Daijiro HAMA présente Mutation

Daijiro HAMA nous présente Mutation, sa première exposition solo à Paris !

Si vous aviez fréquenté Asia Now ces dernières années, vous vous souvenez peut-être des œuvres monochromes de Daijiro HAMA ayant été exposé via Tokyoïte devenu Sato Gallery. Cette fois, Daijiro HAMA a droit a son exposition solo à Paris, à découvrir sur rendez-vous pour une visite physique ou à découvrir en ligne sur Sato Gallery jusqu’au 9 mai 2021, avant une nouvelle exposition cette fois à Tôkyô en juin !

De la série Kûkan (空閑), présenté à Asia Now, on retient des œuvres monochromes présentant des formes géométriques, mélange d’abstrait et de figuratif, dont le contraste de noir et de blanc vous absorbe. Daijiro HAMA représentait alors l’univers du vide, de l’invisible. Ces œuvres monochromes sont un héritage de l’enseignement qu’il a reçu de son maître de sumi-e, la peinture traditionnelle japonaise à l’encre noire. Aujourd’hui, son exposition s’appelle Mutation et l’artiste nous présente alors un nouveau personnage issu de son imagination, Puman. C’est un peu grâce à cette crise sanitaire que ce personnage est né. Daijiro HAMA nous indique même qu’en tant qu’artiste, le coronavirus n’a pas beaucoup changé son quotidien, au contraire, cela lui a donné du temps pour réfléchir et de créer. C’est ainsi qu’est né Puman  qui est son autoportrait, la partie de l’artiste consciente de l’environnement et des changements globaux. Puman est aussi la partie de l’artiste qu’il n’aime pas forcément mais qu’il doit accepter car elle fait partie de lui. Mais en réalité, Puman est aussi notre portrait, dont la perception diffère selon celui ou celle qui le regardera, tel le miroir de notre âme. Les multiples yeux qu’il possède, 3 à 4 selon le tableau, reflètent le mouvement mais aussi notre capacité à éveiller notre conscience. Puman est exposé dans le cadre d’une exposition appelée Mutation, soulignant alors que l’œuvre de Daijiro HAMA a aussi muté. En effet, si l’artiste s’est fait connaître pour ses œuvres monochromes, il introduit la couleur dans cette nouvelle série d’œuvres ! Mais finalement, les créations d’un artiste ne mutent-elles pas en permanence ? En observant toutes les œuvres réalisées par l’artiste japonais depuis 2012, on ne peut pas dire le contraire. On remarque que ses premières œuvres sont très marquées par l’enseignement du sumi-e, représentant des formes à l’encre noire sur fond blanc, dans un style proche de la tradition japonaise. A compter de 2018, on constate un changement lorsque l’artiste semble inverser ce contraste de noir et blanc. Cela s’explique parce que l’artiste ne voulait pas être connoté artiste d’Asie, ce qui semblait être le cas avec ses premières œuvres. Au regard de son parcours, il est aisé de comprendre que Daijiro HAMA est un artiste japonais, certes, mais un artiste singulier. Né à Izumo (Shimane) en 1984, il a grandi au Japon mais il ne s’est jamais senti totalement à sa place, « refusant de faire partie d’un système ». Ce qui explique qu’il est parti vivre 5 ans au Canada, où il réalise que sa vocation est d’être un artiste. Il rentre au Japon, où il s’installe à Kyôto cette fois pour apprendre l’art du sumi-e. Cependant, il ne tient pas en place, constatant qu’il n’arrive pas à rester trop longtemps au Japon sans ressentir cette impression d’être un outsider sans parvenir à vraiment expliquer pourquoi. Ainsi, Daijiro HAMA a de nouveau déménagé il y a quelques années, pour s’installer cette fois aux Pays-Bas ! Revenons donc à la « mutation » de l’art de Daijiro HAMA. Avec la série Kûkan, c’est donc désormais le noir qui domine : on aperçoit la forme en blanc tandis que le fond est noir, renforçant cette impression de profondeur et donnant ce sentiment d’être absorbé par le tableau. Et enfin, nouvelle évolution en 2021 avec l’introduction de la couleur. Enfin, pour être exacte, ce n’est pas la première fois qu’il emploie la couleur. Car ses toutes premières œuvres, en 2012, abstraites, sont au contraire très colorées ! S’il a abandonné la couleur à ses débuts, c’est tout simplement parce que Daijiro HAMA n’aimait pas ce qu’il réalisait avec. Mais s’il l’emploie de nouveau dans Mutation, c’est parce qu’il s’est questionné sur ce qui le motivait à poursuivre la création d’œuvres en noir et blanc. Il a également pensé, à la suite d’une de ses participations à Asia Now, qu’il manquait quelque chose à ses œuvres. Il a alors tenté quelque chose de nouveau dans sa peinture, en réintroduisant la couleur tout en conservant une certaine esthétique monochrome. A Paris, vous pouvez d’ailleurs constater cette Mutation car certaines œuvres de la série Kûkan sont présentés avec les Puman. D’une certaine façon, Kûkan représente le macro-environnement, l’espace, tandis que Puman représente le micro-environnement, un détail d’un vaste Kûkan.

