À la découverte de NIKKO dans le département de Tochigi

Le pont Shinkyo ©2019 Japan FM/M.M.

La ville de Nikkô se situe à moins de 2h en train de Tôkyô ! La ville regorge de trésors classés Patrimoine mondial de l’UNESCO mais aussi de nombreux paysages naturels, faisant d’elle une ville idéale tant pour se cultiver que pour faire des randonnées.

C’est au VIIIème siècle, époque de Nara, que remonte la création de la ville de Nikkô. On raconte que la ville a été fondée grâce à un moine bouddhiste, Shôdô Shônin. La religion principale était alors le shintô et le moine permet donc un syncrétisme entre bouddhisme et shintoïsme. Malheureusement avec l’ère Meiji et la restauration des pouvoirs de l’Empereur, la priorité est donnée au shintoïsme et de nombreux temples bouddhiques furent détruits. Il reste cependant le temple Rinnô-ji où sont notamment pratiqués les cérémonies Goma, où le prêtre fait appel au panthéon des dieux pour purifier des talismans, brûler les mauvais esprits et exaucer les souhaits. Une cérémonie qui a été quelque peu modifiée mais qui est très ancienne en atteste l’abysse de Kanmanfuchi. Lieu naturel, qui a malheureusement subi les ravages d’une inondation, abrite 91 Bouddhas Jizô soit des divinités supposées protéger les enfants (raison pour laquelle ils sont tous vêtus d’un bavoir rouge et d’un bonnet rouge). Ce lieu abrite également une sorte de cheminée où se pratiquait auparavant la cérémonie de Goma. De nos jours, la cérémonie Goma est toujours pratiquée sous sa nouvelle forme au temple bouddhique Rinnô-ji.

Les Jizô de Kanmanfuchi ©2019 Japan FM/M.M.
C’est là où se pratiquait la cérémonie Goma auparavant ©2019 Japan FM/M.M.

La ville est également fortement associée au shôgun Ieyasu TOKUGAWA. S’il n’a jamais mis les pieds dans la ville, il a souhaité ce lieu pour son repos éternel. Son petit-fils fait construire son mausolée, ou du moins l’un de ses trois mausolées (ses cendres reposent également à Ueno, Tôkyô et à Shizuoka), qui se trouve au sanctuaire Tosho-gu. Un sanctuaire qui se démarque des autres mais aussi du style zen japonais par la richesse de l’ornementation et des dorures et où on retrouve par exemple de nombreuses représentation des Singes de la sagesse !

Avant d’entrer au Tosho-gu©2019 Japan FM/M.M.
Un exemple des riches décors ornant les temples dédiés au premier shôgun Tokugawa ©2019 Japan FM/M.M.
Une des représentations des Singes de la sagesse ©2019 Japan FM/M.M.

A proximité du Tosho-gu se trouve Futarasan-jinja. Ce dernier est aussi un sanctuaire shintô, fondé par le moine Shôdô Shônin dont on trouve un autre sanctuaire vers le lac Chuzenji, et se caractérise ainsi du Tosho-gu par une apparente simplicité qui n’ôte en rien sa beauté. C’est ici que se déroule une partie des festivités du Yayoi matsuri. Ce festival fondé il y a 4 siècles est destiné à prier pour la prospérité de la ville de Nikkô et commémore la venue du moine Shôdo Shônin. Les habitants traversent le pont Shinkyo (en illustration de cet article), qui est sacré en raison du mythe selon lequel deux serpents apparurent pour s’enrouler l’un avec l’autre et former ce pont afin que le moine traverse la rivière. Ce pont mène alors vers le Futarasan-jinja, où durant le dernier jour du Yayoi matsuri, les chars arrivent pour être purifiés.

Entrée du Futarasan-jinja ©2019 Japan FM/M.M.
Les chars vont vers le sanctuaire Futarasan pour être purifiés ©2019 Japan FM/M.M.

En parlant de matsuri, outre le Yayoi matsuri qui est un festival très local tout en étant festif, il y a également un défilé de plus de 1 000 samouraïs, deux fois par an, en mai et en octobre, à ne pas manquer !

Si les temples vous ennuient, sachez que Nikkô détient une résidence impériale ! La Villa Tamozawa avait été le refuge de celui qui était alors le Prince héritier Akihito durant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, la villa n’est plus une résidence impériale mais est un musée à visiter, où trône à l’extérieur un gigantesque triple cerisier qui a poussé en s’entremêlant. Lors de la saison des sakura (mi-avril à mi-mai dans la région), les visiteurs pourront même se rendre tout en haut de la Villa pour admirer le cerisier en fleurs !

