Un regard sur le concert GOKAN et entretien avec Rieko TSUCHIDA, Aiko OKAMURA et Julie SEVILLA-FRAYSSE !

Le mercredi 16 novembre, s’est tenu un concert unique au Salon Gustave Eiffel. A l’occasion des 40 ans du Pacte d’amitié entre Tokyo et Paris, et dans l’idée de proposer un voyage d’anticipation dans la capitale japonaise, la métropole de Tôkyô avait organisé le concert GOKAN dans un cadre magnifique, la Tour Eiffel. Ayant assisté au concert pour le public, nous avons pu rencontrer les trois musiciennes.

GOKAN promettait une expérience immersive. A travers un concert dans un cadre fabuleux, le Salon Gustave Eiffel au 1er étage de la Tour Eiffel, les organisateurs annonçaient un récital faisant au moins appel à trois sens : l’ouïe via la musique, la vue via les projections d’illustrations du Japon pendant le concert, le goût via une dégustation de saké. Si proposer une expérience avec le toucher pouvait être difficile à mettre en place, l’odorat aurait pu être sollicité – par exemple à travers des parfums d’intérieur ou des encens aux fragrances typiquement japonaises. Était-ce pour autant une expérience totalement satisfaisante ? Il faut savoir qu’il y a eu deux représentations ce soir-là : la première entre 17h30 et 19h, était celle destinée aux spectateurs ayant acheté leurs billets, et une seconde ensuite qui était privée. Au menu d’une session : une demi-heure de dégustation de saké, puis une heure de récital. S’il existe un sentiment partagé, c’est notamment car on annonce au public un verre à la fin du concert afin de prolonger l’expérience, avant de déclarer qu’en fin de compte il n’y aurait que 10 minutes. Si le lieu semblait idéal, les aléas de la météo n’ont pas aidé, il a plu un déluge ce soir-là. Malgré le temps, il y a eu beaucoup de visiteurs attendant pour visiter le monument, ce qui fait qu’il fallait prévoir une bonne demi-heure d’attente avant d’arriver dans la salle ! C’est peut-être ce point que les organisateurs auraient pu signaler sur les billets des spectateurs.

Au-delà du concert, une créatrice européenne basée à Londres et vendant aussi des pièces à Ibiza était également présente pour exposer sa marque de mode : Obi for Corset. Une idée originale et sublime pour réutiliser des tissus anciens destinés à la fabrication des ceintures de kimono, les obi, pour les transformer en corset ! La pianiste Rieko TSUCHIDA portait un modèle pendant le récital et c’est très élégant. Compter environ 2 000 € ou 2 000 £ pour un corset.

©Japan Exclusive

C’est donc après le concert (dont vous pouvez voir un extrait sur Instagram), que je rencontre la pianiste Rieko TSUCHIDA, la violoniste Aiko OKAMURA et la violoncelliste Julie SEVILLA-FRAYSSE. Toutes trois ont accepté de participer à ce concert notamment car l’idée de collaborer sur un projet interculturel, ou de contribuer à l’amitié franco-japonaise leur tenait à cœur.

Aiko Okamura:

« En tant que violoniste, je suis très intéressée par l’amitié franco-japonaise et mon rêve est d’être un pont entre la France et le Japon avec mon violon donc j’étais très motivée ! ».

C’est surtout la pianiste Rieko TSUCHIDA qui a été impliquée dans l’organisation et notamment la programmation du récital. Celle-ci était le reflet du slogan de Tôkyô : « Old meets new » qu’on peut traduire par une expression souvent utilisée dans tous les médias pour décrire le Japon, « entre tradition et modernité ». Si cette phrase agace un certain nombre de confrères et de connaisseurs du Japon, il faut savoir qu’elle s’applique plutôt parfaitement dans le cadre de ce concert. Le programme proposait des morceaux de compositeurs français ayant vécu au XIXème – Chopin,  à la fin du XXème siècle – Jean Françaix. Pour faire court, des pièces classiques – le côté tradition. Côté Japon, le programme proposait des compositeurs toujours en vie – côté modernité, à travers Ryuichi SAKAMOTO et Joe HISAISHI. C’est un rappel évident au Pacte d’amitié Paris – Tokyo célébré ce soir-là, et aussi un rappel à un autre fait : l’introduction de la musique classique occidentale ne s’est faite au Japon qu’à l’Ouverture du Japon et la Restauration Meiji. Malgré cette arrivée tardive, Tokyo est considéré de nos jours comme un centre international de la musique classique. A ce sujet, Rieko TSUCHIDA en dit un peu plus.

