
Depuis 2015 (et avant cela une 1ère édition en 2013) le Salon du Saké est devenu le rendez-vous annuel incontournable en Europe pour s’initier au saké et d’autres boissons alcoolisées japonaises pour certain.e.s et pour découvrir de nouvelles productions pour les amateur.ice.s et les professionnel.le.s !
Le saké ou nihonshu bénéficie d’une plus grande aura aujourd’hui en Europe et notamment en France grâce à de multiples évènements ces dernières années invitant le public à s’initier à cet alcool typiquement japonais comme le fait le Salon du Saké. Il y a également l’existence de Kura Master, un grand concours récompensant les meilleurs sakés par des professionnels français. Avec l’accord de libre-échange entre le Japon et l’Union Européenne entré en vigueur plutôt dans l’année, la voie est libre pour le saké pour s’installer davantage dans les épiceries, les cavistes et les restaurants. Des restaurants pas seulement japonais, bien au contraire, car le saké se marie parfaitement avec des mets typiquement français. Lors de cette 6ème édition du Salon du Saké, et comme à chaque édition passée de cet évènement, les ateliers proposaient d’accorder sakés et mets tels que la street food à la française, comme par exemple un cordon bleu ou encore un croque-monsieur !

Parmi les départements venus présenter leurs sakés et autres boissons alcoolisées pour cette édition 2019, notons les habitués comme Hiroshima, Mie mais aussi le département du Hokkaido, qui proposait notamment un saké rempli de feuilles d’or mais aussi un gin et une vodka (voir sur notre Instagram). Niigata à travers sa boutique parisienne Kinasé avait un large stand et présentait des saké en vente dans la boutique mais aussi des saké inédits non commercialisés sur notre territoire. Le Hyôgo était également de la partie, notamment à travers Nadagogo, dont nous vous parlons plus largement ici.

Le SJFCM, une association japonaise promouvant la gastronomie japonaise à travers le monde était également au salon et les représentants avaient amené des tireuses à saké (oui comme pour la bière !). Prévues pour contenir une dizaine de litres de saké, ces appareils permettent de conserver l’alcool à la bonne température et pourraient, pourquoi pas, intégrer les bars et restaurants parisiens pour mettre sur leurs cartes du saké ?

Le saké Hokusai était de retour avec leur saké de 2018 mais aussi deux nouvelles bouteilles pour 2019. Ce saké est réalisé à partir d’assemblage de plusieurs sakés issus de différentes sakagura, dont l’eau utilisée vient du Mont Fuji. L’édition bleue 2019 est encore meilleure que celle de 2018, issu de quatre types de sakés différents produite par une seule sakagura, Ide Sake dans le département de Yamanashi. L’édition rouge, quant à elle, résulte d’un assemblage de trois sakés issus de Fujitasakago, département de Shizuoka. Le seul frein reste le prix puisqu’il faut compter 250€ pour une bouteille, qu’elle soit de 2018 ou de 2019, édition bleue ou rouge. Un prix élevé à payer pour une bouteille certes très esthétique d’un bleu de Prusse (ou bleu Hokusai) pour les bouteilles bleues, et pour le nombre de bouteilles limitées cette année à 320 par couleur.

Des liqueurs nouvelles comme une liqueur de sakura faisait partie des belles découvertes. Cette dernière provient du département de Nara et plus spécifiquement du Mont Yoshino, réputé pour ses dizaines de milliers de sakura et est même un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont la liqueur était très sucrée et se prêterait volontiers en préparation de cocktail.
Mais la plus intéressante des nouveautés se trouvait sur le stand Wakaze, dont vous verrez une petite vidéo sur l’Instagram @tokyoatparis. Au cours de ces dernières années, nous avions pu constater une augmentation d’offres de sakés produits en France ou plus largement en Europe. C’est le cas notamment du très encourageant Les Larmes du Levant. Parmi les exposants du Salon du Saké, voici une nouvelle marque : Wakaze. C’est une jeune société fondée en 2016 qui s’est d’abord fait connaître au Japon grâce à des sakés made in Tôkyô. Wakaze se fait également connaître actuellement en France puisqu’elle a lancé quelques jours avant le Salon du Saké un financement participatif pour leur saké made in France ! D’ailleurs, si ce crowdfunding est encore en cours, il a déjà atteint l’objectif visé. Prévu courant novembre, ce saké made in France est fait à partir de riz cultivé en Camargue, avec de l’eau minérale française, le tout dans une sakagura à Fresnes, en région parisienne. S’il n’était pas encore possible de goûter ce saké français lors du Salon du Saké, les visiteurs avaient cependant eu la possibilité de découvrir ceux fabriqués au Japon, à Tôkyô. Car oui, il n’y a pas qu’un saké produit chez Wakaze, mais bien plusieurs sakés dont certains sont aromatisés au risque de déplaire aux plus puristes des amateur.ice.s de saké. Ce sera d’ailleurs le même concept pour la future production française, certains sakés seront plus traditionnels comme un Junmai tandis que d’autres sont vieillis en fût de chêne ou encore aromatisés avec des herbes ! De quoi plaire à un large public et de trouver son saké favori parmi la dizaine de références proposées chez Wakaze. A noter qu’à Tôkyô, Wakaze dispose d’un bar à saké à Setagaya (à Sangenjaya) pour déguster leurs créations mais aussi des cocktails à base de leurs sakés. Le bar à Paris ne semble pas d’actualité pour l’instant, mais Wakaze est une affaire à suivre et nous sommes curieux de découvrir leur saké français.

Le Salon du Saké est désormais terminé, mais rendez-vous en 2020 pour la prochaine édition et de nouvelles découvertes !
Une réflexion sur “Ce qu’il ne fallait pas manquer au Salon du Saké 2019”