Le cerisier de la Villa Tamozawa en pleine floraison ©2019 Japan FM/M.M.

Un peu plus loin du centre-ville, à moins d’une heure en voiture, grimpez vers le lac sacré Chuzenji, où vous pouvez notamment admirer les chutes Kegon. Pendant très longtemps, ce lieu était hélas célèbre en raison des nombreux suicides, raison pour laquelle dans le tunnel qui vous mène aux chutes se trouve un autel en mémoire de ces personnes décédées. Ces chutes sont pourtant parmi les plus belles du pays. Grâce à un ascenseur, vous pourrez en quelques secondes vous retrouver tout en bas des chutes et admirer la vue.

Les chutes Kegon ©2019 Japan FM/M.M.

Il y a aussi de nombreux chemins de randonnées mais l’hiver vous pouvez également skier donc pourquoi pas profiter d’une nuit sur place dans un autre établissement du groupe Kanaya, le Chuzenji Kanaya ? Le lac Chuzenji étant également une station de onsen, il y a dans cet établissement des onsen intérieurs et extérieurs, dont l’eau contient un fort taux de souffre et est idéale pour la peau ou pour vous détendre les muscles après une grande visite, balade ou le ski. De plus, l’hôtel tolère la présence des tatouages si vous êtes étrangers, à la condition que cela reste discret et que votre corps n’en soit pas recouvert ! En revanche, pas de onsen privatifs en chambre ou rotenburo.

Vue sur le onsen extérieur de l’hôtel Chuzenji Kanaya ©2019 Japan FM/M.M.

Vous pouvez également visiter des sakagura ou brasseries de saké, car il y’en a plusieurs autour de Nikkô comme cette sakagura familiale qu’est Katayama Shuzo. Fabriquant seulement 30 000 litres de sakés par an, uniquement distribués localement, la sakagura a été choisie pour réaliser officiellement un Junmai Daiginjyo pour l’équipe des All Blacks à l’occasion de la Coupe du monde de rugby !

Monsieur Katayama, Tôji et propriétaire de la sakagura Katayama Shuzo, avec le saké officiel des All Blacks ©2019 Japan FM/M.M.

Il y a donc beaucoup de choses à voir et à faire à Nikkô, mais aussi dans la région cependant la plupart des touristes ne sont que de passage dans la ville faisant l’aller-retour dans la journée depuis Tôkyô. Pourtant, il existe un pass valable 4 jours pour prendre le train depuis Tôkyô vers la région de Nikkô avec un prix attractif (entre 4 150 yens et 4 520 yens selon la saison) pour les visiteurs étrangers. Le  Nikko Pass all area  vous permet d’aller non seulement à Nikkô mais aussi d’aller à Kinugawa, une autre station de onsen réputée, et de faire des allers-retours comme vous le souhaitez entre la gare de Tobu-Nikko ou Shimo-imaichi, où se trouve le SL Museum (où vous pouvez voir le premier train à vapeur en action les week-ends) et Shin-Fujiwara. Le pass vous permet également d’utiliser les bus Tobu pour vous déplacer, de façon illimitée durant la validité de votre pass à Nikkô !

Vue sur le Nikko Kanaya ©2019 Japan FM/M.M.

Ainsi, pourquoi ne pas dormir une ou plusieurs nuits dans la ville ? Il y a également plusieurs hôtels et notamment le tout premier hôtel à l’occidentale du pays est toujours présent. Le Nikko Kanaya a été érigé à la restauration Meiji répondant à une forte présence d’étrangers dans la ville, ce qui explique que Nikkô ait été la ville de résidences secondaires de nombreux ambassadeurs à une époque ! Ouvert en 1873, l’hôtel a accueilli rien de moins qu’Isabella BIRD, Indira GANDHI, Albert EINSTEIN ou encore Tsuguharu dit Léonard FOUJITA. Côté restauration, vous aurez l’embarras du choix à Nikkô.

Le soba est une des spécialités, ici accompagné de yuba, autre spécialité de la ville ©2019 Japan FM/M.M.

Une des spécialités est le yuba ou la peau de tofu. A proximité du Toshu-gu se trouve d’ailleurs le restaurant Gyoshintei qui vous propose des bentô et de la cuisine kaiseki végétarienne ! C’est d’ailleurs un lieu idéal pour les vegan puisque selon les préceptes bouddhiques, les moines ne mangent pas d’animaux, ces derniers pouvant être la réincarnation des ancêtres. Ainsi la cuisine proposée est uniquement à base de tofu, légumes, végétaux, algues et du riz ! Une autre des spécialités est le soba, à manger froid ou chaud selon votre préférence.

Remerciements à Tobu Railways et Exapartners.

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