Retour en enfance au Palais de Tokyo

Lancement de la saison Enfance au Palais de Tôkyô avec plusieurs expositions, et notamment « Encore un jour banane pour le poisson rêve » à laquelle ont participé plusieurs artistes japonais et qui fait partie du programme Japonismes 2018 !

A-t-on gardé notre âme d’enfant ? Si pour le président du Palais de Tokyo, Jean de LOISY « l’enfance n’est pas un âge mais un état de la vie »,  celui-ci est-il déterminé, conditionné ? L’émerveillement et les peurs sont-ils les mêmes ? Pour sûr, il n’y existe pas un archétype de l’enfance. Comme le rappelle Kodama KANAZAWA, commissaire associée de l’exposition, « il n’existe pas un modèle d’enfance que nous partagerions tous » et la mise en scène dans « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » en révèle la diversité et le caractère hybride. Ainsi donc s’il n’y a pas un modèle « alors on peut considérer l’enfance comme l’aspiration et le désir d’un temps et d’un espace où l’âme est sensible, la créativité inépuisable et la liberté d’imagination illimitée ». Mais l’environnement conditionne notre enfance et permet de construire l’individu et c’est ce qui se reflète dans cette exposition. Les artistes se sont ici emparés de l’imaginaire de l’enfance pour « finalement en révéler les peurs mais aussi les réalités sociales et politiques ». Tel un livre interactif, l’exposition « Encore un jour banane pour le poisson-rêve », d’après le titre modifié d’une nouvelle de J.D. SALINGER « Encore un jour de rêve pour le poisson banane », est orchestré et mis en scène par le dramaturge Clément COGITORE en sept espaces. Dans chacun de ces espaces thématiques, des œuvres font appel aux sensations et émotions de notre enfance s’adressant à tout âge (de 7 à 77 ans) et certaines ont été réalisées par des artistes japonais, parfois en collaboration avec des artisans français.

 

Vue sur la maison de poupée d’Amabouz Taturo ornant la façade extérieure du Palais de Tokyo, « Encore un jour banane pour le poisson-rêve »  ©2018 Japan FM.

A peine arrivés au Palais de Tokyo, vous serez ainsi invité à pénétrer dans la gigantesque maison de poupée d’Amabouz Taturo (alias Tatzu NISHI), -on regrette seulement qu’on ne puisse pas accéder aux étages supérieurs! – et pourquoi pas à vous y installer quelques minutes avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du musée ! Une fois passée un étrange bureau de poste aux murs ornés de sucre dégoulinant conçu par Sabrina VITALI, vous passerez une porte, « énigme » qui vous emmènera directement à la rencontre de toutes les œuvres réalisées. Ce n’est pas que cet émerveillement enfantin qui vous y attendra, mais toutes les émotions de l’enfance allant de la joie à la solitude ou encore à la peur.

 

Vue sur deux des sculptures de Keita MIYAZAKI dans « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » ©2018 Japan FM.

 

Passez votre tête dans le tronc et levez la tête vers le ciel ! « Entrances » de Takashi Kuribayashi dans « Encore un jour banane pour le poisson-rêve »  ©2018 Japan FM.

 

Ainsi, vous rencontrerez les sculptures étranges aux allures parfois effrayantes de Keita MIYAZAKI. Faites à partir de composants industriels de voiture et de feutres et papiers, les sculptures de cet artiste sont un mélange de tradition et de modernité révélant une vision de notre société, « hybride » car « faite d’un maillage mouvant de cultures diverses ». Place ensuite à une forêt de miroirs de Takashi KURIBAYASHI qui évoque ce lieu présent dans de nombreuses histoires pour enfants et dans lequel ces derniers se perdent représentant alors un espace angoissant ou se retrouvent dans un univers onirique. Parviendrez-vous à voir ce qui se passe au-delà ?

 

Deux des sculptures en bois de tilleul peint de Tomoaki Suzuki dans « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » ©2018 Japan FM.

 

Parcourez ensuite la salle sans écraser les mini sculptures en bois de tilleul de Tomoaki SUZUKI ! Ces figurines sont créées sur le modèle des individus que l’artiste croise depuis une vingtaine d’années à Londres. Ces personnages, qui jamais ne se regardent ni ne se côtoient vraiment dans ce grand espace, représentent tant leur indifférence à notre présence ou au monde extérieur qu’une solitude individuelle en opposition à une vie en communauté, reflet de notre époque. Comme l’écrit l’artiste pour présenter ses œuvres: « Nous naissons seuls. Nous mourrons seuls. Donc j’installe mes sculptures comme des individus isolés ».

 

A partir des dessins de séquences dessinées par Yûichi Yokoyama, les Ateliers Loire les ont interprétés en vitraux pour « Encore un jour banane pour le poisson-rêve »©2018 Japan FM.

 

Enfin, le parcours s’achève sur un dernier passage : l’œuvre réalisée par le dessinateur Yûichi YOKOYAMA en collaboration avec les Ateliers Loire. S’inspirant de la chimère, ses créatures prennent vie sous forme de canons lumineux tombant du ciel.

 

– Les artistes japonais exposés dans « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » : Amabouz Taturo (alias Tatzu NISHI), Takashi KURIBAYASHI, Keita MIYAZAKI, Yuko MOHRI, Chihiro MORI, Tomoaki SUZUKI et Yûichi YOKOYAMA.

– A noter, un manga inédit de Yûichi YOKOYAMA, « Chimera » dans le magazine « Palais » dédié à l’exposition « Encore un jour banane pour le poisson-rêve », disponible à 15€.

– A voir également les expositions « Ring, Sing and Drink for Trespassing » de Laure PROUVOST, « A silent line, lives there » de Bronwyn KATZ, « Union des poètes et des boulangers » de Julieta Garcia VAZQUEZ et « Chroniques Parallèles », exposition des lauréats Audi Talents 2017. Informations pratiques dans votre agenda.

 

Photo : « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » ©2018 Japan FM.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.