcer ce propos, et de donner un nouveau souffle aux travaux de Bernie KRAUSE,  en somme une très belle initiative de la Fondation Cartier.

Le Grand Orchestre des Animaux, Fondation Cartier

du 2 juillet au 8 janvier 2017

261, boulevard Raspail 75014 Paris

Ouvert tous les jours sauf les lundis.

Photos : « White Tone, Cai GUO-QIANG, 2016. »  Blackcat ©Japan FM 2016

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.