Une introduction dans l’univers artistique de Takeru AMANO

A l’occasion du vernissage de sa nouvelle exposition, 2021 : A Space Odyssey, marquant également ses 20 ans de carrière, nous avons posé quelques questions à Takeru AMANO. L’entretien ayant été réalisé en japonais et en anglais, nous vous résumons cette discussion avec l’artiste.

Depuis sa première exposition parisienne, en 2016, Takeru AMANO a toujours exprimé son envie d’être compris par les publics et pour ce faire, il revisite des thèmes classiques de l’Histoire de l’Art. C’est ainsi qu’il a réalisé de nombreux tableaux, présentés en France, reprenant notamment des thèmes mythologiques ou encore celui de Vénus ou des Vanités.  L’exposition Icône Gold « chonmagé & Venus » introduisait alors aux publics les personnages et objets qui vont caractériser une partie de ses œuvres.

Une des œuvres de Takeru Amano présentées à l’exposition Icône Gold « chonmagé & Venus » en 2016/2017 ©Japan Exclusive/M.M

Mais quelle est l’intention de l’artiste avec 2021 : A Space Odyssey ?  Cela fait des années qu’il réfléchit à ce thème tiré du célèbre film de Stanley KUBRICK. Un film si parlant à un niveau international, forcément le thème serait évident à comprendre pour les publics. L’artiste s’était alors demandé si Vénus est dans l’espace, qu’est-ce que cela donnerait ? Que deviendrait-on dans l’espace, où les règles sont différentes ?

Aperçu de l’exposition 2021 : A Space Odyssey de Takeru Amano à Paris ©Japan Exclusive

Tout comme les sujets qu’il peint, la composition des tableaux de Takeru AMANO est simple, toujours dans ce souci que son art soit appréhendé facilement par ceux qui regardent ses tableaux. Le jour de notre entretien, l’artiste explique voir l’Art comme le moyen de sauver le monde. Je me souviens alors de cette première exposition parisienne, lorsque Takeru AMANO expliquait qu’il ne fallait voir aucune connotation cachée, car il s’attachait à peindre sa vision du beau. Après notre interview au vernissage de 2021 : A Space Odyssey, il devient plus clair que les peintures de Takeru AMANO invitent à regarder la beauté du monde.

Je fais de l’Art car je veux sauver le monde ! » Takeru AMANO

Si dans cette nouvelle exposition française on retrouve de nouveau des Vanités et des Vénus, Takeru AMANO aime tout dans l’Art, mais s’il fallait choisir des artistes, il penche plutôt pour deux maîtres de l’Art moderne : Matisse et Picasso ! Effectivement, quand on regarde le site officiel de l’artiste et les œuvres qu’il a réalisé dans sa carrière, on peut y voir des œuvres plus abstraites, avec toujours cette maîtrise des couleurs, dont le style se rapprocherait plus de ses deux artistes favoris.

Une oeuvre de Takeru Amano exposée exclusivement à l’Urban Art Fair de Paris le 11 juin 2021, photo avec effet ©Japan Exclusive

S’il était présenté comme un artiste émergeant de la scène artistique japonaise il y a 5 ans, de nos jours on peut clairement reconnaître l’Art de Takeru AMANO. En regardant sa côte sur les sites internet de marché de l’Art, ces derniers montrent que bon nombre de ses œuvres passées ont trouvé acquéreur, et par exemple, une des rares œuvres disponibles en ligne comme Diamond / No one on the Moon, exposée en 2016 à Paris est proposée à 5 500€. Depuis lors, la côte de l’artiste a encore grimpé et presque toutes les œuvres, si ce n’est l’intégralité, présentées à l’Urban Art Fair, et qui s’est tenu le week-end passé, ont ainsi trouvé acquéreur dès le premier jour d’ouverture au public !

Curieuse, je me demande s’il a suivi les pas de son illustre père, Yoshitaka AMANO, parce qu’au Japon il me semblait assez courant de reprendre la carrière de son père, comme une transmission – ce que j’ai pu constater dans les milieux de l’artisanat ou dans certaines entreprises, ce qu’il contredit tout de suite, m’indiquant que ce n’est pas son cas, et il précise que ce n’est en fait pas tout le temps ainsi.  En tous cas, ce n’est pas dans cette mentalité qu’il s’est tourné vers l’Art et me révèle dans le même temps l’état d’esprit dans la famille AMANO.

Dans le monde de l’art, il faut avoir l’esprit de casser les codes, les traditions. C’est ce que mon père m’a appris. » Takeru AMANO

En tant qu’artiste, Takeru AMANO a toujours voulu se différencier de son père, et je demande s’il peut lever un léger voile sur la relation entre le père et le fils.  Il s’avère que bien évidemment l’environnement culturel dans lequel Takeru AMANO a grandi, a permis à ce dernier d’être imprégné d’art. Loin d’être en compétition, s’il cherche à faire différemment de son père, c’est surtout qu’ils sont deux individus bien différents. Mais en tant qu’artiste, Takeru AMANO a toujours été encouragé par son père et il y’a même du respect et de l’admiration de ce dernier pour le jeune artiste. Chez les AMANO, père et fils semblent s’accorder sur le sens de l’Art et des artistes.

S’il nous a livré sa vision d’artiste, quel est son point de vue de citoyen au regard de la crise sanitaire ?  En France, la vie reprend petit à petit son cours, mais au Japon, la vaccination de la population n’en est qu’à ses débuts, et est de plus réticente à être vaccinée. Depuis plus d’un an, s’il n’y a pas de confinement tel que nous, Français, avons connu, les frontières restent fermées aux étrangers, tandis que les Jeux Olympiques auront bien lieu en dépit de l’opposition de plus de 80% de la population japonaise et même d’un des sponsors principaux des Jeux ! Dans un Japon où le collectif a toujours prévalu sur l’individuel, à la différence de l’Europe, Takeru AMANO constate avec cette crise actuelle un changement de mentalité, qu’il considère comme positif, au sein de la population japonaise. Il note une progression de l’individualisme, au sens où une personne peut réfléchir et décider d’elle-même ce qui est le mieux pour elle.  De son côté, Takeru AMANO n’a pas vraiment souffert de cette crise, profitant de ce temps pour créer. Après son exposition solo à Paris et l’Urban Art Fair, il s’envolera ainsi pour une nouvelle exposition programmée dès juillet à Taiwan, et ensuite à Kyôto !

  • Takeru AMANO, 2021 : A Space Odyssey, jusqu’au 20 juin 2021 au 7 rue Saint Claude 75003 Paris

Remerciements à Takeru AMANO et à Yu de Sato Gallery pour la traduction.

Photo : Takeru Amano pose devant une de ses œuvres au vernissage de 2021 : A Space Odyssey ©Japan Exclusive

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