Des histoires d’« Enfers et fantômes d’Asie »

Depuis le 7 avril et jusqu’au 15 juillet, découvrez au musée du Quai Branly-Jacques Chirac comment les mythes les plus effrayants ont perduré au Japon et en Asie. L’occasion de découvrir trois formes de représentations de fantômes, d’esprits ou des enfers exposés qui donnent la chair de poule !

Si de nos jours les fantômes et les esprits ne sont plus aussi effrayants qu’autrefois, en atteste par exemple le rendu de « Yokai Watch » dont les yokai sont très kawaii, les récits et les représentations des fantômes, des démons et des enfers existent depuis très longtemps en Asie et notamment au Japon. Et ces mythes n’ont fait que perdurer à travers les époques à travers les différentes formes d’art, des emaki aux masques du théâtre traditionnel ou  des estampes d’Hokusai jusqu’au cinéma avec le J-horror, naviguant parfois dans un registre comique. Ce sont ces différentes atmosphères que Julien ROUSSEAU, commissaire de l’exposition « Enfers et fantômes d’Asie » a cherché à retranscrire à travers un musée du Quai Branly-Jacques Chirac relooké pour l’occasion ! Outre les masques de les plus effrayant, par exemple  les oni (démons), il existe un certain nombre de représentations dans l’art de « Enfers et fantômes d’Asie » et dont nous vous détaillons certains. Julien ROUSSEAU nous a aidé à décrypter ces différentes représentations artistiques de l’effrayant au Japon.

 

Julien Rousseau posant devant « Le fantôme d’Oyuki » de Maruyama Ôkyo.

 

Otsu-e : Portant le nom de la ville d’Ôtsu, département de Shiga, les otsu-e sont des images propres à la région. Apparus au XVIIème siècle, et connaissant un boom durant l’époque Edo, il s’agit d’images représentant des démons ou des humains qui étaient vendus sur des échoppes dans cette « région de pèlerinages et de temples ». C’est donc « un genre d’art populaire (…) sur un ton humoristique et caricatural » destiné aux habitants de passage dans la région et qui « caricature l’attachement superficiel à la religion, comme le moine qui cache son apparence démoniaque derrière une apparence de bon religieux ». Encore de nos jours, vous pouvez trouver des otsu-e en vente dans la ville d’Ôtsu.

 

Vue sur des otsu-e, exposition « Enfers et Fantômes d’Asie » ©2018 Japan FM.

 

Gashadokuro : ou squelettes animés qui sont formés à partir d’amas de squelettes humains morts en raison de la famine ou de la guerre. Les gashadokuro sont ce qui se rapproche le plus des Vanités ou memento mori.  « Un concept existant dans le bouddhisme » avec la notion d’impermanence. Mais c’est alors une représentation plutôt humoristique « associée à une forme de naturalisme avec une thématique macabre et pittoresque, comme lorsque les squelettes boivent du saké. ». Mais si ces gashodokuro existent avant l’Ouverture du Japon, les influences occidentales sont possibles dans certaines œuvres de  l’époque Edo  en atteste « un certain réalisme occidental comme les planches anatomiques ou médicales ayant pu influencer les artistes japonais » mais aussi « un goût du naturalisme et du surnaturel ». L’homme se rappelle de la mort à travers des peintures mais aussi des objets de la vie quotidienne comme des netsuke ou des plateaux en bois.

 

Un plateau à crâne, sceptre et rosaire exposé au musée du Quai Branly-Jacques Chirac ©2018 Japan FM.

 

Yûrei-ga : littéralement « peinture de fantômes ». Les récits de fantômes sont nombreux et ici il s’agit des peintures de fantômes  dont un certain nombre est exposé dans une atmosphère qui donne le ton au musée du Quai Branly-Jacques Chirac ! Au Japon il y a tant de yûrei dans la culture populaire dont des célèbres comme Oiwa la femme empoisonnée, défigurée et jetée dans une rivière par son mari, Hannya la femme transformée en démon à cause de sa jalousie. Durant l’époque Edo, ces yûrei se caractérisaient par une représentation de femmes très pâles, aux longs cheveux noirs et dont on aperçoit rarement la partie inférieure de leur corps. De nos jours, il y a moins de yûrei-ga et davantage de yûrei-eiga (films) et de nouveaux fantômes sont devenus célèbres grâce à la vague du J-horror du cinéma japonais, et qui conservent certains codes de l’époque Edo. Qui ne se rappelle pas de Kayako de « Ju-on » par Takashi SHIMIZU ou Sadako de « Ring » par Hideo NAKATA ?

 

Une série de yûrei-ga sous lesquelles sont posées des lanternes contribuant à rendre l’atmosphère  plus effrayante ! ©2018 Japan FM.

 

On vous rassure, un Shishi, gardien contre les mauvais esprits créé par Masato SHIBUYA, veille sur le public du musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Vous pouvez donc sans crainte affronter fantômes, démons et autres monstres des enfers à l’exposition « Enfers et fantômes d’Asie », d’autant que sur votre chemin vous rencontrerez quelques créatures issues de cette culture populaire et rendues moins effrayantes comme des figurines « Kitarô le repoussant » de Shigeru MIZUKI. Et si au contraire vous aimez être effrayé, le musée propose un cycle de cinéma « Fantômes d’amour et de terreur. Vision d’un cinéma hanté » du 7 au 22 avril 2018!

 

 Vue sur le masque de shishi par Masato Shibuya. ©2018 Japan FM.

 

Informations pratiques dans votre agenda.

 

Photo : Exposition « Enfers et Fantômes d’Asie » au musée du Quai Branly-Jacques Chirac ©2018 Japan FM.

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