Le tourisme macabre au Japon d’après « DARK TOURIST »

Cet été sur Netflix est apparue une série documentaire de David FARRIER qui explore le tourisme macabre dans plusieurs pays du monde, dont le Japon.

Amateurs de sensations fortes (et/ou de voyeurisme), le tourisme macabre ou  dark tourism dans les pays anglophones est peut-être pour vous. Il s’agit de visiter des lieux associés à des catastrophes, à des tragédies, des meurtres, en bref en lien avec la mort. Certains sont célèbres tels Ground Zero à New York, le Camp d’Auschwitz qui sont plutôt considérés comme des destinations de recueillement bien que certains les associent à un voyeurisme. Mais d’autres ne sont en rien de tels lieux étant plutôt des lieux insolites, surfant davantage sur un marché lucratif mais certains sont tout de même carrément dangereux. C’est ce que nous fait découvrir sur huit épisodes le journaliste néo-zélandais David FARRIER, spécialisé dans les sujets insolites, dans la série documentaire « Dark Tourist » diffusée depuis fin juillet sur Netflix. Chacun de ces épisodes est consacré à une région ou à un pays en particulier et le deuxième épisode est dédié intégralement au Japon.

 

Car il existe un marché du tourisme macabre au Japon. Nous vous avions déjà parlé de la polémique déclenchée par le YouTubeur Logan PAUL suite à sa vidéo dans la forêt d’Aokigahara. Cette destination est en effet un de ces lieux du tourisme noir dû à la triste réputation de forêt des suicidés. Et c’est un des lieux que visite le journaliste dans l’épisode numéro 2 de « Dark Tourist ». Il y tente de comprendre le besoin des touristes avides de ce type de visites de pratiquer ce tourisme macabre en l’expérimentant, rencontrant une femme qui aurait la capacité de sentir les esprits morts dans la forêt. Mais c’est ailleurs que ce tourisme macabre surprend voire dérange. Ainsi, dans cet épisode au Japon, David FARRIER visite également un autre lieu insolite en se rendant avec d’autres touristes sur les traces de la catastrophe de Fukushima. Le groupe s’est rendu en car à Tomioka, ville qui a dû être évacuée de tous ses habitants (à l’exception d’un qui a refusé de quitter sa ville) en raison de la proximité avec la centrale et de la présence de radioactivité. Tous munis de compteur Geiger, on y voit les touristes s’affoler à plusieurs reprises lorsque le compteur affiche plus de 0,2 micro Sievert à plusieurs reprises, affichant même un 9,71 à un moment du trajet, les touristes n’ayant pour seule protection qu’un simple masque anti-poussière. Lors de ce dernier pic, on y note tout de même la panique des touristes qui décident alors de rebrousser chemin. David FARRIER termine cet épisode au Japon de façon moins sensationnaliste par une visite de Huis Ten Bosch et de l’île abandonnée de Hashima, tous deux dans le département de Nagasaki. Le premier est un parc d’attraction dans lequel le journaliste découvre les hôtels entièrement robotisés, une expérience qui s’est avérée étrange. Le second est une île auparavant très peuplée car elle abritait une mine de houille avant d’être intégralement abandonnée dans les années 70 au point de devenir une île fantôme. Cette île est l’objet de polémiques puisque durant l’occupation japonaise de nombreux travailleurs forcés coréens et chinois y ont été envoyés et beaucoup d’entre eux sont morts, ce que n’évoque pas David FERRIER. L’île de Hashima est inscrite depuis 2015 dans la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco.

 

Si on peut déplorer une absence de critique et qu’on peut être choqués par les réactions de certains touristes accompagnant le journaliste surtout à Fukushima, néanmoins, en suivant les aventures de David FARRIER le téléspectateur finit par comprendre ce qui les attire vers ces destinations étranges : de l’excitation voire un moteur pour, peut-être, mieux apprécier la vie.

 

Photo : « Dark Tourist » épisode 2-Japon  via Netflix.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.