« La Lanterne de Nyx » de Kan TAKAHAMA

Kan TAKAHAMA retourne dans le passé pour emmener ses lecteurs à la découverte de l’Occident du point de vue japonais à travers « La Lanterne de Nyx » dont le tome 1 est en vente depuis le 6 mars, et dont le tome 2 sortira le 5 juin 2019 aux éditions Glénat !

Tout au long de l’année 2018 et début 2019, le public français, et plus largement européen, a pu découvrir les multiples facettes de la culture japonaise grâce à Japonismes 2018. Or l’amitié franco-japonaise n’aurait pu être célébrée si l’ouverture du Japon ne s’était pas opérée, certes par la force, ni même si l’autorité de l’Empereur n’avait pas été rétablie. Sans cette ouverture du pays, les objets et oeuvres d’art japonais n’auraient pu être connus en Occident, et il n’y aurait pas eu le japonisme. Mais que sait-on de l’impact de l’ouverture du Japon et de la restauration Meiji chez les Japonais ? Comment les Japonais ont-ils perçu l’arrivée d’objets occidentaux ? C’est tout le sujet de « La Lanterne de Nyx », dernier seinen de la mangaka Kan TAKAHAMA.

Synopsis officiel : 1878, Nagasaki. Alors que le commerce de produits étrangers est en pleine effervescence, la jeune Miyo trouve un travail chez Momotoshi, un marchand excentrique revenu de l’Exposition Universelle de Paris avec toutes sortes de merveilles. Robe à l’européenne, chocolat au lait, machine à coudre, phonographe, lanterne magique… Un monde nouveau et enivrant s’ouvre à Miyo dans ce récit à cheval entre un Japon en pleine modernisation et la France de la Belle Époque.

Kan TAKAHAMA retrouve donc un thème qui lui cher, celui de l’ouverture du Japon et de la relation entre Japonais et Occidentaux. Dans « Le Dernier envol du papillon » (également publié chez Glénat en 2017), les lecteurs étaient déjà transportés dans la ville de Nagasaki et la même époque à travers la vie d’une geisha. Un saut dans le temps déjà pratiqué aussi dans l’excellent « Tokyo, amour et libertés » (2017, Glénat), où l’autrice racontait l’histoire d’amour entre un écrivain érotique japonais et une hâfu dans le Japon du début de l’ère Shôwa. Bonne nouvelle, si le tome 1 est déjà en vente, le tome 2 est annoncé pour le 5 juin, et six tomes sont prévus pour « La Lanterne de Nyx ».

L’avis de Yuuki K. :

C’est un vrai bonheur que de découvrir un nouveau titre de Kan TAKAHAMA ! Après le très beau one shot « Tokyo, amour et libertés », et à la lecture de l’annonce de « La Lanterne de Nyx » selon laquelle « le Japon découvre la France », il n’en fallait pas plus pour que la journaliste que je suis, et qui a couvert un certain nombre d’évènements liés à Japonismes 2018, ait envie de lire « La Lanterne de Nyx ». Et je l’ai dévoré et adoré ! En installant le récit de « La Lanterne de Nyx » dans un magasin d’antiquités et d’objets en provenance de l’Exposition Universelle, Kan TAKAHAMA nous embarque dans une aventure mêlant fiction et faits historiques. Or, si on sait désormais quels sont les nombreux objets et oeuvres d’art du Japon qui ont fasciné les Français et les Européens du XIXème siècle, on sait beaucoup moins ce que le Japon a su apprécier de la France, et de l’Europe, à l’ouverture du pays. Et si l’autrice se permet quelques (petites) libertés sur la véracité des faits pour les inclure dans le récit, elle ajoute des précisions historiques dans des notes explicatives comme par exemple sur l’apparition des tablettes de chocolat ou encore l’introduction de la mode occidentale au Japon ! « La Lanterne de Nyx » est alors un manga très instructif. Mais pas seulement, puisqu’en distillant un peu de fantastique dans l’intrigue, par le biais du pouvoir de Miyo, mais aussi du mystère à travers le passé de Momotoshi, Kan TAKAHAMA parvient à divertir et à captiver les lecteurs et à les faire s’attacher aux différents protagonistes. Autant dire que l’attente des cinq prochains tomes va être longue !