Nouvelle série sur Netflix : The Journalist de Michihito FUJII !

Annoncée initialement pour 2021, la série The Journalist, adaptation d’un roman et d’un film, est disponible depuis le 13 janvier sur Netflix !

Disponible depuis le 13 janvier exclusivement sur Netflix, The Journalist est une série japonaise en six épisodes de Michihito FUJII, dont les abonnés de la plateforme ont peut-être vu le film A Family (« Yakuza to kazoku : the Family ») sorti en 2020. En fait, il s’avère que le réalisateur avait déjà réalisé un film The Journalist en 2019 mais celui-ci n’est, à ma connaissance, jamais sorti en France. Le film avait même été récompensé de plusieurs prix au Japon ! Le réalisateur développe alors une nouvelle histoire avec d’autres personnages dans la série, quoique le thème abordé est le même. Au casting de cette série, on y retrouve Ryoko YONEKURA, Go AYANO, Hidetaka YOSHIOKA, Shinobu TERAJIMA ou encore Ryusei YOKOHAMA. En voici la bande-annonce, en version originale sous-titrée en anglais.

The Journalist est initialement un roman, non traduit ni publié en français, d’Isoko MOCHIZUKI, sorti au Japon en 2017 (titre original : Shinbun Kisha). L’auteure est connue au Japon comme journaliste au Chunichi Shimbun et plus particulièrement considérée comme une journaliste non conformiste – comprenez par là une journaliste qui pose des questions. Dans sa carrière, elle a révélé de nombreux scandales de corruption (suspicion de financement des écoles vétérinaires Kake, donations illégales de la Fédération dentaire du Japon vers le Parti Libéral Démocrate en 2004 etc…) et est également réputée pour défendre l’indépendance. Le film comme la série sont inspirés du roman comme de la carrière de la journaliste. Avec la série The Journalist, Michihito FUJII creuse encore le sujet de la presse versus le pouvoir exécutif à travers des histoires et des personnages différents.

The Journalist est initialement un roman, non traduit ni publié en français, d’Isoko MOCHIZUKI, sorti au Japon en 2017 (titre original : Shinbun Kisha). L’auteure est connue au Japon comme journaliste au Tokyo Shimbun et plus particulièrement, elle est considérée comme une journaliste non conformiste – comprenez par là une journaliste qui ne se contente pas de rapporter mais qui pose des questions, au point que le journal britannique The Guardian titrait en 2019 qu’elle est une « épine « gênante » pour le camp de Shinzo ABE » dans un article consacré à la journaliste. Dans sa carrière, elle a révélé de nombreux scandales politiques allant des donations illégales de la Fédération dentaire du Japon vers le PLD en 2004 aux scandales plus récents comme celui, en 2017, du financement des écoles vétérinaires Kake et est également réputée pour défendre l’indépendance des médias. Isoko MOCHIZUKI est si singulière que le réalisateur Tatsuya MORI lui consacre un documentaire, i:Documentary of the Journalist. Si celui-ci n’est pas disponible en français, la bande-annonce montre un aperçu de la ténacité de la journaliste!

Pourquoi cette série est-elle à regarder ? Adaptée et inspirée du livre et de la carrière d’Isoko MOCHIZUKI – et donc d’affaires bien réelles, la série couvre un scandale majeur de corruption, et à travers cet évènement, le réalisateur nous emmène également dans les coulisses de la presse et du pouvoir exécutif. Dès le premier épisode, impossible de ne pas penser à l’actualité politique japonaise de ces dernières années. L’affaire Eishin ne vous rappelle-t-elle pas l’affaire Moritomo Gakuen ou Kake Gakuen ? En nous plongeant dans les coulisses de cette affaire, l’influence et les manœuvres exercées par le pouvoir exécutif sur garder le contrôle, le réalisateur questionne le fonctionnement de la démocratie au Japon. Il critique aussi une attitude, par exemple lorsque le Secrétaire général du Cabinet  répond (ou plutôt ne répond pas) aux questions de la journaliste. A en croire ceux accrédités dans la vraie vie, ce sont des scènes plutôt réalistes. Au-delà de la description d’une mainmise du pouvoir exécutif sur tout un système, The Journalist nous emmène au cœur d’un quotidien, à travers la journaliste Anna MATSUDA, son combat, et les interactions qu’elle a avec ses supérieurs hiérarchiques. Pointant du doigt comment le Cabinet peut influencer les décisionnaires dans le but de manipuler de l’opinion publique pour taire une affaire, et ainsi affecter l’intégrité de la presse, la série tente de réparer les perceptions qu’on peut avoir des journalistes.  En évoquant des lanceurs d’alerte, et lorsque le gouvernement, sous la contrainte, finit par publier des documents partiellement noircis, le réalisateur montre l’impact de la (controversée) loi relative aux secrets d’état votée au Japon fin 2013. Michihito FUJII s’intéresse surtout aux répercussions que peuvent avoir de telles affaires sur ceux impliqués, mais aussi en montrant comment la population japonaise perçoit ces révélations. Les jeunes sont désœuvrés, peu intéressés par la presse et ignorent l’affaire considérant que les médias exagèrent. Les seniors, eux, ne sont pas dupes comme en atteste une femme qui dit à son mari « Je suppose qu’ils ont falsifié les documents », et à qui l’époux répond : « Ils l’ont peut-être sacrifié pour qu’on ne se pose plus de questions. », semblant indiquer une résignation. A travers d’autres personnages, le réalisateur s’intéresse à la dynamique au sein d’une agence gouvernementale et le fonctionnement hiérarchique au Japon, et de la difficulté, si ce n’est l’impossibilité, de défier son supérieur, et le conflit intérieur que cela peut provoquer, « Qui servons-nous vraiment ? » s’interroge un des personnages à un moment donné. Il brosse ainsi un portrait de tous ceux impliqués, directement ou indirectement dans ce scandale, sans en oublier les répercussions tragiques. Si Michihito FUJII offre un regard cynique sur les agissements du gouvernement qui n’est jamais tenu pour responsable et justifie ses actes pour « l’unité du pays »,  il offre également un peu d’espoir en rappelant le rôle de contre-pouvoir de la presse à travers Anna MATSUDA,« le travail d’un journaliste est de donner une voix à ceux qui n’en ont pas » souligne-t-elle.

The Journalist est une excellente série à regarder que je vous recommande vivement, facile à binge watcher si besoin est, car on ne perd pas une minute tant elle est captivante. Si aucune information à ce jour n’indique qu’une saison 2 est prévue, la série pouvant s’achever ainsi tout en permettant aussi de développer la suite de cette affaire, d’autant qu’un nouveau problème entre en jeu et pourrait tout bouleverser. Un des personnages reconnaît ainsi à la fin que «  ce qui se passe dans le monde nous concerne tous » et avec ce nouvel évènement basé sur l’actualité, cela pourrait parfaitement être développé dans une nouvelle saison.

  • The Journalist de Michihito FUJII avec Ryoko YONEKURA, Go AYANO, en six épisodes, en français ou en VOST, exclusivement sur Netflix, sur abonnement.

Pour mieux comprendre les sujets abordés dans cette série (à lire après visionnage si vous ne voulez pas de spoilers !) :

Photo : via Netflix

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