Quelques questions à Sawako KABUKI !

L’artiste japonaise Sawako KABUKI était à Paris pour le vernissage de sa première exposition personnelle en Europe ! C’était à Paris, à la galerie Miyu. Remerciements à Shoko TAKAHASHI pour la traduction.

1/ Tout d’abord, félicitations pour votre première exposition en France ! Quelles sont vos attentes, si vous en avez, du public français et européen ?

Sawako KABUKI : Je n’y ai pas trop réfléchi à vrai dire et je n’ai pas d’attente particulière. Jusqu’ici je ne publiais mes illustrations que sur Instagram et c’est donc sur un petit écran. Le fait de voir des illustrations imprimées en grande taille, c’est quelque chose de nouveau donc je suis très curieuse de savoir comment le public réagit.

2/ J’ai pu lire quelques interviews de vous en anglais ainsi que des articles et j’ai appris que vous avez commencé à dessiner à l’âge de 5 ans. Puis vous avez commencé à dessiner des fesses car « ça calme votre esprit », et vous dessinez les fluides corporels, représentant les « quatre nécessités ou désirs de la vie »* et je voudrais savoir quel est le point de départ de ces sujets dans vos travaux ? Et quand ?

S.K. : En réalité je n’ai pas beaucoup de hobbies, je n’ai pas vraiment d’activité particulière. Mais ce que j’aime, ce sont les quatre désirs de la vie et j’ai pris ces sujets-là pour thème d’illustration. J’ai probablement commencé à dessiner ces sujets dès l’âge de 6 ans !

* l’artiste s’intéresse à tout ce qui peut entrer et sortir du corps et par conséquent cela recouvre les thèmes de la sexualité et de l’alimentation. Les dernières illustrations que Sawako KABUKI a réalisé représentent par ailleurs une multitude de corps nus prenant la place d’ingrédients ou prenant la forme d’un plat.

3/Vos œuvres peuvent être perçues comme provocantes, pour certains, pour d’autres elles peuvent être perçues comme sensuelles. Mais cette perception du tabou et de ce qui est honteux, ça dépend du background éducationnel, de la culture ou du pays où on vit. En tant qu’artiste japonaise, et surtout une artiste femme, est-ce que vous avez rencontré des difficultés ?

S.K. : Peut-être pas des difficultés mais je constate qu’au Japon, je ne suis pas très reconnue. Cela vient sûrement du contexte de la société.

4/Je dis cela car je pense à d’autres artistes femmes ayant rencontré ces difficultés par rapport à la représentation de la nudité, en particulier du sexe féminin et il y’a notamment une artiste qui avait été poursuivie en justice à cause de ça.

S.K. : Evidemment c’est très lié à la situation japonaise. C’est lié au fait que les femmes n’ont pas de pouvoir et ne peuvent rien imposer dans la société, ça vient de cette réalité. Par exemple, si on représentait un sexe masculin, cela poserait moins de problème que de représenter un sexe féminin.

5/Vous avez également commencé à entrer dans le marché des NFTs avec She Held Her Tongue et Salted Tongue. Quelles sont vos impressions jusqu’ici de cette relation entre NFT et art ?

S.K. : Très honnêtement je ne comprends pas encore tout aux NFTs et je ne trouve pas cela très crédible. Surtout, il y’a des gens qui travaillent dans les NFTs qui ne sont pas des gens en qui on peut vraiment faire confiance. Parfois, je vois qu’il y a des choses bizarres dans ce milieu. Je reçois des mails, je sens que c’est de l’arnaque. Donc j’ai beaucoup de doutes. Les NFTs que j’ai réalisés, je les vend uniquement à travers des gens de confiance. La première, c’était après une participation à un débat avec des artistes, pour une collection d’artistes femmes avec Motion Design Plus et je n’avais pas de raison de refuser. Cette fois-ci, ce sont des gens que je connais*. (…) Je ne suis pas fermée sur le sujet, mais je ne prendrais pas l’initiative de moi-même pour ouvrir un compte et vendre.

*Une précision qui m’a été donnée de la part de la galerie Miyu : Sawako KABUKI avait collaboré avec la maison de production Miyu sur son film d’animation « I’m Late » et avait réalisé une boucle vidéo l’année dernière à l’occasion du salon Drawing Art Fair.  L’artiste renouvelle cette collaboration à travers trois nouvelles boucles vidéos (exposées dans la galerie Miyu) qui seront mises en vente sur SuperRare dès la semaine prochaine !

6/Une dernière chose à ajouter pour partager vos intentions ?

S.K. : Chaque pièce a son propre message, chaque œuvre dit quelque chose de différent. J’espère que chaque visiteur ressentira comme une sorte de thérapie, comme le propose le titre de cette exposition !

Butt Therapy est une exposition qui se compose de plusieurs illustrations, dont certaines inédites, et de films d’animations diffusés au sous-sol de la galerie Miyu : ANAL JUKE – anal juice, Summer’s puke is winter delight, Master Blaster, Takoyaki Story et I’m Late.

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