Le nombre de naissances au plus bas en 2018

Le Japon a battu un nouveau record en 2018, hélas peu réjouissant. Le nombre de naissances était au plus bas, passant sous le million pour la 3ème fois consécutive, signe que le déclin de la population japonaise se poursuit.

918 397. Tel est le nombre de bébés nés en 2018 au Japon. Soit un peu plus de 27 000 naissances en moins que l’année précédente (946 065 naissances) selon des statistiques mises en ligne il y a quelques jours par le ministère de la Santé. Un bilan d’autant plus alarmant que cela fait trois années consécutives que ce chiffre est en baisse et qu’il reste inférieur à un million. En 2016, le nombre de naissance était déjà ainsi passé à 976 978 naissances, et cela ne fait que baisser d’année en année, une première depuis la création de ces statistiques en 1899 ! Ce n’est pas tout puisque non seulement la natalité chute, mais le nombre de décès est lui en hausse. Il y a eu plus d’1 362 000  décès recensés sur l’année, un chiffre en hausse pour la 9ème année consécutive, résultant en une diminution de la population japonaise d’un peu plus de 444 000 personnes pour 2018 et donc une population totale de 124,2 millions d’habitants. A titre de comparaison, il y a aussi une baisse des naissances en France, avec 758 000 bébés nés en 2018 mais il y a eu 614 000 décès, ce qui permet de maintenir la croissance de la population. Comme anticipé, à ce rythme, la population japonaise va droit vers le déclin amorcé il y a quelques années d’autant que l’indice de fécondité a lui aussi un peu baissé avec une moyenne d’1,42 enfants par femme. Loin des 2,07 nécessaires pour que le pays maintienne sa population au même niveau. Une exception, cependant, réside à Okinawa, où le nombre de naissances est parvenu à être plus élevé que le nombre de morts ! Inverser cette dépopulation est pourtant l’un des objectifs principaux du gouvernement japonais, dont un représentant analyse ce bilan 2018 ainsi : « les conditions économiques et la difficulté à gérer en même temps le travail et les enfants sont considérés comme la principale raison du déclin des naissances ».  Certes, mais une étude s’inquiétait déjà en 2016, les Japonais sont de moins en moins enclins à se marier et à faire des enfants et cela se confirme avec ces derniers chiffres. En 2018, seuls 586 438 couples se sont mariés, soit plus 20 000 mariages en moins célébrés par rapport à 2017, et là encore un nouveau record, puisque c’est le plus faible nombre de mariage depuis la fin de la Seconde guerre mondiale d’après l’Asahi Shimbun. L’ONU constatait déjà dans un rapport public en 2015 que les programmes d’encouragement pour favoriser l’augmentation des naissances, mis en vigueur dans les années 1990, n’étaient pas suffisamment adaptées pour les individus concernés. Malgré la création d’allocations, de congés payés et l’ouverture de crèches, ces mesures semblent clairement insuffisantes, plus particulièrement pour les mères actives. Car l’un des plus gros problèmes résiderait pour les experts de l’ONU dans « la persistance d’une division traditionnelle des tâches ménagères dans les mariages japonais (qui) impose de lourdes obligations aux femmes en ce qui concerne la gestion du foyer et l’éducation des enfants. ». L’ONU préconisait alors d’accélérer l’ouverture de crèches abordables et autres moyens de garde d’enfants mais également un changement de mentalité au sein des entreprises, notamment en ce qui concerne les nombreuses heures supplémentaires, afin d’inciter les femmes à avoir des enfants.

 

Selon ce rapport, les conséquences d’un bas taux de fertilité à long terme seraient graves sur un plan démographique comme socioéconomique et le Japon n’aurait donc pas d’autres choix que de faire davantage d’efforts pour inverser cette tendance. Et si ce rapport a été émis en 2015, il y a de toute évidence des efforts plus importants à réaliser puisque depuis lors, le nombre de bébés nés n’a cessé de diminuer jusqu’à atteindre son plus bas en 2018. Or si rien ne change le Japon risque vraisemblablement de compter seulement 87 millions d’habitants en 2060. Commentant ces statistiques annuelles, un représentant du ministère de la Santé a annoncé « la mise en œuvre d’une politique qui aidera ces femmes désirant donner la vie et élever des enfants ».

 

Sources : Asahi Shimbun, rapport 2018 du ministère de la Santé.

Photo : Lors du Kodomo no hi, fête des enfants, dont les koi nobori sont un symbole à côté de Tokyo Skytree ©TokyoatParis.

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