Les inscriptions au Japan Workshop 2019 sont ouvertes ! Tous les étudiant(e)s inscrits à l’université ou dans toute formation d’enseignement supérieur en France peuvent proposer leur projet, s’il s’ancre dans le développement des relations franco-japonaises, jusqu’au 31 mars.
Plus de 60 participants envoyés au Japon depuis la création du Japan Workshop:
Chaque année, depuis la création du concours en 2014, une dizaine de candidats sont sélectionnés pour participer au Japan Workshop, programme organisé par la MCJP et la Fondation du Japon. C’est le cas notamment de Louis-Caleb, Anaïs, Quentin et Flavien que Japan FM a rencontrés. Les conditions pour postuler sont plutôt très accessibles puisqu’il suffit d’être étudiant(e) inscrit(e) dans une université française ou dans une grande école toute formation de l’enseignement supérieur, donc sans limite d’âge ni de condition de nationalité (à l’exception toutefois des Japonais, sauf binationaux sous conditions), d’avoir un intérêt pour le Japon et de proposer un projet dont l’objectif est de renforcer les liens entre la France et le Japon. Les gagnants du concours partent ensuite durant une dizaine de jours l’été au Japon pour suivre une sorte de stage leur permettant une immersion au sein de grandes entreprises comme Toyota ou Isetan-Mitsukoshi, ou encore des institutions comme la Fondation du Japon ou l’Ambassade de France au Japon, et de comprendre comment une entreprise japonaise fonctionne. Mais si la condition majeure est une preuve d’inscription dans des études supérieures, les domaines et les niveaux d’études sont variés tout en étant complémentaires.
Louis-Caleb, lauréat en 2017, a proposé sa candidature car il était en 2ème année de thèse à l’université de Versailles-Saint-Quentin. Il étudiait alors le fonctionnement en Europe des entreprises japonaises, ce qui s’inscrivait très logiquement dans les projets recherchés par Japan Workshop ! Son intérêt pour le Japon s’inscrit dans le cadre de ses recherches, d’autant que quelques années avant d’avoir postulé, il avait effectué une année d’études au Japon grâce à l’école de commerce où il étudiait et avait même eu une expérience professionnelle avec la mairie de Tôkyô. Il poursuit actuellement toujours sa thèse de doctorat, tout en étant attaché temporaire de recherche et d’enseignement (A.T.E.R.).
Anaïs était diplômée en archéologie et était en dernière année de licence de japonais à l’Inalco avant de proposer sa candidature, avec un deux amis, au Japan Workshop. L’intérêt d’Anaïs pour le Japon est d’abord d’ordre scientifique, étant fascinée par le Japon protohistorique mais elle voue aussi une admiration pour la calligraphie, et c’est d’ailleurs un projet d’exposition de calligraphie qu’elle a co-présenté. Aujourd’hui, elle travaille comme chargée de la conversion rétrospective dans le domaine japonais à la Bulac mais envisage de faire une thèse.
Quentin a postulé l’année dernière, et a eu un intérêt très tôt pour le Japon grâce à sa pop culture puisqu’il a commencé à voir des animes dès son enfance. Plus tard, il apprend la langue japonaise de différentes manières. Il était étudiant en première année de master de français langues étrangères, lorsqu’il prend connaissance du Japan Workshop. Il a donc décidé d’y participer en proposant un projet destiné à renforcer les liens culturels et commerciaux entre l’île de la Réunion, dont il est originaire, et le Japon. Actuellement, il coordonne un projet de photographies au Japon et est aussi traducteur en freelance.
Flavien a été l’un des candidats sélectionnés en 2016 alors qu’il finissait ses études à l’école Boulle. Il était déjà parti auparavant au Japon, en 2014, à la rencontre d’artisans japonais. S’il a postulé au Japan Workshop, c’est qu’après avoir rencontré des artisans japonais, il voulait en savoir davantage sur le design industriel. Aujourd’hui, il est designer en freelance et il continue de travailler avec des artisans japonais sur la conception d’objets et de mobilier mais travaille également pour la MCJP en contribuant à la communication du Japan Workshop.