Aperçu de l’exposition Mutation de Daijiro HAMA ©Japan Exclusive

Notez qu’une nouvelle exposition est programmée pour Daijiro HAMA, cette fois au Japon, à Tôkyô, en juin prochain. Certes, aucun Français, sauf visa particulier, ne peut s’envoler au Japon à l’heure actuelle, et qui sait quand le pays nous rouvrira ses frontières ? Il y a toutefois une bonne nouvelle puisqu’à l’instar de Mutation, Mutant devrait être visible en ligne. Nous pourrons alors découvrir d’autres œuvres représentant Puman, dont l’artiste indique qu’il sera en mouvement.

Et en prévision du jour où enfin nous pourrons voyager au Japon depuis la France, nous a demandé à Daijiro HAMA ses recommandations à Izumo, sa ville natale ! Dans la réponse qu’il nous donne, on sent un profond attachement, décrivant une vie en communion avec la nature, à travers l’évocation d’un mythe issu du shintoïsme, celui de la lutte entre le kami Susano-o-no-Mikoto contre le dragon à huit têtes Yamata-no-Orochi (dont la mort a fait apparaître Kusanagi no Tsurugi, soit une des trois reliques sacrées de l’Empereur du Japon). Izumo est une destination connue pour être la ville abritant le plus vieux sanctuaire shinto du pays. D’après les écrits, Izumo est même considéré comme le pays des kami et un des berceaux du Japon. En effet, si la famille impériale du Japon descend, selon les mythes, de la déesse Amaterasu, raison pour laquelle le sanctuaire d’Ise est le plus important du pays, ce serait grâce au kami Ôkuninushi  que la famille impériale règne sur le Japon. Ainsi, Izumo Taisha, sanctuaire qui est consacré à ce kami, est le 2ème sanctuaire le plus plus sacré du Japon et également considéré comme un Trésor National. Lorsqu’il était enfant Daijiro HAMA attendait avec impatience les matsuri et kagura (une danse rituel shinto). Il recommande également de visiter un autre sanctuaire, un lieu mystérieux dans une zone rurale d’Izumo et caché dans les montagnes, dédié au kami Susano-o-no-Mikoto. Ce sanctuaire s’appelle Susa Jinja, choisi par le kami lui-même pour finir sa vie.

  • Mutation, exposition solo de Daijiro HAMA au 58 rue Charlot 75003 Paris : visite physique sur RDV ou visite en ligne, jusqu’au 9 mai 2021
  • Mutant, exposition solo de Daijiro HAMA à Tôkyô, en juin 2021.

Photo : Daijiro HAMA à Paris ©Japan Exclusive

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