Durant l’exposition « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise », des œuvres d’un peintre méconnu en France avaient été présentées pour la 1ère fois hors du Japon : Isson TANAKA dont est célébré le 110ème anniversaire de sa naissance.

Amami Ôshima est une île lointaine du Japon située entre la pointe sud du Kyûshu, l’île fait partie du département de Kagoshima, et les îles d’Okinawa. Beaucoup moins peuplée et moins visitée par les touristes qu’Okinawa, Amami Ôshima n’a pourtant rien à envier à son voisin et est même source d’inspiration artistique marquante ! C’est le cas du peintre Isson TANAKA,né en 1908, qui à l’image de Jakuchû ÎTO – Isson TANAKA est d’ailleurs surnommé au Japon le « Jakuchû de Shôwa » , est méconnu en France, et plus largement en Occident. Et c’était pour la première fois que certaines de ses œuvres avaient été exposée en dehors du Japon et ce fut en France dans le cadre de l’exposition « FUKAMI – une plongée dans l’esthétique japonaise », où l’artiste était comparé à Paul GAUGUIN pour son style de vie. Lors de cet événement, le public avait eu l’occasion de découvrir dans une des salles qui lui était consacrée des paysages paradisiaques composés d’une végétation luxuriante et aux couleurs vibrantes. Ce sont les peintures d’Isson TANAKA, inspirées de la nature d’Amami Ôshima, île dans laquelle l’artiste a emménagé à 50 ans et qui a renouvelé son art !

Isson TANAKA avait étudié les beaux-arts à Tôkyô avant de devenir autodidacte et s’était spécialisé dans la peinture nanga, un style de peinture représentant les paysages. S’il consacre toute sa vie à la peinture, c’est pourtant bien dans les dernières années de sa vie, lorsqu’il emménage à Amami Ôshima que sa peinture change pour mieux se révéler. L’île composée principalement de forêt à 95% finit même par être la dernière résidence du peintre qui en réalisera de nombreuses peintures mettant en avant ses plantes, ses animaux ou ses fleurs avec un profond sens du détail et des couleurs. Ce que nous révèle « FUKAMI – une plongée dans l’esthétique japonaise », c’est que le peintre qui a habité sur l’île de 1958 jusqu’à sa mort en 1977, y avait vécu dans le dénuement le plus total, ne vivant que pour cette nature débordante. Fuyant les excès d’une société de consommation grandissante, il y trouve refuge en solitaire pour sublimer ce paradis caché à travers son art. Grâce à la représentation qu’il en a faite, Isson TANAKA a permis aux habitants d’Amami Ôshima de « renouveler leur conception de l’environnement de leur île et du monde ».

Mort méconnu, c’est bien après son décès que l’oeuvre d’Isson TANAKA obtient la reconnaissance. Ainsi au Japon, l’année 2018 commémore les 110 ans de la naissance du peintre, non seulement en l’exposant pour la première fois en dehors du pays, à l’occasion de Japonismes 2018 en France, mais aussi à travers des expositions au Japon. Une première intitulée (en anglais) « Tanaka Isson: A Proudly Independent Painter who Loved Amami » est en cours jusqu’au 24 septembre au musée d’art d’Okada à Hakone, Kanagawa. La deuxième, « Tanaka Isson : 110th anniversary of his birth » se déroule au musée d’art Sagawa à Moriyama, Shiga jusqu’au 17 septembre. Pour contempler les œuvres d’Isson TANAKA après ces dates, un mémorial et musée d’art Tanaka Isson a ouvert ses portes en 2001 à Amami Ôshima dans lequel les œuvres du peintre sont exposées.

Sources : « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise », The Japan Times, La Revue des Ressources.

Photo : vue de la salle dédiée à Isson Tanaka pendant l’exposition « FUKAMI, une plongée dans l’esthétique japonaise ». ©2018 Japan FM.