D’une expérience enrichissante à la naissance d’un réseau :
Ces quatre participants rencontrés ont vu leur intérêt renforcé après cette expérience, évoquant de nombreux points positifs au Japan Workshop comme le fait de voir des choses inaccessibles autrement, ou d’apprendre la culture japonaise de l’entreprenariat mais aussi un véritable accompagnement des participants, que ce soit lors des visites ou en marge durant leur temps libre. Tous expriment l’avantage voire le privilège d’avoir participé au workshop pour mieux comprendre la réalité du monde du travail au Japon et pour mieux s’intégrer dans une entreprise japonaise ! Certaines difficultés relevant des différences culturelles dans la sphère professionnelle ont été cependant observées tout en étant comprises par les participants. Ils vous donnent ainsi quelques conseils. Un des éléments essentiels pour faire affaire avec les Japonais c’est la nécessité de garder le lien. Malgré la distance, et en fait surtout à cause de cette distance, même si vous n’avez rencontré votre interlocuteur ponctuellement, il est très important que vous conserviez le lien en écrivant régulièrement aux Japonais que vous pourriez rencontrer. Le fait de ne pas être Japonais constitue une autre difficulté, mais comme le note Louis-Caleb, c’est une réalité valable partout dans le monde, et il ne suffit pas d’avoir un profond intérêt pour le pays. L’autre grande difficulté, surtout pour les Français, c’est de « savoir rester à sa place ». Flavien explique que dans son domaine d’activité, les Français ont tendance à penser qu’ils peuvent sauver l’artisanat japonais. Ce qui n’est pas le cas. Mais il faut également savoir s’adapter, au point parfois que cela provoque un « dédoublement de la personnalité » ! Anaïs livre une anecdote en nous disant qu’il y a des comportements qu’elle adopte seulement lorsqu’elle parle japonais, pour respecter les codes, alors que face à un interlocuteur français, elle n’adopterait pas du tout cette attitude. Quentin a quant à lui observé que la barrière de la langue demeure un obstacle pour communiquer. Il constate que les Occidentaux croient, à tort, que désormais l’anglais est parlé de tous. Mais comme le relève Louis-Caleb, l’anglais n’est pas une langue officielle en France et tou(te)s les Français(es) sont loin d’être anglophones. Tous sont d’accord pour dire qu’il est très différent d’être touriste au Japon que de vivre au Japon, et dans ce dernier cas, sans faire un minimum d’effort pour communiquer en japonais, l’intégration est compliquée. Quoiqu’il en soit tous déclarent que leur expérience a été enrichissante. A tel point que les organisateurs du Japan Workshop et les anciens participants continuent à rester régulièrement en relation, appliquant à la lettre la notion de lien ! Mieux encore, les anciens participants construisent actuellement un réseau alumni afin de partager les expériences, faire fructifier leur projet par le regard des autres participants, proposer de nouveaux projets pluridisciplinaires, mais aussi promouvoir le concours auprès des étudiants.
Pour conclure, Louis-Caleb, Anaïs, Quentin et Flavien conseillent aux futurs candidats de faire l’effort d’apprendre au moins un peu la langue japonaise afin de se débrouiller un minimum sur place. Même si ce n’est en rien une obligation pour proposer votre candidature, cela reste un critère de sélection puisqu’elle est un indicateur de votre motivation ou de votre intérêt. Candidater au Japan Workshop est donc une opportunité à saisir pour tou(te)s les étudiant(e)s, quel que soit le degré d’intérêt porté vers le Japon et quel que soit le domaine d’études, surtout que vous n’êtes pas obligé d’envoyer un projet lié à votre discipline universitaire en atteste le projet de Quentin ! Et si vous hésitez, sachez qu’il y’aura une présentation publique des projets des finalistes à la MCJP le 25 mai 2019. Et pourquoi pas ensuite postuler à l’édition 2020 ?
Règlement et inscription jusqu’au 31 mars 2019 sur le site de Japan Workshop.
Photo : La promo 2018 du Japan Workshop, avec au centre, Quentin, vêtu du happi Japonismes 2018 ©Japan Workshop