Rieko Tsuchida:

« Tokyo pour la culture c’est vraiment la représentation de la tradition et de la modernité. Cela se reflète dans la scène musicale car il y a une nouvelle génération de musiciens et de compositeurs qui sont très innovants. La musique classique c’est très récent, il y a donc beaucoup d’enthousiasme pour la musique classique à Tokyo. Je suis Japonaise, née au Japon mais je suis aussi américaine en ayant vécu aux Etats-Unis, pour moi Tokyo c’est une ville très internationale. ».

Il y a eu en effet un petit clin d’œil à l’expérience américaine de la pianiste et de Julie SEVILLA-FRAYSSE, qui ont toutes deux étudié à la Julliard School à New York, à travers le choix de Café Music de Paul SCHOENFIELD. Les deux musiciennes ajoutent aussi que le choix de ce titre, c’est aussi car la musique faisant appel aux émotions, et donc pour que nous ayons tous un moment pour nous amuser ensemble, et enfin, l’esprit de Café Music était un rappel aux clubs jazz parisiens.

Je termine par leur demander une recommandation d’un lieu favori à Tôkyô, enfin à l’exception de Julie SEVILLA-FRAYSSE qui n’a pas encore eu l’occasion de s’y rendre. A ce titre, elle nous indique ce qu’elle a hâte d’y faire.

Julie Sévilla-Fraysse : « Surtout tester la nourriture, car dans l’idée que je m’en fais, j’ai l’impression qu’on mange très très bien et je suis assez curieuse de goûter des choses nouvelles, autres que ce qu’on fait à Paris, en Europe. Et je suis très curieuse de connaître. ». 

Quant à Aiko OKAMURA et Rieko TSUCHIDA, elles se rejoignent dans ce qu’elles apprécient de Tôkyô puis de Paris !

Rieko Tsuchida :

« J’aime beaucoup la nature à Tokyo, c’est une grande ville avec des jardins et des temples, comme Meiji Jingu. J’aime vraiment beaucoup les jardins. ».

Aiko Okamura :

« Le quartier de Meiji Jingu, vers Omotesando car c’est un quartier très moderne, et tout d’un coup un espace très différent avec Meiji Jingu et Yoyogi Park. L’atmosphère change. Ou à proximité de la Gare de Tokyo, car ça montre vraiment le changement de l’histoire au Japon à travers le mélange de styles européens et japonais. J’aime ce mélange entre modernité et tradition ! ».

Enfin, je leur demande la même chose à Paris, à l’occasion des 40 ans du Pacte d’amitié Paris-Tokyo, les deux musiciennes japonaises résidant dans la capitale française depuis quelques années :

Rieko Tsuchida :

« J’aime beaucoup marcher à côté de la Seine, mais j’aime beaucoup le Jardin du Luxembourg qui est un moment de relaxation pour moi ! ».

Aiko Okamura :

« J’aime beaucoup la Seine, même quand je suis fatiguée ou stressée il y a un truc qui me détend en toutes circonstance. »

Julie Sévilla-Fraysse :

« Pour moi c’est Montmartre car c’est typiquement parisien même quand il y a plein de touristes. Avec le Sacré Cœur, je trouve qu’il y a une âme, c’est authentique ! ».

Aiko Okamura approuve :

« c’était mon deuxième choix ! ».

Photos: Japan Exclusive

Remerciements à Rieko Tsuchida, Aiko Okamura et Julie Sévilla-Fraysse; et à EIS Network

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