Du japonisme à Japonismes : 150 ans d’influence

Dans le cadre de Japonismes, le Musée des Arts Décoratifs dévoile sa collection d’œuvres japonaises et celles inspirées par le Japon, revenant sur l’évolution des influences exercées par l’art et l’artisanat japonais dans plusieurs domaines.

Le Musée des Arts Décoratifs, précédemment Union Centrale des Arts Décoratifs, fondée en 1864, existait déjà lorsque le Japon est arrivé pour la première fois en Europe. L’institution était là lors de l’émergence du japonisme et n’a cessé d’être témoin des influences et des échanges artistiques et culturels mutuels entre la France (et plus globalement l’Europe) et le Japon, et a été une des premières institutions à collecter des objets provenant de l’extrême-Orient et des objets influencés par le Japon. C’est donc à l’occasion de Japonismes 2018 et des 150 ans de la Restauration Meiji que le Musée des Arts Décoratifs inaugure cette nouvelle exposition intitulée « Japon – Japonismes, Objets inspirés 1867-2018 », dévoilant la collection muséale ainsi que des prêts venant du Japon comprenant au total 1 400 oeuvres.

1867 est l’année de la première participation du Japon à l’Exposition Universelle à Paris. Le point de départ de cette exposition. Si l’exposition est présentée sur trois étages, ce premier niveau revient d’abord sur les sources de la fascination exercée par le Japon en présentant différents objets dévoilés lors de cette Exposition Universelle comme de nombreux tsuba (la garde faisant partie de la monture des sabres japonais), un panneau présentant des échantillons de laque ou de nombreuses céramiques puis sur les expositions qui ont suivi comme par exemple à l’Union Centrale des Arts Décoratifs en 1864. Une richesse technique de l’artisanat japonais qui va bouleverser la manière dont est pratiquée l’artisanat en France.

Ce parcours se poursuit en abordant ces collectionneurs français qui ont été les acteurs du japonisme comme Emile GUIMET puis évoque les thèmes chers à l’artisanat et à l’art japonais qui ont également profondément bouleversé l’art et l’artisanat européen en atteste par exemple la naissance de l’Art Nouveau. Mais cette influence a été réciproque comme le démontre l’appel de Charlotte PERRIAND par le gouvernement japonais et les réalisations qui ont suivi au milieu du XXème siècle. C’est alors probablement le dernier étage, correspondant à l’innovation tout en préservant les traditions et la poursuite de l’influence réciproque de ces dernières décennies, qui a été le plus intéressant à voir grâce à la présence de nombreux meubles design ainsi que des affiches attestant d’une influence dans le graphisme et pour terminer, une plus large place est accordée à la mode à travers plusieurs vêtements marquants de la seconde partie du XXème siècle. Sont ainsi exposés des tenues très représentatives de la mode de ces dernières décennies réalisées par Junya WATANABE, Issey MIYAKE ou encore Junko KOSHINO, présente lors de l’inauguration en qualité de conseillère pour cette exposition sans oublier que dans les autres étages sont également exposés des robes et des kimonos anciens.

Malheureusement, lors de la visite presse, aucun cartel n’était prêt ce qui fait que nous avions davantage l’impression d’un immense « bazar » d’objets exposés qu’une exposition ayant un propos intelligible. Peut-être aussi une façon d’évoquer les milliers d’objets exposés (parfois jusqu’à 6 000 objets !) lors des premiers salons et expositions de l’art japonais ? Néanmoins, la mode est rarement exhibée lors d’expositions, malgré une influence japonaise non négligeable dans ce secteur. Et rien que pour ça, l’exposition vaut le coup ! Et si vous aviez été voir d’autres expositions liées à Japonismes 2018, cette nouvelle exposition constitue un complément pour une meilleure compréhension du japonisme entre les expositions « A l’aube du Japonisme » (à la MCJP), « Meiji, Splendeurs du Japon impérial » (MNAAG) et « Japonismes/Impressionnismes » (Musée des Impressionnismes).

Bon à savoir : dans la boutique du musée, le 107Rivoli, un espace temporaire est dédié à la vente d’articles artisanaux du Japon, en résonnance avec l’exposition. Esprit Japan propose ainsi des livres, des savons, des poupées kokeshi ou encore des boîtes de bento. Attention toutefois, car si l’exposition se tiendra jusqu’en mars, le pop up store Esprit Japan ne sera ouvert que jusqu’au 12 janvier. C’est également dans cette boutique que vous trouverez le catalogue de l’exposition pour 49€.