Introduction aux encens et parfums du Japon à travers un atelier de Nioi Bukuro

Nous vous avions mentionné l’exposition-vente Synergies entre tradition et modernité qui s’était tenue à la MCJP jusqu’à fin octobre, et qui est disponible désormais en ligne. Comme toujours, des ateliers étaient proposés au public, notamment un atelier de nioi bukuro auquel nous avons participé.

C’est toujours un plaisir de participer à un atelier d’artisanat japonais car c’est l’occasion de découvrir un savoir-faire traditionnel, de s’initier à des activités nouvelles, de rencontrer des personnes expérimentées et qui sont heureuses de partager leurs connaissances le temps de l’atelier. Mais avec une crise sanitaire mondiale, les frontières du Japon ont fermé et les contraintes sont telles qu’il est difficile pour un artisan japonais de faire le voyage pour une démonstration. Heureusement, il y a une forte communauté japonaise en France et aussi beaucoup de Français initiés aux artisanats japonais et devenus des spécialistes dans le temps. Des différents ateliers prévus pour Synergies entre tradition et modernité à la Maison de la Culture du Japon à Paris, cela a été le cas notamment pour l’atelier de nioi bukuro auquel nous avons participé. Lucas BOLLINGER est français et est importateur d’encens japonais (Ars Insense Japan) depuis la ville de Belfort. Il est également un représentant des encens d’Awaji (Coopérative d’Awaji Koh Shi) et du département du Hyôgo.

Lucas Bollinger lors de l’atelier de nioi bukuro © Japan Exclusive

Avant de poursuivre sur cet atelier, il faut savoir ce qu’est le parfum au Japon ! Si vous êtes déjà allés là-bas, vous avez peut-être remarqué que les Japonais portaient très rarement du parfum ? C’est parce que la culture du parfum est très différente, les Japonais considérant que sentir l’autre est une nuisance. Un terme a même été donné, celui kôsui kôgai ou « pollution au parfum » ! Il faut savoir que le parfum, tel que nous l’utilisons en Occident, a été introduit à l’Ouverture du Japon à l’ère Meiji. En revanche, cela ne signifie pas que les parfums n’existaient pas jusqu’alors dans ce pays. Bien au contraire, il y a un usage des parfums à travers l’encens, présent depuis des siècles au Japon et qui a même été codifié à travers l’art du kôdo.  Ainsi, le parfum ne se porte pas vraiment sur les personnes mais est destiné à l’intérieur des maisons ! Surtout, le parfum a différentes fonctions comme désinfecter ou repousser les insectes, grâce aux ingrédients employés. Toutefois, si les Japonais n’ont pas pour coutume de s’asperger de parfum, il existe une autre façon, plus subtile, de se parfumer en plaçant un sachet de nioi bukuro, qui signifie littéralement « sachet parfumé », contre sa poitrine, diffusant délicatement une fragrance. Ces sachets sont également traditionnellement placés dans des armoires ou dans des tiroirs afin de parfumer les vêtements. De plus les sachets sont souvent réalisés à partir de tissus traditionnels, leur donnant un attrait supplémentaire. Quant aux parfums, ils sont fabriqués à partir des mêmes ingrédients utilisés dans la production d’encens. De nos jours, c’est principalement à Awaji que sont produits les encens et parfums japonais. Depuis quelques années, nous pouvons en trouver quelques marques en France que ce soit à travers la marque hibi, ou les importateurs comme Ars Incense Japan ou encore sur la boutique en ligne de l’exposition Synergies entre tradition et modernité !

Revenons à notre atelier, Lucas BOLLINGER était donc notre enseignant. Durant une quarantaine de minutes, les participants étaient invités à créer un sachet parfumé à partir de 7 ingrédients : cannelle, lavande, bois de santal, anis étoilé, girofle, camphre et musc vanillé, et galanga camphré. En réalité il existe d’innombrables sortes d’ingrédients pour créer une senteur. Mais pour un début, nous avions été limités dans les choix, avec raison. En effet, les participants devaient réaliser leur nioi bukuro à l’aide de ces 7 ingrédients, sans obligation de tous les intégrer. Il s’agissait plutôt d’essayer de composer un parfum en utilisant les ingrédients désirés et en les dosant à l’aide de notre odorat, le tout munis d’un petit contenant et d’une cuillère. Et rien qu’avec 7 senteurs différentes, on peut créer de nombreuses combinaisons et il a été difficile de parvenir à équilibrer les ingrédients et obtenir la fragrance désirée ! Mais pour finir, nous sommes repartis avec un nioi bukuro personnalisé.

© Japan Exclusive
  • Retrouvez l’exposition-vente Synergies entre tradition et modernité, 9ème édition, sur leur site internet.
  • En savoir plus sur Ars Incense Japan, sur leur site.

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