Pierre de LUCY-FOSSARIEU, un des premiers artisans de l’amitié franco-japonaise

Si Japonismes 2018 touche à sa fin, ce n’est pas pour autant que nous ne pouvons continuer à explorer les relations passées qui ont construit l’amitié franco-japonaise. Retour sur la vie de Pierre de LUCY FOSSARIEU dont une exposition lui sera consacrée au Bureau du Hyogo à Paris !

S’il est né en 1859, soit un an après la signature du traité d’amitié et de commerce entre le Japon et la France, Pierre de LUCY-FOSSARIEU est l’une de ces personnalités qui ont contribué à une meilleure compréhension mutuelle entre Français et Japonais. Dès l’obtention du baccalauréat, il fait ses études supérieures à l’INALCO (ou Langues’O) en japonais. Après trois ans d’études, il est nommé élève-interprète à la légation française de Tôkyô (sans ambassade à l’époque, la légation est le lieu occupé par la représentation diplomatique), avant de faire partie du secrétariat de la Conférence Internationale pour la révision des Traités. Si on dit souvent que l’ouverture du Japon a été forcée, c’est aussi parce que les premiers traités signés par le Japon et les pays occidentaux étaient inégaux pour le Japon. Cette contribution à la conférence vaut à Pierre de LUCY-FOSSARIEU d’être décoré de l’Ordre impérial du Soleil Levant, une des plus prestigieuses distinctions, par l’Empereur.  Après un bref retour à Paris où il se marie, il est nommé vice-consul de France à Kobé-Ôsaka en 1889. Il y vivra durant seize  ans,  y emménageant avec son épouse et sa première fille. Quatre autres enfants naîtront par la suite au Japon. Durant toute cette période, il contribue à approfondir les relations entre la France et le Japon non seulement grâce à sa fonction mais aussi en intégrant le conseil municipal de Kobé et en fondant en 1900 la toute première Société franco-japonaise à Kobé (ou Kobe nishifutsu kyôkai), toujours active aujourd’hui. Le souhait de Pierre de LUCY-FOSSARIEU avec la fondation de cette organisation est d’intensifier les échanges entre les Japonais et les résidents français à travers, par exemple, des cours de japonais pour ces derniers et des cours de français pour les Japonais. Profitant d’un séjour en France la même année, il fonde de même la Société franco-japonaise de Paris. Pendant ces seize années à Kobé, il se constitue également une importante collection d’œuvres japonaises : estampes, objets artisanaux ou encore vases offerts par l’Empereur. Ce sont ces objets ainsi que des lettres, des discours et de nombreuses photos d’époque, légués à ses enfants à sa mort et transmis aux générations suivantes, que le public français pourra découvrir à Paris au Bureau de représentation du Hyogo en Europe à partir du 1er avril jusqu’au 7 avril 2019. Une exposition que le public japonais avait pu découvrir en novembre 2017 au musée Kitano de Kobé !

 

Si Pierre de LUCY-FOSSARIEU est vice-consul de France, il assure également la charge de vice-consul du Portugal, de façon temporaire, et celle de Russie ! Justement, alors qu’il est encore en fonction, la guerre russo-japonaise éclate. Il est alors chargé de s’occuper des prisonniers russes du Japon mais ce fut trop pour le diplomate qui tombe malade. Il doit être rapatrié en France en 1906 où il doit se faire amputer d’une jambe, mais ne pourra plus repartir au Japon. Pierre de LUCY-FOSSARIEU accepte un dernier poste de consul  en 1908 à Colombo, Sri Lanka, où il décède la même année. Il est enterré à Paris, au cimetière du Père-Lachaise. Renée, l’une de ses filles, lui rendra hommage dans un livre paru en 1958, « Un Français en Extrême-Orient ».

 

Informations pratiques dans votre agenda.

 

Source : Comité d’organisation de l’exposition « Regards sur l’aube du Japon moderne »

Photo: via site des Amis et Passionnés du Père-Lachaise

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